Chaque rentrée politique à Djibouti est un rendez-vous attendu, un rituel qui scande le rythme de la vie nationale. Le discours présidentiel qui l’inaugure n’est pas un simple exercice protocolaire : c’est une boussole, un cap, une proclamation de confiance dans l’avenir. Celui prononcé hier s’inscrit dans cette lignée, mais avec une intensité particulière. Derrière la solennité des formules, c’est toute l’ambition d’un État sûr de sa vocation et résolu à embrasser l’Histoire qui s’est donnée à voir.

Une rentrée tournée vers l’Afrique

La première vérité de ce discours est limpide: Djibouti n’entend plus être un spectateur discret de la scène africaine. Le pays assume désormais son rôle de vigie, de carrefour et de conscience du continent.

L’accession à la présidence de la Commission de l’Union africaine n’est pas seulement un honneur: c’est une reconnaissance, une légitimation. Elle confère à Djibouti une stature

nouvelle, celle d’une voix qui compte, d’une torche morale qui éclaire les débats du continent.

La force des mots employés à propos de la Palestine en témoigne. Le Président, avec les prudences habituelles de la diplomatie, a choisi la clarté et la fermeté. Lorsqu’on parle du peuple frère qu’est la Palestine, Il s’est fait la voix des opprimés, rappelant au monde que Djibouti, petit par la taille mais grand par la conviction, n’hésite pas à dire la vérité, même lorsqu’elle dérange.

Vision 2035 : Un rêve national qui se construit pierre par pierre

La «Vision Djibouti 2035» a résonné comme l’armature de tout le discours. Modernisation, digitalisation, diversification: trois mots qui ne sont pas de simples slogans, mais les jalons d’une transformation déjà en marche. Certes, les défis sont réels; nul ne l’ignore. Mais l’essentiel est ailleurs: Djibouti ne se contente pas de constater, il trace. Il construit. Il avance. À chaque obstacle, une réponse ; à chaque doute, une volonté. La Vision 2035 n’est pas une promesse abstraite, c’est un engagement gravé dans la roche.

La jeunesse…

Le passage consacré à la jeunesse, force vive et trésor national, fut l’un des plus vibrants. Le Président l’a rappelé avec gravité : cette génération représente l’avenir, le souffle, et par-dessus toute la vitalité du pays. Oui, les chiffres interpellent, mais le volontarisme gouvernemental répond par des politiques claires: formation professionnelle, encouragement à l’entrepreneuriat, promotion de l’innovation. La jeunesse n’est pas un problème à gérer, mais une richesse à magnifier. Et c’est à elle que sera confiée la mission de porter Djibouti sur les chemins de la prospérité.

Le climat : de la crise à la conscience

La sécheresse, la raréfaction des ressources, la fragilité des terres : autant de défis que Djibouti ne nie plus. Mais désormais, ces épreuves sont perçues comme une invitation à l’action collective.

Le numéro 1 de la république l’a souligné: l’adaptation au changement climatique ne sera pas subie, elle sera construite. Par la sécurité alimentaire, par l’agriculture intelligente, par la protection des infrastructures, Djibouti entend transformer sa vulnérabilité en résilience.

Dans tout cela, que doit-on retenir ? En définitive, ce discours s’est inscrit dans la continuité d’un rendez-vous annuel, mais il a pris des accents plus amples, plus audacieux, plus inspirants. Le discours du président aa montré un État conscient de ses défis, mais refusant la résignation, qui rêve grand et qui agit à la mesure de ce rêve.

La rentrée politique 2024 n’aura donc pas été une formalité. Elle aura été l’affirmation d’une vision, la réaffirmation d’une ambition, et l’annonce d’un pari : celui de transformer les promesses en réalisations, et les rêves en destin.

Said Mohamed Halato