
Face à un marché de l’emploi de plus en plus restreint, de nombreux jeunes décident de ne plus attendre un poste hypothétique. Ils transforment leurs idées, leurs passions et leurs talents en projets concrets. De la vente de gâteaux à la création de contenus numériques, en passant par l’artisanat et les services de proximité, l’auto-emploi s’impose comme une voie d’émancipation et de réussite collective. Plus qu’une alternative, il devient un état d’esprit : celui d’une jeunesse qui ose, innove et construit son propre destin.

Aujourd’hui, beaucoup de jeunes comme moi se rendent compte que l’attente d’un emploi dans la fonction publique n’est plus une garantie de réussite. On entend souvent nos parents ou nos proches dire qu’avant, on pouvait compter sur l’État pour avoir un travail stable. Mais maintenant, la réalité est différente. La fonction publique est saturée, les places sont rares, et même avec des diplômes, certains attendent des années sans rien obtenir. Alors, au lieu de rester les bras croisés, à espérer qu’un poste tombe du ciel, il est temps qu’on commence à penser autrement, à croire en nous, à se créer nous-mêmes nos propres opportunités. C’est là que l’auto-emploi entre en jeu.
Se lancer dans l’auto-emploi, c’est d’abord une manière de dire qu’on peut se débrouiller, qu’on peut réussir sans dépendre de personne. C’est décider de prendre notre destin en main, de transformer une passion, une compétence ou une idée en un projet concret. Ce n’est pas toujours facile, bien sûr, mais c’est possible. Il y a plein de jeunes autour de nous qui ont commencé petit : une fille qui fait des gâteaux et les vend sur commande, un garçon qui crée du contenu sur les réseaux sociaux, une autre qui fabrique des bijoux ou des vêtements traditionnels, ou encore celui qui lance un petit service de livraison à vélo dans son quartier. Ce sont tous des exemples de jeunes qui ont compris qu’ils ne doivent pas attendre qu’un avenir leur soit servi tout prêt, mais qu’ils doivent le construire eux-mêmes.

Mais pour que l’auto-emploi devienne une véritable alternative, il faut aussi que l’environnement soit favorable. Les jeunes ont besoin d’accès à l’information, de formations adaptées, et parfois d’un petit coup de pouce financier pour démarrer.
Les institutions publiques, les ONG et même les entreprises privées ont un rôle à jouer en mettant à disposition des programmes d’accompagnement, des microcrédits ou des espaces de coworking où les idées peuvent naître et se développer. Car même si la volonté individuelle est le point de départ, un écosystème solide peut transformer une simple initiative en une réussite durable. Le plus important dans cette démarche, c’est la confiance en soi. Parce que oui, au début, on doute. On a peur de l’échec, on a peur du regard des autres, on se demande si on est assez bon. Mais c’est en essayant qu’on apprend. Même les plus grands entrepreneurs ont commis des erreurs pour commencer leurs activités. Et si on n’essaie jamais, on ne saura jamais ce dont on est capable. Il ne faut pas non plus penser que pour entreprendre, il faut être riche. Ce n’est pas vrai. Parfois, on commence avec très peu de moyens, mais avec une bonne idée, de la motivation, et surtout de la patience, on peut avancer pas à pas. Il faut apprendre à économiser, à bien gérer, à chercher de l’aide, à poser des questions, à se former même gratuitement sur Internet.

L’auto-emploi, c’est aussi une manière de renouer avec notre culture et nos savoir-faire traditionnels. Dans beaucoup de domaines, les jeunes redonnent vie à des métiers oubliés : la couture, l’artisanat, l’agriculture locale, la transformation alimentaire. Ces initiatives ne créent pas seulement des revenus, elles valorisent également notre identité et montrent qu’on peut bâtir l’avenir en s’appuyant sur nos racines. Ce mélange de modernité et de tradition ouvre des perspectives uniques, qui distinguent nos projets de ce qui se fait ailleurs.
L’auto-emploi ne veut pas dire être seul. Il existe des associations, des ateliers, des jeunes comme nous qui peuvent nous soutenir, nous inspirer, nous guider. Le partage d’expériences est précieux. On peut apprendre des autres, éviter leurs erreurs et s’entraider. C’est aussi ça, l’esprit d’entreprendre : créer, innover, mais aussi collaborer. Ensemble, on peut faire émerger une génération qui change les choses, qui ne se plaint pas, mais qui agit. Et puis, il ne faut pas négliger la puissance des nouvelles technologies. Internet et les réseaux sociaux sont devenus des outils incroyables pour lancer un projet à moindre coût. Un simple compte bien géré peut attirer des clients, un tutoriel peut apprendre de nouvelles compétences, une vidéo peut faire connaître un produit à des milliers de personnes. Aujourd’hui, même dans un petit quartier, un jeune peut toucher un marché beaucoup plus large qu’il ne l’imagine. C’est une chance unique pour notre génération, à condition de savoir l’utiliser intelligemment.
Il ne faut pas non plus oublier que quand on entreprend, ce n’est pas juste pour nous. C’est aussi pour les autres. Un jeune qui réussit dans son projet peut créer des emplois pour d’autres, aider sa famille, inspirer son entourage. On devient un exemple, une source de fierté. Et dans un pays où le chômage touche beaucoup de jeunes, chaque petit projet devient une lumière, un espoir. Notre génération a de l’énergie, de la créativité, et surtout cette envie de faire les choses autrement. Alors utilisons tout cela de manière positive.
Enfin, il faut aussi dire que l’auto-emploi demande des qualités importantes : la discipline, la rigueur, l’organisation, mais surtout l’ingéniosité. Être ingénieux, c’est savoir s’adapter, trouver des solutions, voir des opportunités là où d’autres ne voient rien. C’est avoir un esprit ouvert, ne pas avoir peur d’innover, de faire différemment. C’est ce qui fera la différence entre ceux qui avancent et ceux qui restent bloqués. Et même si ça ne marche pas du premier coup, ce n’est pas grave. Chaque tentative est une leçon. Et à force d’essayer, on finit par y arriver.
Alors oui, l’époque où l’on pouvait compter uniquement sur l’État est révolue. Mais ce n’est pas une mauvaise chose. C’est juste une autre réalité qui nous pousse à grandir, à devenir acteurs de notre avenir. Et je suis convaincu que nous, les jeunes, avons tout ce qu’il faut pour relever le défi de l’auto-emploi. Il suffit d’y croire, de se lancer, et de ne jamais abandonner.
Willo Riguah Ilmi