la Semaine nationale de la Cybersécurité s’est tenue tout au long de la semaine dernière, pour la 3eannée consécutive. En se hissant ainsi, lentement mais sûrement, dans le calendrier événementiel de la République, l’événement s’impose année après année comme le moment propice de braquer les projecteurs sur la transformation numérique de Djibouti. Où en sommes-nous dans la protection de notre espace numérique face aux menaces grandissantes du cyberespace ?

Les initiatives déployées par les autorités organisatrices témoignent, en tout cas, d’une certaine prise de conscience : à l’heure où les infrastructures digitales deviennent le cœur battant de notre économie et de notre administration, leur sécurité n’est pas un luxe, mais une nécessité.

Djibouti a entamé sa transformation numérique, avec pour ambitions clairement affichées de devenir un hub régional. Loin d’être inatteignable pour un pays aussi stratégiquement situé que le nôtre, qui accueille déjà nombre de câbles sous-marins,cette visée expose les réseaux nationaux à de multiple risques : cyberattaques, espionnage numérique, vol de données sensibles et j’en passe. Des infrastructures vitales – banques, structures de santé, réseaux de communication – pourraient être ciblées. On n’ose imaginer le chaos douloureux qu’une éventualité pareille entraînerait dans la vie quotidienne de tous les citoyens. La cybersécurité devient dès lors un enjeu de souveraineté nationale, qui nécessite la mise en place de moyens adéquats, des compétences techniques et une vigilance constante.

Les initiatives lancées dans le cadre de la Semaine nationale  montrent que Djibouti est sur la bonne voie. Lescampagnes de sensibilisation auprès des institutions, les formations dispensées aux professionnels et l’élaboration de cadres juridiques sont autant de mesures louables.Cependant, il ne faut pas perdre de vue quela véritable efficacité de ces actions reposera sur leur pérennité et leur intensification. Le renforcement des capacités locales est plus que jamais capital. Lesjeunes talents doivent être encouragés et orientés vers les métiers de la cybersécurité. Sans oublier le tissage de partenariats stratégiques avec des acteurs internationaux pour bénéficier des meilleures pratiques.

Au-delà des infrastructures et des technologies, c’est un écosystème tout entier qu’il faut protéger et valoriser. Car, dans cette bataille invisible mais cruciale, c’est la confiance du public et la crédibilité du pays sur la scène internationale qui sont en jeu. La République de Djibouti, modeste par la taille mais ambitieuse dans sa vision, doit se doter des moyens de ses visées. En érigeant des remparts numériques solides, capables de faire face aux défis du XXIe siècle.