
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle a procédé au lancement des évaluations des chefs établissements scolaires du pays, rencontre sur les tenants et aboutissants de ces évaluations avec M. Fahd Ali Aouad, ancien conseiller pédagogique actuellement Conseiller technique au MENFOP.
– La Nation : Le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle a récemment lancé des évaluations. Dans quel contexte s’inscrivent ces évaluations ?
M. Fahd Ali : Évidemment, le ministre a déclenché les vastes opérations d’évaluations des chefs d’établissements scolaires sur l’ensemble de l’étendu du territoire national. Il faut de prime abord rappeler que ces opérations d’évaluations sont décrétées sur commande ministérielle instituée par le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, M Moustapha Mohamed Mahmoud et assignée à une commission ad hoc composée des Conseillers techniques et du secrétariat exécutif de l’observatoire de la qualité. Il y a lieu de souligner d’autres part, qu’il s’agit d’un dispositif d’accompagnement qui est mis en place depuis l ‘arrivée de son excellence Moustapha Mohamed Mahamoud a la tête du département éducatif qui, en vertu des orientations prodiguées par le président de la République, dans le but de promouvoir le pilotage des établissements par les résultats , avait jugé important d’instaurer la culture de l’évaluation axée sur les résultats, d institutionnaliser effectivement des opérations d’évaluations et de les inscrire dans le cadre des notions d’engagement, de responsabilisation et de reddition de comptes , tout en visant à renforcer entre autres, le rôle de leadership du personnel des directions qui sont alors appelés à conduire le changement et l’ amélioration permanente des résultats au sein des établissements…
C’est donc dans le cadre du Projet transformateur de l’école djiboutienne que toutes les actions programmées par le ministère viennent s’inscrire in extenso, dans l’optique de contribuer bien entendu à l ‘avènement de la nouvelle école djiboutienne qui serait en parfaite adéquation avec les aspirations et les attentes de notre société et ce, conformément à la vision du chef de l’ ‘Etat son excellence Ismail Omar Guelleh.
Il va sans dire, ces évaluations convergent vers l’atteinte de la qualité des enseignements-apprentissages dont le point central demeure la salle de classe car la transformation attendue ne pourra être réalisée sans une préparation et une formation efficace des principaux acteurs que sont les chefs d’établissement, les enseignants et le personnel d’encadrement pédagogique.
Notons par ailleurs que cette évaluation repose sur des principes. Elle est notamment optative et comprend une démarche réflexive d’auto-évaluation par la direction elle-même. Elle se veut en outre un processus continu qui vise l’épanouissement et la perfection des directions sur le plan professionnel.
” Évaluer ” c’est assurément mesurer le chemin parcouru pour progresser, réajuster, mettre en cohérence. Évaluer c’est aussi pour faire évoluer les performances de chacun de nos élèves. Tel est le principe de notre ministre.
Enfin , il est utile de rappeler que c’est dans le courant de l’année scolaire 2018-2019, que la première opération des évaluations des chefs établissements a eu lieu et s’est poursuivie l’année qui a suivi . Il en résulte un constat et des recommandations qui font l’objet aujourd’hui de Lettres de missions ministérielles assignée à chaque chef d’établissement.
Quels sont donc les objectifs recherchés à travers ces évaluations ?
Les objectifs de ces évaluations sont claires et bien précis et visent l’amélioration et les performances des élèves et des établissements respectifs. C’est pourquoi , l’on peut dire que ces évaluations consistent dans un premier temps à permettre au ministre de l’Education nationale et de la Formation Professionnelle, M. Moustapha Mohamed Mahmoud d’avoir une vue globale sur l’état des lieux du fonctionnement des établissements scolaires ainsi que des conditions de la mise en œuvre des missions assignées aux chefs d’établissements et permettent de vérifier entre autres, l’apport de toutes les autres directions générales ou services ayant un rôle précis dans leurs responsabilités de suivre au quotidien le fonctionnement des établissements et les actions éducatives.
Autrement dit, dans la pratique, ces évaluations ont pour objectifs d’identifier les obstacles et les difficultés rencontrées sur le terrain et d’autre part, à mettre en évidence les facteurs favorisant en concomitance trois points essentiels à savoir :
– L’amélioration des performances des établissements scolaires,
– L’amélioration de la qualité du fonctionnement des directions dans tous les aspects pédagogiques, administratifs, relationnels.
– L’amélioration de l’apprentissage des élèves par le biais d’une meilleure gestion administrative et d’un leadership pédagogique.
C’est bien sûr par ce suivi du rendement des responsables des établissements et des différentes directions que le ministre pourra de facto identifier les domaines des besoins ou des failles si elles existent. Par exemple, si une formation supplémentaire ou une régulation urgente serait désirable afin de garantir l’exécution des responsabilités.
Quelles sont alors les missions d’un chef d’établissement et en quoi consistent les lettres de missions ?
Le rôle d’un chef d’établissement est crucial, indispensable et central dans l’action éducative ou formatrice.
Le directeur d’école, le principal de collège ou le proviseur est un élément essentiel de la réussite des élèves.
En principe, un chef d’établissement a trois rôles importants :
– Le rôle administratif- le rôle pédagogique et le domaine relationnel –
C’est la raison pour laquelle, un bon chef d’établissement doit avoir un leadership en management administratif et pédagogique ainsi que dans le domaine des relations humaines, avec son personnel , son environnement ou encore avec l’administration.
Étant donné l’important rôle que les chefs d’établissement jouent au sein de l’école et l’effet potentiel de leurs actions (ou de leur absence) sur les résultats des élèves, il s’ est avéré sine qua non pour le ministre de mettre en place ces mécanismes d’évaluation servant à garantir le bon fonctionnement des établissements scolaires.
Quant aux lettres de missions, comme j’ai mentionné plus haut, elles sont le résultat des précédentes évaluations des chefs d’établissements et comprennent des attentes spécifiques du ministre adressées spécifiquement à chacun des chefs d’établissements. Résultantes des évaluations précédentes, elles décrivent parfaitement les points que les chefs d’établissement doivent améliorer ou renforcer. Tous les directeurs n’ont pas les mêmes missions car chacun a ses capacités professionnelles, ses points forts et ses points faibles particuliers dans la manière de servir ou de la gestion administrative, du rôle pédagogique ou celui du relationnel. Rappelons aussi que dans la démarche, le point le plus important de la dite évaluation des chefs d’établissements est axé sur un entretien avec les évalués portant principalement sur les attentes spécifiques du ministre assignées aux chefs d’établissements. Les évaluateurs doivent décrypter si le directeur ou le principal a su se conformer aux attentes et recommandations qui lui ont été destinées suite aux dernières évaluations. C’est un travail bien conçu, organisé, structuré et claire.
Après les évaluations viennent les analyses des résultats ?
Évidemment, à l’heure actuelle, les membres de la commission travaillent d’arrache-pied pour traiter les résultats et identifier les constats.
Les opérations portant sur les analyses des résultats des évaluations battent leur plein avec beaucoup de soin au cabinet du ministre.
En fait, c’est cette étape d’analyse qui est la quintessence même de ladite évaluation.
A l’issue de ces analyses, un rapport final sera remis au ministre de l’éducation nationale et de la Formation Professionnelle M. Moustapha Mohamed Mahmoud. Des nouvelles décisions seront certainement prises avec des orientations et des résolutions et ce , en vertu des constats assortis des analyses des résultats des évaluations.
Le processus de suivis s’en suivra et sera également mis en œuvre pour des cas où certaines tâches importantes telles que le leadership pédagogique ou l’entretien des infrastructures scolaires sont déficientes dans le but de subvenir aux besoins urgents. Ce faisant, au regard de besoins, un accompagnement multiforme et approprié pourra être apporté aux chefs d’établissements pour renforcer le leadership et la capacité à contribuer à la réussite du plus grand nombre d’élèves.
Comment se sont déroulées les opérations?
Ces évaluations qui ont débuté le 29 janvier 2022 se sont étalées au niveau national sur plusieurs jours couvrant dans cette première phase, au moins, 50% de l’ensemble des établissements scolaires de tout ordre confondu allant de l’enseignement général, technique à la formation professionnelle. La seconde étape aura lieu prochainement.
Ceci aussi bien dans la capitale que dans les chefs lieux et les écoles des localités les plus reculées de l’intérieur de notre sol national.
Elles se sont déroulées dans les meilleures conditions et dans un climat agréable emplit de sens de professionnalisme et de sérénité. Il faut aussi savoir que cette mission d’évaluation périodique à été menée simultanément par onze sous commissions composées essentiellement des conseillers techniques du MENFOP dont des membres de l’observatoire de la qualité.
Les 11 sous-commissions dont une par région ont sillonné les établissements scolaires durant une dizaine de jours pour mener ce processus louable avec satisfaction et abnégation.
Les évaluations des chefs d’établissements est un processus continu d’accompagnement au service de l’amélioration continue des capacités des établissements scolaires et des performances des élèves, au profit de nos chers bambins qui sont et demeureront une priorité absolue pour notre ministre de l’Education nationale et de la Formation Professionnelle, M. Moustapha Mohamed Mahmoud et pour nous tous… !