Quand on se sent belle, on a plus confiance en soi. Chaque année, les djiboutiennes font des folies pour leur beauté, manucure, pédicure, soin de la peau, épilation, faux ongles afin de retrouver leur mélanine d’origine. Grande artisane de la beauté, la maquilleuse met son sens de l’esthétique et son habileté manuelle au service du bien-être de ses clientes, de même pour le coiffeur auquel revient la lourde tâche de parfaire la chevelure suivant le désir du client.

Pour la plupart d’entre elles, coiffeuses et maquilleuses ont embrassé le métier par amour et par passion après un certain de temps de formation. Aussi habile soit-elle, la coiffeuse-maquilleuse se plie toujours au moindre désir de ses clientes, les écoute et leur fournit des prestations adaptées à leurs cheveux, à la nature de leurs peaux et à leurs personnalités.Outre sa maîtrise technique, elle mise sur son sens de l’esthétique et sur sa dextérité pour réaliser de belles coupes et mettre en valeur le visage pour ainsi fidéliser sa clientèle.

A l’Institut de Beauté Zohra, tout semble être parfait pour accueillir ses nombreuses clientes influentes. Mme Zeinaba, patronne de cet atelier spécialisé dans le maquillage et soin de peau, partage avec nous son idée de création de ce salon de beauté : « Notre Institut s’occupe de soins de peau et de soins capillaires, et récemment nous venons d’inaugurer la partie coiffure, pédicure et manucure, en gros tout ce qui se rapporte à la beauté. La particularité des produits Zohra sont des produits qui vous entretiennent naturellement, qui vous rendent populistes et plus éclatantes ».

Sidérée par le service haut gamme de l’Institut de beauté Zohra, cette cliente témoigne : « ce qui m’a plu et retenu à ce salon, c’est l’accueil chaleureux qu’elle a inculqué à ses filles qui travaillent pour elle avant de découvrir la qualité de ses produits. Chez Institut Zohra, les personnes qui ont une peau abîmée et pigmentée retrouvent un teint naturel au top et sans commentaire ».

Pour le Ministère du travail, pour exercer ce métier, il faut trouver un local adéquat et aménager, avoir un statut juridique et la détention d’un diplôme de CAP ou BTS est nécessaire pour concrétiser le métier de ‘’Beauté et Coiffure’’. Puis, conformément à l’arrêté exécutoire du 07/06/68 sur les salons de coiffure & beauté et du « règlement d’hygiène et de voirie », il y est notamment stipulé :

–  L’obligation d’une autorisation d’exploitation délivrée par la Mairie. La demande doit être accompagnée d’un plan du salon et de l’avis favorable du Service d’Hygiène.

–   L’obligation pour le personnel d’être muni d’une carte sanitaire professionnelle, délivrée gratuitement par le Service d’Hygiène sur présentation d’un certificat médical de non contagion.

– Des recommandations d’hygiène : aménagement des locaux, stérilisation des ustensiles, propreté du linge et des locaux.

–  Le port de protections pour éviter toutes projections salivaires.

– L’utilisation de gants pour certaines prestations techniques.

Il fut un temps où l’apprentissage de la coiffure se faisait à l’aide d’un proche parent, et aujourd’hui, exercer cette activité sollicite un certain professionnalisme vu l’évolution de la réalisation de divers modèles de maquillage et de coiffure. La République de Djibouti fait partie de nombreux pays où l’ouverture d’un salon de beauté représente un business rentable.

De nos jours, un bon nombre de femmes se sont mises dans le métier de beauté, un marché estimé aujourd’hui à plus d’un million de francs par an. Il s’agit de petits métiers, mais de gros business rentables. Chacun y va en fonction de ses goûts et de ses préférences dans un chemin technique appliqué à l’art de la séduction et de la beauté.

Chez Ebène beauté de Balbala, Mlle Djamila et Roukiya ont toutes deux moins de 30 ans, elles ont en elles la jeunesse et la soif d’entreprendre, diplômées de l’Université de Djibouti, elles se plient en quatre pour vous proposer du maquillage, coiffure, et manucure.

Or, bien- sûr, aucune des deux n’a auparavant fait de l’esthétique mais elles ont l’envie du métier, le sens du commerce et de l’informatique. Et cette cliente en attente sur le canapé nous en dit davantage : « C’est un salon de beauté social où les femmes en situation de précarité s’y rencontrent, on se fait colorer, dorloter de la tête jusqu’aux pieds rien que pour 3000 FD. Chaque mois, presque une trentaine de femmes sont prises en charge par le salon de ces deux jeunes filles. Quant à moi, au chômage depuis 3 ans, je viens de décrocher enfin un entretien d’embauche pour agent administratif dans une entreprise publique, c’est pourquoi j’ai besoin d’un maquillage de jour, simple, discret et naturel pour mettre toutes les chances de mon côté afin de décrocher cet emploi. Je dois être irréprochable ».

Puis, elle ajoute : « En entretien d’embauche, on peut pardonner à un homme qui n’est pas très bien coiffé mais jamais à une femme ».

Pour Mlle Roukiya, une de deux patronnes : « Nos produits, une partie nous les fabriquons et l’autre partie nous les importons de la Turquie telles que les crèmes spray, les mousses coiffantes, huiles végétales et bien d’autres produits de beauté professionnels qui sont les outils de notre quotidien et source de revenu de notre entreprise ». Quant à Mlle Djamila, elle conseille aux jeunes filles de sa génération et déclare : « Je conseillerai aux parents aujourd’hui de laisser le choix à leurs enfants d’entreprendre ce qu’ils souhaitent, et aux enfants de ne pas toujours rêver d’un travail administratif, vous disposez d’un Bac G, d’une Licence ou d’un Masters, profitez au maximum de vos capacités pour s’élancer dans la vie du business. Aujourd’hui, les femmes ont évolué, il n’y’a pas de métiers de femmes ou pour femmes, entreprenez davantage ».

Djibouti est devenue une petite ville où les salons de beauté et de coiffure se rivalisent à tel point qu’on n’arrive plus à les compter tous, à savoir QUEEN SPA & WELLNESS, RALIYA Beauty, Miss Ebene, Salon Moulk, Hana Coiffure, Nass Institut de beauté pour Dames, SAM Beauty spa, Queens, Al Khadra beauté, Concept beauté…Etc.

Salon de coiffure pour hommes.

Les femmes ne sont pas les seules à se soucier de leur apparence, les hommes leur emboîtent aussi le pas, non fasciné dans ce qui est dans la tête mais sur la tête.

Or, un salon de coiffure pour qu’il fonctionne à merveille ne doit pas être situé dans le quartier mais au bord de la route, dans une zone achalandée entourée de plusieurs commerces. Mr Hachi, propriétaire d’un salon de coiffure à Ambouli nous complimente l’avantage de son petit fonds de commerce :

« Étant jeune, j’étais à l’école et comme cela n’a pas marché, je me suis mis dans la coiffure qui est un métier que je connais bien car depuis tout petit, j’ai coupé les cheveux de mes frères et amis dans le quartier. Aujourd’hui, comme je me suis nouvellement marié, ce business me nourrit et espère qu’il nourrira davantage mes futurs enfants car il suffit de bien coiffer bien les gens pour qu’ils reviennent nombreux demain».

Quant à M. Hamadou, patron d’un salon de coiffure à Wahli-Daba, il nous dit : « Grâce ce métier, j’ai une entrée d’argent de 5000 FD par jour, j’arrive non seulement à subvenir à mes besoins, à aider mes parents et j’ai une occupation dans la vie contrairement à beaucoup de jeunes de ma génération qui chamaillent dans le quartier ».

Pour ouvrir un salon de coiffure, il est nécessaire d’investir dans le mobilier ainsi que sur les outils permettant au coiffeur de réaliser de belles coupes. Pour cela, il faut mettre en place pour les clients une télévision pour suivre les informations nationales et internationales, plusieurs miroirs, des chaises roulantes et un canapé confortable pour la clientèle en attente, sans omettre l’eau parfumé, poudre à saupoudrer, des tondeuses, ciseaux et rasoirs neufs…etc.

Saleh Ibrahim Rayaleh