Le Deuxième Sommet africain sur le climat, qui s’est tenu à Addis-Abeba du 8 au 10 septembre 2025, a constitué un rendez-vous stratégique pour l’avenir du continent.

Organisé par l’Union africaine, il a réuni dirigeants, experts et société civile afin de définir une vision commune face aux défis climatiques.

Pour la société civile djiboutienne, ce sommet a représenté une occasion privilégiée de mettre en avant des solutions d’adaptation réalistes et durables, en particulier les Solutions d’Adaptation Fondées sur la Nature (SaFN).

Parmi les initiatives présentées, l’expérience pilote menée autour du figuier de Barbarie, espèce emblématique et résiliente, a illustré comment la restauration des terres et la valorisation des ressources locales peuvent contribuer à la sécurité alimentaire, à la protection des écosystèmes et à la séquestration carbone.

Djibouti a accordé une attention particulière à ce sommet, conscient que la vulnérabilité de son territoire impose de développer des réponses audacieuses et adaptées face au changement climatique.

Cette vulnérabilité n’est pas une abstraction mais une réalité vécue quotidiennement par les communautés rurales et, au-delà, par l’ensemble de la population djiboutienne.

Sécheresses prolongées, inondations, crues soudaines, vents violents, feux de forêts et insécurité alimentaire rythment désormais la vie des habitants, en particulier dans les régions rurales fortement dépendantes des ressources naturelles.

Rompre ce cycle destructeur exige des solutions pragmatiques, audacieuses et résilientes.

C’est pourquoi la promotion de plantes adaptées à la sécheresse est apparue au sommet comme une option essentielle. Le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica) s’impose, dans cette perspective, comme un exemple emblématique : une espèce nourricière, médicinale, écologique et économique à la fois.

Son développement, associé à d’autres approches SaFN — conservation des eaux et des sols, défense et restauration des sols, création d’aires protégées, ensemencement assisté ou régénération naturelle assistée — constitue une stratégie intégrée particulièrement prometteuse pour restaurer les écosystèmes dégradés et reverdir les terres arides.

Ce cactus résilient s’avère bien plus qu’un simple fourrage de secours : c’est un véritable « ingénieur écologique », capable de transformer son environnement. Sa croissance avec très peu d’eau en fait un allié précieux pour un pays comme Djibouti, où cette ressource est rare et vitale. En créant des microclimats favorables — humidification et ombrage du sol, réduction de l’évapotranspiration, stabilisation des terres fragiles — il favorise la germination des graines et la régénération végétale. Ses raquettes épineuses, par ailleurs, offrent une protection naturelle aux jeunes pousses ligneuses contre le broutage excessif, un atout majeur dans un pays où l’élevage extensif domine.

Cette fonction protectrice pourrait contribuer à sauver des espèces endémiques menacées, aujourd’hui en déclin sous l’effet combiné de la sécheresse prolongée, de l’appauvrissement des sols, du surpâturage et de la déforestation.  

L’introduction contrôlée et stratégique du figuier de Barbarie ouvre ainsi la voie à une relance écologique durable, à la protection de la biodiversité locale et au reverdissement des zones pastorales dénudées.

Les discussions du sommet ont montré que les SaFN ne sont plus perçues comme des alternatives marginales, mais comme des solutions concrètes et immédiatement applicables pour renforcer la résilience climatique de l’Afrique.

L’expérience djiboutienne autour du figuier de Barbarie a suscité un intérêt marqué, confirmant que des solutions locales et adaptées peuvent devenir des modèles exportables pour l’ensemble du continent.