La salle de réunion du palais du peuple a abrité mercredi un atelier consultatif sur le cadre institutionnel et juridique en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle « SAN ». Organisé par l’organisation internationale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), cet atelier présidé par le représentant de la FAO à Djibouti, Pissang T. Dademanao, a regroupé des représentants des  ministères de l’agriculture, de la santé, des affaires sociales, de l’éducation, du  PAM, de l’UNICEF, de la FAO et des  parlementaires.

A Djibouti les problèmes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition chronique persistent toujours de façon préoccupante dans le pays. Au niveau national, la proportion des ménages en insécurité alimentaire se situe à 14,5%, dont 2,8% en insécurité alimentaire sévère et 11,7% en insécurité alimentaire modérée.

Dans le souci d’en finir avec la faim et de mettre un terme à toutes les formes de malnutrition et ainsi améliorer le bien-être des populations, une stratégie a été élaborée et est mise en œuvre par le ministère de l’agriculture avec l’appui des partenaires au développement.

Un certain nombre de politiques et stratégies ainsi que des référentiels juridiques ont été développés pour favoriser les efforts d’élimination de l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

En vue de renforcer la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à Djibouti, la FAO appuie le gouvernement djiboutien à travers un projet de coopération technique «TCP/DJI/3701/C1 : Renforcement des capacités du gouvernement pour la formulation de la loi de la SAN ou sécurité alimentaire et la nutrition».

Le projet a pour objectif de renforcer le plaidoyer et le dialogue national pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable et de promouvoir un cadre propice de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau juridique, institutionnelle et politique. L’atelier, qui s’est tenu mercredi dernier au palais du peuple,  était donc organisé en vue d’engager un dialogue avec les parties prenantes clés de la SAN en vue de renforcer leur compréhension des enjeux actuels et des défis de la sécurité alimentaire à Djibouti et d’encourager leur contribution à la mise en œuvre du projet visant l’élaboration d’une loi-cadre en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

A long terme, ce projet devrait permettre l’élaboration d’un cadre institutionnel renforcé de la gouvernance sur la santé alimentaire et nutritionnelle, un cadre juridique renouvelé sur la SAN, et une alliance parlementaire contre la faim et la malnutrition.

A noter que cet atelier fait suite à la réunion qui s’est tenu le 25 novembre 2018 à l’Assemblée nationale, où deux études ont été initiées en vue de documenter l’environnement institutionnel et le cadre de coordination en matière de SAN et la mise en œuvre d’un dispositif juridique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

N. Kadassiya

Le point avec…Dr Pissang Tchangai Dademanao

Représentant-résident de la FAO à Djibouti

 « Ensemble nous pouvons prendre la ferme résolution de contrer les différentes facettes de la pauvreté et de la faim »

En premier lieu, je tiens à féliciter au nom de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le gouvernement djiboutien pour le combat qu’il mène en vue d’éradiquer la malnutrition issue d’une sécheresse récurrente de ces dernières années et par conséquent d’améliorer la sécurité alimentaire de la population djiboutienne. Dans le cadre de la coopération technique, la FAO appuie le gouvernement djiboutien à travers un projet de TCP/DJI/3701/C1 : Renforcement des capacités du gouvernement pour la formulation de la loi de la SAN (sécurité alimentaire et la nutrition) en vue de renforcer la gouvernance de la SAN à Djibouti ayant pour objectif de  renforcer le plaidoyer et le dialogue national pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable et promouvoir un cadre propice de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau juridique, institutionnelle et politique.

A cet effet, la prise de conscience par les parlementaires de leur rôle régalien en matière de lutte contre la faim et la pauvreté, est un signal fortement positif qui laisse augurer des jours nouveaux pour le secteur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le bien-être du peuple djiboutien. Qu’il me soit permis d’exprimer mes sincères remerciements pour leur engagement et participation effective dans tous les ateliers que la FAO organisent à Djibouti et dans la sous-région. Ensemble nous pouvons prendre la ferme résolution de contrer les différentes facettes de la pauvreté et de la faim, et d’identifier les possibilités de solution, à travers la formulation de lois adaptées, et la mise en agenda de politiques publiques réalistes et sérieuses. Dans ce combat difficile contre la faim, il faut rassembler nos forces et marcher en bataillon unique. Par ailleurs, selon les derniers chiffres fournis par l’ONU, plus de 800 millions de personnes  souffrent de la faim. Au même moment, d’autres formes de malnutrition ont également augmenté, le problème se manifeste dans les pays développés comme dans les pays en développement. Nous devons trouver de solutions concrètes pour stopper cette hausse. De ce point de vue, ce combat doit être soutenu par une législation appropriée et efficace. C’est la raison pour laquelle l’élaboration et la mise en œuvre efficace de la législation sont inscrites dans le cadre des activités de ce TCP. Je voudrais, avant de terminer mon propos, réitérer l’engagement de la FAO à continuer son appui au gouvernement et au peuple Djiboutiens dans tous les efforts visant à renforcer la résilience des communautés rurales affectées par la sécheresse récurrente et les autres calamités naturelles.