
Si vous faites un tour le soir au centre-ville, vous serez impressionné par le nombre de petits restos qui ont pignon sur rue. A croire que les djiboutiens ne mangent plus chez eux. Mais d’où vient ce déferlement de notre population dans ces restaurants qui proposent des menus tous aussi caloriques les uns que les autres.

Chaque soir, au centre-ville de la capitale, mais aussi dans les secteurs de la Cité Soaudie, des embouteillages monstres en agacent plus qu’un. Devant chaque restaurant, fast-food ou autres, des voitures viennent s’amasser pour acheter à diner. Une question se pose forcement. Pourquoi les djiboutiens ont délaissé le traditionnel « haricot » pour venir gouter à des saveurs venues d’ailleurs. En réalité, tous ces restaurants sont pour la plupart tenus par des yéménites, qui ont fui leur pays en guerre. Une fois installés à Djibouti, ils ont décidé de créer leurs business en offrant aux djiboutiens, les saveurs et les senteurs venus tout droit du pays de la reine de Saba.
Les menus proposés, tous avec des noms invraisemblables pour la plupart font le bonheur des ménages djiboutiens. En famille ou entre amis, on sort le soir pour diner et passer du bon temps. Et ces restos, dont les prix restent attractifs encensent les routes avec leurs mélanges d’épices venus tout droit d’Orient.

Entre le tacos et les fajitas, les cœurs ou plutôt les papilles vacillent
Au centre-ville, le traditionnel hamburger a trouvé des concurrents très sérieux tout aussi caloriques et mauvais pour la santé. Les jeunes djiboutiens n’ont d’yeux que pour les tacos. Ce genre de galettes fourrées au poulet ou à la viande, bourrées de crèmes, de frites, etc. Ces portions, qu’un adulte aurait du mal à finir, sont avalées en moins de 5 mn par les adolescents. Et la malbouffe prend petit à petit le dessus.
Avant, lorsque les jeunes sortaient, ils se partageaient un chawarima ; mais de nos jours, chaque personne commande un pain entier. A se demander si la qualité du pain y est pour quelque chose, ou si nos jeunes ont un appétit vorace.
Il y a quelques années, les sorties entre copains, c’était également le fameux « Haricot faché » dans les restos de quartier devant les matchs de foot ou les séries mexicaines. Un temps où il ne fallait pas dépenser autant d’argent pour avoir la panse bien pleine.
Dorénavant, les petits hamburgers ont laissé place à des monstres à plusieurs étages, qui contiennent des mélanges atomiques. Les traditionnels cheese-naan, qui servait d’apéritif, ont laissé le champ libre à d’immenses galettes concoctées sur place et pleines de sauces algériennes, ou autre.
Fini le porridge et les graines de millet
Avant en guise de diner, les femmes préparaient pour leurs maris, du porridge (borach en somali) ou bien des graines de millet « garow » en somali. Mais voila, avec l’arrivée des fast-food et surtout de la livraison à domicile, les djiboutiens sont passés de la nourriture saine, à une autre soit trop sucrée, trop salée trop grasses ou remplie d’additifs. Principales causes de l’obésité, surtout chez les jeunes, ils peuvent également causés des maladies cardiovasculaires, voire des cancers. La consommation régulière de ces aliments peut entrainer une prise de poids, de l’hypertension artérielle ou du cholestérol élevé, ou d’autres problèmes de santé très grave.
Mais pourquoi autant d’attrait pour la restauration rapide ?
La première réponse est surtout pour le prix et le gain de temps. Pas besoin de passer des heures à cuisiner, surtout si on sait que personne à la maison ne viendra manger ce plat.
Ensuite, ces restos sont souvent très conviviaux, l’on se retrouve pour regarder des films ou des chansons, ou bien des matchs de foot. Assis bien au frais, après le diner, vient le tour de la chicha.
Par ailleurs, les plats proposés sont souvent connus et revisités à la sauce djiboutienne. Pour les femmes, la restauration rapide n’a pas que des avantages. Autrefois, les familles se retrouvaient autour d’un repas bien chaud, cuisiné pendant des heures par la mère de famille. Cela, reste désormais un lointain souvenir parce que de nos jours, les repas se prennent en deux et toujours avec un téléphone en main. Plus personne ne fait attention à la qualité de la nourriture servie et personne n’a plus le temps de déguster un bon petit.
Les fast-food, une solution rapide ?
Quoi qu’en dise, la restauration dans notre pays n’a plus la même allure que dans les années 2000. Tout à changé pour laisser place à des restaurants qui se font concurrence et qui attirent les clients avec des offres alléchantes.
Et les femmes djiboutiennes ont désormais le choix d’acheter à diner à toute la famille ou de cuisiner. Plus de tracas dans ce sens là , car à coup sur les enfants preferent mille fois un hamburger géant qu’au petit haricot cuisiné par une femme de ménage en 2 mn.
A consommer toutefois avec modération
S’il est vrai que l’obésité touche de plus en plus de pays , notre pays aussi a de quoi avoir des sueurs froides, vu le nombre de personnes qui achètent à manger tous les soirs dans ces restos .
Certains pensent que les femmes, surtout celles qui sont actives ont vu leurs courbes se remodeler avec le temps. Au début de leurs mariages, toutes fines, elles finissent toutes grosses après quelques années. Quoique, le terme grosse est désuet et révolu, on dit de nos jours « curvy ». Et c’est vrai, nos femmes sont curvy et elles le portent bien à travers leurs diraacs transparents. Elles affichent fièrement leurs rondeurs et elles assument. Et quoi de plus beau qu’une femme qui s’assume et qui se sait belle !
Et puis les femmes africaines, leurs beautés résident dans leurs tours de hanche, rien à voir avec les petites gringalettes toutes sèches qui se nourrissent de feuilles vertes et de laitues, tout comme les tortues.
Alors, comme l’a si bien dit Molière dans l’avare, « il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » !
N.Kadassiya