Au cours d’un entretien que nous avons eu hier dans la matinée avec l’Ambassadeur de la Palestine à Djibouti, Dr. Rowaid Adel Abu Amsha, dans l’enceinte même de la chancellerie, le diplomate palestinien est largement revenu sur la situation de son pays mais aussi le dernier développement quant à la Conférence internationale organisée par la France et l’Arabie Saoudite.
Très ému par le vote du 22 septembre dernier, le diplomate palestinien a expliqué que, le peuple palestinien est passé par tous les étapes de la terreur, de l’humiliation et des brimades. Pour lui, le fait qu’autant de pays vote pour l’instauration d’un état palestinien est ‘’une victoire politique et diplomatique’’. La conférence internationale sur la solution à deux États, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite.
« Nous avons toujours bénéficié de l’appui tout azimute du peuple, du gouvernement et du président de la République de Djibouti, Son Excellence M. Ismail Omar Guelleh » a d’emblé déclaré le diplomate palestinien.
Cette réunion s’est tenue dans un contexte marqué par plusieurs développements importants, notamment l’échec du Conseil de sécurité à adopter une résolution sur la situation humanitaire à Gaza, le 18 septembre dernier, en raison du veto américain et les déclarations de reconnaissance de l’État de Palestine, en particulier par la France et le Royaume-Uni, lors de la reprise hier de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États.
Mais c’est le lancement par Israël d’une opération militaire visant à prendre le contrôle de Gaza qui a inquiète notre diplomate ainsi que tous les pays qui suivent la situation palestinienne comme les occidentaux, les pays arabes et musulmans qui sont d’autant plus préoccupés par l’annonce israélienne de colonies supplémentaires en Cisjordanie a dit M. Abu Amsha.
Depuis que l’Algérie premier pays à reconnaître la Palestine en tant qu’État avec Jérusalem pour capitale en 1988 l’eau a coulé sous les ponts et une année plus tard en 1989 plus de 80 pays ont emboîté le pas de l’Algérie. Depuis il s’en est suivi une série d’accords comme celui de Camp David aux Etats Unies mais aussi Oslo en Norvège avec le défunt président Yasser Arafat, que seul la partie israélienne n’a pas respecté.
Aujourd’hui, a-t-il dit, les opérations militaires d’Israël s’étendent rapidement et sont une sentence de morts pour les 2 millions de personnes piégées à Gaza. Aujourd’hui, Gaza est nettoyée et découpée dans le cadre d’une politique de colonisation des plus agressives. Dans le meilleur des cas, les Palestiniens risquent de finir dans un ghetto et dans le pire des cas, en exil. “
Alors revenons à la solution des deux États, il n’y aucune autre alternative, a décrété l’Ambassadeur de la Palestine qui s’appuyait sur la décision de la Ligue des Etats Arabes. Mon pays subit tous les jours une violation de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
L’Ambassadeur de l’État de Palestine a demandé le soutien de la communauté internationale à la politique de l’Autorité palestinienne: « un seul État, un seul Gouvernement, une seule loi et une seule armée. ». Le Hamas, a-t-il martelé, doit renoncer au pouvoir à Gaza.
L’Autorité palestinienne, a-t-il poursuivi, est prête à travailler avec l’Administration américaine, l’Arabie saoudite et les acteurs régionaux, la France et les partenaires internationaux, ainsi que les membres du Conseil de sécurité pour faire avancer ces objectifs.
Propos recueillis par Arteh Yabeh