Récemment lauréate du Prix africain de l’entrepreneuriat féminin, Siman Osman fait partie des 268 femmes entrepreneures distinguées sur le continent. Fondatrice de Chebe Djibouti, une marque spécialisée dans les soins capillaires naturels, elle s’impose aujourd’hui comme une figure inspirante de l’innovation et de la persévérance. La Nation l’a rencontrée dans son centre commercial où elle nous a accueilli avec simplicité et chaleur. Retour sur son parcours, ses ambitions et son message pour la jeunesse djiboutienne.

La Nation : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Siman Osman : Je m’appelle Siman Osman, fondatrice de Chebe Djibouti, une marque spécialisée dans les soins capillaires naturels. Je suis également secrétaire générale de l’association Dumar et Dadaal, qui regroupe des femmes entrepreneures à Djibouti. Mon ambition est de valoriser les ressources naturelles locales et de proposer des produits de qualité adaptés aux besoins des femmes djiboutiennes et africaines.

Quel a été votre parcours académique ?

J’ai suivi des études en gestion et management. Cela m’a permis d’acquérir les bases pour lancer et gérer une entreprise. Mais ce sont surtout la passion pour la beauté, la santé des cheveux et l’entrepreneuriat qui m’ont poussée à concrétiser ce projet.

Qu’est-ce qui vous a amenée vers l’entrepreneuriat ?

Tout est parti d’un constat : beaucoup de femmes à Djibouti et dans la région souffrent de problèmes capillaires liés à l’utilisation de produits chimiques.  J’ai voulu apporter une solution naturelle, locale et efficace. C’est ainsi qu’est née Chebe Djibouti. Mon moteur a toujours été de transformer un besoin réel en opportunité, mais aussi de contribuer à l’autonomie économique des femmes.

L’entrepreneuriat était-il une ambition dès votre enfance ?

Pas vraiment. Enfant, je ne savais pas que je deviendrais entrepreneure.

Mais j’ai toujours aimé la créativité et l’indépendance. Avec le temps, cela s’est transformé en une véritable ambition : créer quelque chose qui a du sens et qui apporte de la valeur aux autres.

En quelle année avez-vous lancé Chebe Djibouti et quels obstacles avez-vous rencontrés ?

J’ai lancé officiellement Chebe Djibouti en 2021. Comme tout entrepreneur, j’ai fait face à plusieurs défis : le manque de financement, la difficulté à trouver des matières premières de qualité, des soucis liés au packaging et à la distribution. Mais chaque obstacle est devenu une leçon et une force pour avancer.

Parlez-nous de votre entreprise et de ses spécificités ?

Chebe Djibouti valorise les soins capillaires naturels faits à la main. Nous utilisons des ingrédients comme le chébé, le karité, les huiles végétales et d’autres plantes aux bienfaits reconnus. Notre objectif est d’offrir des produits sains, efficaces et inspirés de la richesse de la nature africaine, tout en mettant en avant le savoir-faire local.

Vous avez remporté un prix continental très prestigieux. Comment avez-vous accueilli cette victoire ?

Ce fut un moment de grande fierté et d’émotion. Être choisie parmi 268 femmes entrepreneures africaines est une reconnaissance du travail accompli. Cela prouve que même en partant de peu, avec de la passion et de la détermination, on peut avoir un réel impact.

Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes entrepreneurs djiboutiens ?

Je leur dirais : croyez en vos idées, n’attendez pas que tout soit parfait pour vous lancer.  Les défis font partie du chemin, mais chaque pas compte. L’essentiel est de rester persévérant, d’apprendre en permanence et de toujours chercher à créer de la valeur pour la communauté.

PROPOS RECUEILLIS PAR NIMA ADEN