L’histoire récente du monde arabe et islamique retiendra sans doute le sommet extraordinaire convoqué à Doha ce lundi 15  septembre 2025. Rarement, la solidarité des nations de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique n’aura semblé aussi indispensable qu’aujourd’hui, face à la nouvelle escalade israélienne qui a frappé, de manière inédite, le territoire qatari. Cet acte de provocation n’est pas seulement une attaque contre un État frère, il est une remise en cause des fondements mêmes du droit international et du dialogue.

Dans cette conjoncture brûlante, Djibouti, fidèle à sa ligne diplomatique, se tient une fois de plus en première ligne. Le président Ismaïl Omar Guelleh, qui a quitté hier la capitale pour prendre part aux travaux de ce sommet d’urgence, incarne l’engagement indéfectible de notre pays pour la justice et la paix. Car soutenir la Palestine n’a jamais été, pour Djibouti, une posture conjoncturelle ni un simple alignement régional : c’est une conviction profonde, ancrée dans près d’un demi-siècle de diplomatie cohérente et de solidarité active.

Depuis son accession au pouvoir, le chef de l’État n’a cessé de rappeler que la Palestine constitue une cause sacrée pour le monde arabe et musulman. À chaque tribune internationale, qu’il s’agisse de l’ONU, de l’Union africaine ou des sommets arabes, la voix de Djibouti s’élève pour dénoncer l’occupation et exiger le respect des droits inaliénables du peuple palestinien. Cette constance, dans un monde marqué par les fluctuations et les compromis, mérite d’être soulignée.

Le sommet de Doha vise à répondre collectivement à la nouvelle démonstration de force israélienne. Mais au-delà des résolutions et des déclarations, il traduit surtout une urgence : celle de replacer la cause palestinienne au cœur de l’agenda international. Et Djibouti, par sa présence, rappelle qu’il n’est pas possible de construire une paix durable au Moyen-Orient tant que la Palestine est privée de son État, de ses frontières et de sa souveraineté.

Certains pays oscillent entre prudence diplomatique et calculs stratégiques. Djibouti, lui, n’a jamais varié. Notre pays n’a pas hésité, depuis des décennies, à défendre la Palestine sans condition, même dans les contextes les plus complexes. Cette fidélité vaut à la diplomatie djiboutienne une reconnaissance et un respect qui dépassent nos frontières. Car il s’agit d’un combat de principes : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le refus de l’arbitraire, le rejet du deux poids deux mesures dans l’application du droit international.

Dans les heures critiques que traverse la région, la présence de la délégation djiboutienne à Doha illustre un leadership qui dépasse notre taille démographique ou économique. Elle démontre que l’autorité morale d’un pays repose avant tout sur sa constance et sur la justesse de ses positions.

Il est vrai que ce sommet pourrait marquer un tournant. Le monde arabe et islamique ne veut plus se limiter à dénoncer. Les discussions portent sur des mécanismes concrets de dissuasion et de protection. En ce sens, l’engagement de Djibouti rejoint celui de tous ceux qui estiment que la paix véritable ne peut être préservée qu’à travers la fermeté et l’unité.

À Doha, le président Guelleh échangera avec ses homologues, renforcera les alliances et rappellera, comme il le fait depuis toujours, que l’avenir de la Palestine est indissociable de la stabilité régionale et mondiale. Car il ne s’agit pas uniquement d’une question géopolitique : c’est une exigence morale et historique.

Aujourd’hui, alors que la communauté internationale peine à imposer à Israël le respect du droit, Djibouti se dresse comme une sentinelle de la justice. Aux côtés du peuple palestinien, notre pays  continue de rappeler au monde que l’occupation ne saurait durer éternellement, que la force ne remplacera jamais le droit, et qu’aucune paix ne sera possible tant qu’un peuple frère reste privé de son État.

Le sommet de Doha sera sans doute marqué par des débats intenses et des décisions lourdes. Mais une certitude demeure : Djibouti y portera, avec clarté et dignité, la voix d’une cause qui traverse les générations et qui restera, jusqu’à son aboutissement, l’un des piliers de notre diplomatie.

Kenedid Ibrahim