
Les BossLady, vous connaissez ?
Mardi, l’ensemble des femmes de notre pays se sont données rendez-vous à l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes pour célébrer, en présence du Président de la République, et de la 1ere Dame et présidente de l’UNFD, la Journée Internationale de la Femme. Avec un mois de décalage, cette journée est toujours un moment festif où les femmes venues des 4 coins de notre pays, sont célébrées dans toute leur splendeur. Et pour rendre hommage aux femmes de notre pays, nous allons vous présenter les Bosslady, vous connaissez ?

Dans le milieu du travail, les femmes sont souvent considérées comme sans pitié et surtout très arrogantes. Et elles ont le droit de l’être, car en principe, une « BossLady » a trimé dure pour arriver au sommet.
Entre sacrifices et heures de travail impossibles à compter, elles ont franchi toutes les étapes toutes seules et elles en sont fières. Alors pour tous ceux et surtout celles qui tenteraient de leur barrer le chemin, elles ont font qu’une bouchée. Impitoyables, elles ne laissent personne leur dicter quoi que ce soit. Elles ont payé un lourd tribut pour arriver là où elles sont.
Néanmoins, elles sont souvent mal jugées par leurs paires. Les autres femmes n’acceptent que difficilement que leurs congénères réussissent, et ceci, reste une vérité souvent dite qu’à mi- mot. Pour réussir, certaines pensent qu’il faut forcément être hautaines et arrogantes. Ce qui n’est pas forcément bien pour aller loin. Et côté sentiment, elles ont souvent targué d’être sans cœur, une pierre à la place.

Les BossLady, elles sont nombreuses dans notre pays, ces femmes souvent admirées, et que certains hommes craignent de par leur assurance, sont présentes dans toutes les sphères. Portait de quelques-unes de ces femmes fortes et puis, comme nous le disons si bien, toute ressemblance est purement fortuite.
Samira 48 ans, propriétaire de plusieurs salons de coiffures
Si je devais résumer ma vie, je la résumerais en quelques mots : souffrance et persévérance. Dans ma jeunesse, j’ai toujours admiré les femmes « charcharis », ce que j’aimais le plus chez elles, c’est qu’elles partaient souvent en voyage, en délaissant enfants et maris. Elles étaient toujours affairées, toujours pressées, avec leurs gros sacs à main. Et j’ai grandi avec cette volonté qu’un jour, je serais aussi indépendantes qu’elles. Au fil des années, j’ai acquis l’expérience qui me faisait défaut à mes débuts. Je suis partie de rien, mon premier investissement, ce fut une tontine de 2 millions, j’ai loué un petit local et engagée des coiffeuses. Personne ne m’a aidé, mon mari était présent, certes, mais il ne donnait pas longue vie à mon salon de coiffure, et je lui ai prouvé le contraire. Désormais, j’ai 30 salariés qui travaillent pour moi et je ne laisse personne me dicter ce que je dois faire. Etre une femme et chef d’entreprise n’est pas aisée, mais dans la vie, il faut faire des choix. J’ai choisi d’être cheffe d’entreprise et je mène mon petit monde à la baguette. J’impose des horaires de travail fixe, et je n’accepte pas les absences. Il faut faire des sacrifices pour réussir et j’ai choisi d’être dure et ferme dans mon travail. Maintenant, après toutes ces années de sacrifices, je suis fière d’être une Bosslady et je sais que beaucoup de femmes jalousent ce titre, car, s’il y a une chose de sûre, ce que les femmes entre elles, ne s’aident pas et ne s’acceptent pas …
Hawa, 56 ans, propriétaire de 6 boutiques
Il y a quelques années, les femmes comme moi, c’est-à-dire, qui n’ont pas eu la chance d’être scolarisées étaient souvent reléguées au rôle de femme au foyer, qui devaient forcement attendre le salaire de leurs maris. Mais ce temps est révolu, maintenant, on a plus de chance et d’opportunités qui s’offrent à nous. J’ai plusieurs boutiques à Balbala, et pour moi, engager une femme est un véritable calvaire. Elles sont toujours là à dire qu’elles sont fatiguées ou malades. C’est pour cela que je n’engage que des hommes. Mes amies disent que je suis dure en affaires, mais c’est normal, mon business c’est ma vie, je ne laisserai pas une jeune fille me ruiner. Et ce terme de Bosslady, me convient parfaitement, à croire qu’il a été créé pour moi.
Istahill, 39 ans, dans le domaine de la restauration
Bosslady ? Pourquoi pas. J’ai souvent vu ce genre de profils dans les films américains. Ces femmes toujours bien coiffées, avec des tailleurs bien coupés, et qui impressionnent tout le monde quand elles marchent. C’est le portrait parfait d’une femme qui a réussi et qui en est fière. Tout comme moi. Qu’on me traite d’arrogante, de méchante, bref, je n’en ai que faire. Je poursuis mon chemin et j’écrase qui se met devant moi. J’ai fait mes preuves et j’en suis fière. J’ai des restaurants partout en ville et tous les soirs je rentre tard, car je fais mes comptes. J’ai divorcé pour pouvoir travailler .Mon ex-mari ne supportait pas de me voir rentrer tard. Mais l’argent, ça il aimait beaucoup. Alors pourquoi m’enticher d’un homme qui passe son temps à khatter avec mon argent surtout. J’élève seule mes enfants et je leur donne ce dont ils ont besoin. Les hommes en général ne supportent pas les femmes qui réussissent. Ils préfèrent qu’elles soient dociles et à leurs service. Très peu pour moi ! Je n’accepte plus d’hommes dans ma vie, et je n’ai pas de temps à perdre à m’amouracher. Etre une bosslady, c’est consentir à faire des sacrifices et je le conçois. Et vouloir réussir n’est pas une honte non plus. On dit souvent que je fais peur aux hommes, mais les hommes, eux ne veulent pas de femmes qui savent ce qu’elles veulent et qui travaillent dur. Maintenant, on a la chance de pouvoir faire aussi bien que les hommes et d’être aussi fortes qu’eux, alors pourquoi s’en priver. Alors Vive les Bosslady et si vous en connaissez une, je suis prête à lui donner quelques conseils !
N. Kadassiya