
La secrétaire générale du ministère de la femme et de la famille, Mme Anissa Hassan Bahdon a donné le coup d’envoi, mardi dernier, des travaux de consultations pour jeter les bases d’un nouveau Plan d’action national dédié à la période 2025-2030 en ce qui concernant la mise en œuvre du programme ‘‘Femmes, Paix et Sécurité’’ de la résolution 1325 (2000) et des résolutions connexes du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il s’agit là pour le MFF, principal organisateur de cet évènement en collaboration avec le PNUD, d’accorder davantage de place aux femmes, dans la sphère décisionnelle du processus de restauration de la paix et du règlement des différends.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) et des résolutions connexes du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la Paix et la Sécurité, le ministère de la femme et de la famille en collaboration avec le PNUD a lancé le mardi 10 décembre dernier les travaux d’un atelier de consultations de deux jours, permettant au pays de préparer le second plan d’action nationale dédié pour la période 2025-2030. L’événement a rassemblé sous les lustres du Sheraton hôtel, des représentants des institutions publics concernées par le thématique, des hauts gradés des forces sécuritaires et de défenses de notre pays, des acteurs de la sociétés civiles dont ceux de l’UNFD, des représentants des médias et des hauts cadres du MFF et du bureau local du PNUD.
La secrétaire générale du MFF, Anissa Hassan Bahdon a présidé la cérémonie inaugurale de cet atelier de deux jours, en présence de la représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à Djibouti, Emma Ngouan-Anoh et du colonel Amina Mohamed Moussa des Forces Armées Djiboutiennes.
Il s’agit là pour le ministère de la femme et de la famille, principale département en charge de veiller à la mise en œuvre de cette résolution adoptée en 2000 par le conseil de sécurité des Nations Unies en vue d’intégrer pleinement les femmes dans les efforts de prévention, de gestion et de résolution des conflits, de jeter les bases d’un nouveau plan pour la période des 5 prochaines années.
Dans son intervention dédiée à cette cérémonie, Mme Anissa Hassan Bahdon a mis l’accent sur l’engagement du gouvernement djiboutien à renforcer la participation des femmes dans les processus de paix et de stabilité, en conformité avec les valeurs socioculturelles du pays.« Notre environnement géostratégique nous engage davantage à se préoccuper sur la condition féminine toute en veillant sur le respect de nos valeurs socioculturelles et les droits de la femme » a-t-elle expliqué avant de rappeler que la Constitution et les mécanismes institutionnels de Djibouti intègrent pleinement les dispositions internationales sur les droits des femmes.
L’atelier souligne selon elle l’importance d’adopter des mesures concrètes et opérationnelles, alignées sur les cadres régionaux et internationaux, notamment l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Agenda 2030 des Nations Unies.
Ce second PAN s’articule selon la représentante résidente du PNUD, Mme Emma Ngouan-Anoh, qui l’a suivi, autour de quatre axes principaux à savoir le renforcement de l’intégration des femmes dans les processus de décision liés à la paix et à la sécurité, la mise en place de mécanismes pour protéger les femmes et les filles contre les toutes les genres de violences, de promouvoir le leadership féminin dans la prévention des conflits et des violences et de soutenir l’autonomisation économique des femmes et leur rôle dans la reconstruction post-conflit. «Depuis l’adoption de la résolution, Djibouti s’est engagé avec détermination à mettre en œuvre cet agenda “femmes, paix et sécurité” » a déclaré la responsable onusienne avant d’aborder les initiatives mises en place par le gouvernement djiboutien « pour encourager la participation des femmes aux processus décisionnels, tant au sein du gouvernement que dans les institutions locales » a-t-elle indiqué avant de réitérer « l’engagement du PNUD à accompagner le gouvernement djiboutien et tous les partenaires dans cette entreprise ».
La représentante du PNUD sous nos cieux, a en outre, souligné que les consultations nationales, y compris celles prévues à Obock et Dikhil, permettront de garantir une approche participative. Mme Emma a exprimé son optimisme quant à l’impact du nouveau PAN, affirmant qu’il représente une étape clé pour bâtir un avenir où les femmes joueront un rôle central dans la paix et la sécurité, au bénéfice de l’ensemble de la société. Le colonel Amina Mohamed Moussa, des forces armées djiboutiennes qui l’a succédé, a pour sa part, abordé le rôle crucial de la femme dans la promotion de la paix.
RACHID BAYLEH
Elles ont dit…
Anissa Hassan Bahdon
Secrétaire générale du MFF
« De nombreux défis demeurent pour les femmes et les jeunes filles en situation de crise, de conflit et de post-conflit »

« Il faut souligner que la constitution Djiboutienne, nos textes juridiques et nos mécanismes institutionnels prennent pleinement en compte les dispositions internationales et africaines pertinentes en matière des Droits de l’Homme en général et de promotion du genre en particulier (…) Cette résolution 1325 (adoptée en 2000) et celles connexes adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies forment l’ossature du cadre international en matière de protection des femmes dans les conflits et de promotion de leur rôle dans les processus de résolution des conflits (….) Beaucoup d’efforts ont été réalisés, certes. Cependant, de nombreux défis demeurent pour les femmes et les jeunes filles en situation de crise, de conflit et de post-conflit. Cette rencontre de concertation et de consultation a pour but de pallier aux gags du premier Plan d’action national (2018-2020) et de contribuer à l’élaboration d’un PAN II avec des recommandations concrètes en mesure d’être mises en œuvre aisément pour répondre aux défis du moment. »
Mme Emma Ngouan-Anoh
Représentante Résidente du PNUD
« Ce 2e Plan d’Action National (…) doit non seulement relever les défis d’aujourd’hui, mais également anticiper les besoins de demain »

« Depuis l’adoption de la résolution, Djibouti s’est engagé avec détermination à mettre en œuvre cet agenda “femmes, paix et sécurité”. Des lois ont été adoptées pour promouvoir l’égalité des sexes et protéger les droits des femmes, notamment contre ta violence domestique et les discriminations. Des initiatives ont vu le jour pour encourager la participation des femmes aux processus décisionnels, tant au sein du gouvernement que dans les institutions locales. Ensemble, nous avons lancé des campagnes de sensibilisation, dont la récente campagne des 16 jours d’activisme, débutée le 26 octobre dernier. De plus, un investissement significatif dans des programmes de formation pour les femmes a été réalisé, les préparant à des rôles de leadership et à des carrières dans les domaines de la sécurité et de la paix. La collaboration des institutions nationales avec les organisations internationales et régionales s’est intensifiée, afin de soutenir l’intégration de ta perspective de genre dans les initiatives de paix tant au niveau régional que mondial. Ces réalisations témoignent d’un engagement croissant envers l’inclusion des femmes dans les efforts de paix et de sécurité. Aujourd’hui, notre objectif est de bâtir sur ces succès tout en répondant aux nouveaux défis sur les plans régional, national et local. Ce 2e Plan d’Action National que Djibouti s’apprête à développer doit non seulement relever les défis d’aujourd’hui, mais également anticiper les besoins de demain. Il est important que ce Plan soit inclusif et qu’il repose sur des stratégies durables et mesurables.»