Dans un monde de plus en plus mondialisé où les repères s’effacent, la jeunesse est souvent tentée d’imiter des modèles venus d’ailleurs. Pourtant, c’est en connaissant leur culture que les jeunes construisent leur identité, s’épanouissent, et deviennent les gardiens d’un héritage précieux. Plus qu’un simple savoir, la culture est une force. Et c’est à la jeunesse qu’il revient de la porter haut.

La culture n’est pas un luxe ni un décor folklorique. Elle est un fondement. Une nécessité. Et plus encore pour la jeunesse, appelée à construire le monde de demain.

Dans chaque société, c’est dans la jeunesse que s’incarne le futur. Et pour qu’un avenir soit solide, il doit s’ancrer dans des racines profondes. Apprendre sa culture, c’est avant tout apprendre qui l’on est, d’où l’on vient, ce que l’on défend. C’est se construire une identité solide, consciente et enracinée, à même de résister aux vents d’uniformisation culturelle. Aujourd’hui, un constat s’impose avec acuité : nombre de jeunes s’éloignent de leurs traditions, ignorent les fondements de leur communauté et se trouvent exposés à des influences extérieures qui ne leur ressemblent pas. La perte de repères culturels devient alors une fragilité, un vide intérieur que certains remplissent avec des identités importées, souvent déconnectées de leur réalité.

La culture est bien plus qu’un héritage matériel ou artistique. Elle est un miroir, elle raconte une histoire collective, celle d’un peuple, d’une communauté, d’un pays.

Une transmission de génération en génération pour préserver la mémoire des anciens  

C’est une richesse invisible, faite de valeurs, de langues, de traditions, de coutumes et de récits. Elle est la mémoire des anciens et le fil invisible qui relie les générations. Refuser ou ignorer sa culture, c’est rompre ce fil, c’est effacer une partie de soi. À l’inverse, connaître et valoriser sa culture, c’est affirmer son unicité dans un monde où tout tend à se ressembler. C’est dire au monde : « Je sais qui je suis, je sais ce que je vaux, je sais ce que j’apporte. » Mais la culture ne vit que si on la fait vivre. Et qui d’autre que la jeunesse pour assurer ce relais ?

Les anciens ont tracé le chemin, transmis les histoires, bâti les valeurs. Il revient aux jeunes de préserver cette mémoire, de la faire évoluer, de la transmettre à leur tour. Sans cette continuité, le lien entre les générations se brise, laissant place à un vide identitaire.  Une jeunesse sans culture est semblable à un navire sans boussole : sans cap, sans direction, à la merci des courants ominants.

Dans le monde actuel, où les réseaux sociaux et la culture de masse imposent des modèles standardisés, la jeunesse a plus que jamais besoin d’un ancrage solide.

Lorsqu’un jeune ne connaît pas son histoire, il est tenté de copier celle des autres. Il devient vulnérable, perméable aux influences extérieures, parfois aliénantes. Mais lorsqu’un jeune connaît ses traditions, comprend les valeurs portées par ses ancêtres, il se dresse avec fierté : « Je suis différent, et j’en suis fier. Je suis de cette nation, de ce pays, de cette communauté. J’en fais partie. »

La culture donne la force de résister, de s’affirmer, d’exister. Elle n’est pas un repli sur soi, elle est une ouverture en conscience. Elle permet de respecter les autres sans se renier soi-même.

Une source d’expression, de créativité et de cohésion

La culture est aussi un formidable levier d’expression et de créativité. Elle stimule l’imagination, nourrit les talents, donne naissance à des formes artistiques et littéraires uniques. Un jeune qui connaît sa culture ne se contente pas de la reproduire : il la réinvente, la modernise, la sublime. Il en fait une force de proposition, un ferment d’innovation. Par ailleurs, la culture est un vecteur de cohésion sociale. Elle enseigne le respect, le vivre-ensemble, le sens du bien commun. Elle forge des citoyens conscients de leur responsabilité envers leur pays et leur communauté. En cela, elle complète l’éducation scolaire et familiale.

À ceux qui pensent que la culture est un frein ou une barrière, rappelons ceci : elle n’enferme pas, elle élève.

Un jeune enraciné dans sa culture est plus vivant, plus productif, plus utile. Il sait ce qu’il peut apporter à la société. Il n’avance pas en mimant les autres, mais en affirmant sa singularité.

La culture est une arme douce mais puissante. Elle protège, elle structure, elle inspire. Elle permet à un peuple d’exister dans la durée, de résister aux chocs de l’histoire, de rester debout quand tout vacille.

La jeunesse est le présent, la culture est la mémoire, et ensemble, elles bâtissent l’avenir. Il est impératif de redonner à la culture sa place dans la formation des jeunes, non pas comme un simple cours ou un folklore, mais comme un socle identitaire et une ressource vivante permettant à chaque génération à s’aimer et à se respecter. Bref dans un monde en perpétuelle mutation, c’est en regardant vers leurs racines que les jeunes trouveront la force d’aller de l’avant.

Willo Riguah Ilmi