Pendant deux jours, la capitale éthiopienne a vibré au rythme d’un événement inédit : l’African Youth Climate Assembly (AYCA). Réunis les 5 et 6 septembre au mémorial de la victoire d’Adwa, des centaines de jeunes leaders venus de tout le continent ont débattu, échangé et formulé des propositions face à l’urgence climatique.Cette rencontre préparatoire, organisée à la veille du Sommet africain sur le climat prévu le 8 septembre, a abouti à l’adoption d’une déclaration commune. Véritable manifeste d’une génération confrontée en première ligne aux dérèglements climatiques, ce texte sera présenté aux chefs d’État et partenaires internationaux afin d’amplifier la voix des jeunes Africains dans les décisions à venir.

L’AYCA 2025 a été le théâtre d’échanges intenses sur l’avenir du continent face à l’accélération des phénomènes climatiques. Sécheresses, inondations, insécurité alimentaire : les constats sont alarmants. Mais les jeunes présents à Addis-Abeba n’ont pas voulu se limiter aux diagnostics.

Dans leur déclaration, ils ont réclamé un accès équitable et accru aux financements climatiques, la mise en place de mécanismes d’accompagnement pour les projets portés par les jeunes, et surtout, leur intégration systématique dans les processus décisionnels. Pour eux, la lutte contre le changement climatique ne peut se faire sans une participation pleine et entière de la jeunesse africaine, qui constitue la majorité de la population du continent.

Parmi les voix qui se sont distinguées à Addis-Abeba figure celle d’Ahmed Mogola, membre du comité exécutif de l’AYCA et président du Mouvement de la Jeunesse Une et Indivisible de Djibouti. Porte-parole de la jeunesse d’Afrique de l’Est, il a rappelé avec force les défis particuliers de sa région, notamment la vulnérabilité des pays côtiers et arides.

Lors de son intervention, Mogola a insisté sur l’importance d’un soutien financier adapté. Il a plaidé pour la mise en place de subventions plutôt que de prêts, afin de permettre aux jeunes d’initier des projets climatiques sans subir le poids de l’endettement. « Les jeunes Africains ne demandent pas seulement à être entendus, mais à être soutenus activement pour transformer leurs idées en actions concrètes », a-t-il déclaré, soulignant que l’autonomisation de la jeunesse passe par des financements directs et adaptés.

Un signal fort avant le Sommet africain sur le climat

Au terme de ces assises, les jeunes délégués ont réaffirmé leur volonté d’être des acteurs centraux dans la lutte contre le réchauffement climatique. Leur Déclaration Commune, qui sera officiellement présentée lors de l’ouverture du Sommet africain sur le climat le 8 septembre, constitue un appel pressant aux dirigeants africains et mondiaux pour qu’ils traduisent leurs engagements en actions tangibles.

« L’avenir de l’Afrique face au changement climatique repose sur notre engagement collectif et notre capacité à agir dès maintenant », ont-ils martelé dans un message empreint à la fois d’urgence et d’espoir.

Avec l’AYCA 2025, la jeunesse africaine démontre qu’elle ne se contente plus d’être spectatrice des discussions climatiques. Elle s’impose désormais comme une force de proposition et de mobilisation, prête à contribuer activement à la construction d’un avenir durable pour le continent. La présentation de leur déclaration au Sommet africain sur le climat pourrait bien constituer un moment décisif : celui où la voix des jeunes deviendra incontournable dans les négociations internationales sur le climat.