
Après de longs mois de sécheresse qui ont éprouvé nomades, bétail et agriculteurs, la région d’Ali-Sabieh respire enfin. Les pluies saisonnières du “Karane”, tant attendues, transforment la nature, revitalisent les cultures, remplissent les barrages et redonnent espoir aux habitants. Entre fraîcheur retrouvée, pâturages abondants et douceur climatique, la ville et ses campagnes s’offrent une renaissance, au grand bonheur des assajogs et des vacanciers venus fuir la canicule de la capitale.

Après de longs mois sans précipitations qui ont provoqué une sécheresse dans le pays et dans l’ensemble des pays de la Corne de l’Afrique, les pluies de la saison chaude sont au rendez-vous dans la région d’Ali-Sabieh comme sur tout le territoire national. À tel point que le chef de l’État, Son Excellence Ismaïl Omar Guelleh, avait mis en œuvre le plan national : «Riposte contre la sécheresse », en fournissant des vivres pour les nomades et du foin pour leur troupeau.
Depuis quelques jours, les pluies continuent à rafraîchir l’atmosphère climatique de la région.
Dans les zones rurales, ces précipitations appelées en langue locale « Karane » par les nomades commencent à revitaliser la végétation. De la verdure à perte de vue s’étend dans les zones rurales et aux environs immédiats des chefs-lieux des régions de l’intérieur du pays.

Les pluies de « Karane » surviennent en plein milieu de la saison chaude. Ce sont des trombes d’eau qui tombent au cours des soirées. Parfois, elles sont fines, continuelles et parfois légèrement ventées. Les données météorologiques des stations implantées en périphérie du chef-lieu et dans toutes les localités rurales de la région indiquent une pluviométrie variable. Il en va de même, selon les données du service national de la météorologie, pour l’ensemble du territoire national.
Les micro-barrages ou retenues d’eaux destinées à l’abreuvement des troupeaux et à l’arrosage des champs des agriculteurs sont remplis au maximum. Le niveau d’eau des puits traditionnels a lui aussi considérablement augmenté. La plaine du Grand Bara est remplie d’eau de part et d’autre.
Dans ses environs, la nature a retrouvé la verdure des temps d’abondance. Le bétail des nomades et la faune sauvage se réjouissent du pâturage. Les habitants de la brousse, qui avaient traversé une longue période de sécheresse récurrente, se félicitent également de l’actuel début d’une période d’abondance qui se renforce. Leurs chèvres et moutons trouvent de multiples herbes et plantes à brouter sans avoir à trop s’éloigner du campement.
Des végétations qui couvraient autrefois le paysage de brousse ont refait leur apparition.
Quant aux agriculteurs, ils reconnaissent que les dernières pluies ont largement multiplié la quantité d’eau disponible tout en soignant les cultures. « La pluie est thérapeutique pour la terre et surtout pour les plantes », affirment-ils en toute connaissance de cause. Ces dernières années, la création de périmètres agricoles est devenue à la mode. De nombreux citoyens ont aménagé des jardins dans les zones de brousse de « Gadide », de « Doudouballaleh », de « Oboley » et d’autres secteurs encore.
Les points de vente de lait de chèvre ou de chamelle, aux abords de la Route National n°1, proposent désormais des quantités importantes pour les amateurs de ce précieux liquide blanc.
Au chef-lieu, la ville d’Ali-Sabieh, qui s’apprête à accueillir au cours de cette saison chaude de nombreuses familles de vacanciers, bénéficie d’un climat agréable.
L’air et l’atmosphère sont devenus doux. Grâce aux précipitations régulières, la ville profite d’un temps de saison fraîche. Un climat clément a remplacé la canicule. Les écoulements d’eau dans les oueds et dans les ruelles des quartiers ont redonné à la terre un aspect propre et vierge. À Aska-ville, tout le monde reconnaît les bienfaits des dernières pluies pour le milieu urbain comme pour la brousse.
« Même si parfois elles sont effrayantes quand elles sont accompagnées par des vents violents qui font craindre le pire », confie une vieille mère, propriétaire d’une cabane fragile installée à la périphérie immédiate de la ville.
La fraîcheur douce engendrée par les précipitations incite de nombreuses personnes ou familles à se promener ou à s’installer en pique-nique aux environs broussailleux de la ville, surtout au cours des après-midis, pour admirer la nature verdoyante.
Les précipitations de « Karane » continuent d’arroser la région des Assajogs. Elles ont fortement mouillé et redonné vie au paysage des zones de brousse. Les Assajogs et les vacanciers se réjouissent de la fraîcheur et du climat doux issus de ces pluies répétitives. Les arbres, arbustes et herbes ont pris de la hauteur et grandissent sans cesse.
Rappelons que la ville des Assajogs a toujours été un endroit de choix pour de nombreuses familles fuyant la chaleur estivale insupportable de la capitale.
D’année en année, elle s’agrandit et de nouveaux quartiers apparaissent. Malgré cela, un manque crucial de logements est signalé, selon une remarque commune des habitants. À cet effet, l’édification de nouveaux logements se poursuit sans cesse.
Ainsi, pour les logements à louer, il est temps que les Assajogs qui disposent de moyens financiers conséquents investissent dans l’immobilier. Car la demande dans ce domaine est très forte, surtout au début de chaque saison chaude.
Grâce aux pluies, la canicule a disparu et la rentrée scolaire s’approche à grands pas.
Ali Ladieh