
Une page importante s’est écrite lundi matin dans l’histoire du notariat djiboutien. À 9h30, dans l’enceinte solennelle du Palais de Justice de Djibouti, deux nouveaux notaires, Mme Amira Mohamed Ali et M. Abdourahman Robleh Djama, ont officiellement prêté serment devant la Cour d’appel, marquant ainsi leur entrée dans le cercle restreint des officiers publics ministériels du pays.

La cérémonie, empreinte de solennité et d’émotion, s’est déroulée en présence de hautes autorités judiciaires, de magistrats, de membres du barreau, mais aussi des familles et proches des deux impétrants, venus partager ce moment symbolique. L’événement a débuté par la lecture des décrets d’agrément des deux nouveaux notaires, suivie des dispositions législatives encadrant la profession, notamment l’article 23 de la loi Nº170/AN/02 du 7 juillet 2022 qui stipule : « Je fais le serment de remplir mes fonctions avec exactitude et probité ».
Par cette formule solennelle, Mme Amira Mohamed Ali et M. Abdourahman Robleh Djama ont pris l’engagement moral et juridique d’exercer leur profession dans le strict respect des règles de droit, avec impartialité, rigueur et intégrité.
Des parcours exemplaires issus de l’École nationale des études judiciaires
Les deux nouveaux notaires ne sont pas arrivés là par hasard. Tous deux sont les premiers diplômés de l’École Nationale des Études Judiciaires de Djibouti (ENEJ), une institution récemment créée pour accompagner la réforme et la professionnalisation des métiers du droit dans le pays. Leur réussite au concours de fin de formation représente une étape clé dans la montée en compétence des acteurs de la justice nationale.
La première présidente de la Cour d’appel, Mme Nima Ali Warsame, a salué avec enthousiasme leur nomination. Dans son allocution, elle a rappelé l’importance stratégique du rôle du notaire dans le tissu juridique d’un pays. « Le notaire est un garant de la sécurité juridique. Il prévient les litiges et accompagne les citoyens dans leurs démarches les plus sensibles », a-t-elle souligné, avant d’insister sur les qualités humaines et professionnelles que doit incarner tout bon notaire : discrétion, rigueur, sens du service public.
Pour sa part, le procureur général par intérim a félicité les deux jeunes juristes, tout en soulignant la portée historique de cet instant. Il a rappelé que ces nominations constituent une première pour l’ENEJ, confirmant la pertinence de la réforme engagée par les autorités judiciaires en matière de formation.
Il a également tenu à rappeler les devoirs professionnels attachés à la fonction notariale, insistant sur l’obligation de neutralité, le respect des normes déontologiques et l’importance de rester au service des citoyens.
À l’issue de la cérémonie, l’assistance a exprimé sa joie et sa fierté devant ce double serment. Familles, collègues et responsables judiciaires ont chaleureusement félicité Mme Amira Mohamed Ali et M. Abdourahman Robleh Djama pour cette consécration. Leurs parcours, exemplaires, viennent illustrer la vitalité de la formation judiciaire à Djibouti et traduisent une volonté forte de renforcer les capacités nationales dans les métiers du droit.
Cette double nomination vient également répondre à une demande croissante de services juridiques de proximité.
Dans un contexte où les besoins en sécurisation des actes civils, commerciaux et immobiliers se font de plus en plus pressants, l’arrivée de nouveaux notaires représente un levier concret pour l’accès au droit et la modernisation de la justice au service du développement.
Une fonction au cœur de la stabilité juridique

Plus qu’un simple auxiliaire de justice, le notaire est un acteur de confiance qui donne force probante aux actes qu’il établit. Il joue un rôle clé dans la prévention des litiges et dans l’accompagnement des projets de vie : contrats de mariage, successions, ventes immobilières, création d’entreprises, etc.
Sa mission est d’autant plus essentielle dans un pays comme Djibouti, en pleine mutation économique, où la sécurisation des transactions juridiques devient un enjeu majeur.
L’arrivée de ces deux nouveaux professionnels du droit vient ainsi consolider le maillage territorial du service notarial. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation des institutions judiciaires et de professionnalisation des acteurs du secteur.
Le ministère de la Justice, par l’intermédiaire de l’ENEJ, œuvre activement à la formation d’un vivier national de juristes qualifiés, capables de répondre aux exigences d’un État de droit en construction.
Cette cérémonie de prestation de serment n’est pas seulement un moment d’émotion pour les intéressés, elle marque aussi une avancée significative pour la justice djiboutienne.
À travers cette double nomination, c’est toute une vision de service public, d’excellence juridique et de proximité avec les citoyens qui se concrétise. Une belle promesse d’avenir pour le notariat à Djibouti.