« À travers ses initiatives, ses formations, ses échanges internationaux, l’UPF-Djibouti  renforce les compétences, élargit les horizons et contribue à fairerayonner notre presse au-delà de nos frontières »

Permettez-moi, tout d’abord, de saluer avec solennité cette cérémonie, qui consacre le talent et l’engagement des professionnels des médias de notre pays. Le Prix de la Presse ne se limite pas à une simple récompense. Il est le reflet d’une ambition nationale portée au plus haut sommet de l’État. Cette ambition consiste à bâtir une presse libre, professionnelle et profondément ancrée dans les valeurs républicaines.

Cette ambition, nous la devons au leadership éclairé de Son Excellence le Président de la République, M. Ismail Omar Guelleh, qui n’a eu de cesse, depuis plus de deux décennies, d’inscrire la liberté et le développement du secteur médiatique parmi les piliers de notre trajectoire nationale.

Le président de la République a fait un choix clair : c’est celui d’une presse nationale moderne, responsable et actrice du développement. Ce choix s’est traduit par des réformes structurelles, des investissements dans les infrastructures de communication, la création d’un cadre juridique garantissant la liberté de la presse, ainsi que le renforcement des capacités des journalistes.

Sous l’impulsion du Chef de l’État, le gouvernement agit avec constance pour consolider un environnement médiatique ouvert et sécurisé. Le ministère que je dirige s’inscrit pleinement dans cette dynamique, en accompagnant les rédactions, en promouvant la formation continue et en modernisant les outils techniques et numériques indispensables au journalisme d’aujourd’hui.

Nous le savons : à l’ère du numérique et de l’information instantanée, les défis sont immenses. Face à la désinformation, aux discours de haine et aux fake news, seule une presse professionnelle, dotée d’une éthique solide et d’un sens élevé de la responsabilité, peut éclairer nos sociétés et défendre l’intérêt général.

C’est pourquoi l’action du gouvernement envers les femmes et les hommes de nos médias est résolue : il s’agit de former, de protéger, d’encadrer et d’encourager. Nous voulons une presse djiboutienne qui reflète la diversité de nos idées, qui questionne avec rigueur et qui informe avec honnêteté., et qui contribue, chaque jour, à l’édification d’une citoyenneté consciente et active.

Je tiens à saluer ici le rôle déterminant joué par l’Union de la Presse Francophone – section Djibouti. À travers ses initiatives, ses formations, ses échanges internationaux, l’UPF-Djibouti  renforce les compétences, élargit les horizons et contribue à faire rayonner notre presse au-delà de nos frontières. Elle est un partenaire stratégique du gouvernement dans la construction d’un écosystème médiatique performant et respecté.

À vous, journalistes honorés ce soir, je veux dire ceci : vous incarnez l’excellence et la rigueur. Vous êtes la voix des citoyens auprès des gouvernants, les témoins de nos avancées et, parfois, les sentinelles de nos égarements. Votre travail est essentiel. Il mérite respect, reconnaissance et soutien.

En votre nom, je rends aussi hommage à tous les professionnels de l’ombre – reporters, techniciens, monteurs, correcteurs – qui contribuent chaque jour à faire vivre la presse nationale avec passion et intégrité.

Plus que jamais, nous avons besoin d’une presse forte. Une presse qui informe sans déformer, qui critique sans détruire, qui éclaire sans diviser. C’est à cette condition que nous continuerons, ensemble, à faire de Djibouti une démocratie apaisée, un État moderne et un modèle régional de développement.

Vive la presse djiboutienne,

Vive la République de Djibouti.

Je vous remercie de votre attention.

Said Mohamed Halato : la plume et la voix d’un Djibouti en mouvement

Lauréat du Prix de la Presse 2025 décerné par l’Union de la Presse Francophone de Djibouti, Said Mohamed Halato incarne une génération de journalistes à la fois ancrés dans les réalités nationales et tournés vers le monde. Rédacteur principal et chef de service de l’information à la Radio Télévision de Djibouti, il est bien plus qu’un simple messager de l’actualité : il en est l’un des architectes les plus respectés et les plus influents.

Diplômé de l’Université de Nancy 2 en France, Said Mohamed Halato s’est formé avec rigueur aux sciences humaines et à la communication. Il y décroche d’abord un Master en études du monde anglophone (2012), puis un Master en information et communication (2017), consolidant ainsi un double ancrage : celui de l’analyse internationale et de la maîtrise des outils médiatiques contemporains.

Ce bagage universitaire a nourri une vision élargie du journalisme, mêlant exigence éthique, précision linguistique et capacité stratégique à faire dialoguer les cultures.

À Djibouti, sa carrière prend rapidement une dimension multiforme. Il occupe des fonctions clés au sein de la Radio Télévision de Djibouti, en tant que rédacteur principal, producteur de contenu audiovisuel et chef de service. Il y pilote des équipes rédactionnelles, orchestre la production de reportages télévisés, supervise des bulletins d’information et assure la cohérence éditoriale dans un paysage médiatique en constante évolution.

Mais son influence dépasse les studios. Collaborateur régulier du journal La Nation, consultant en stratégie de communication et freelance polyvalent, Halato s’impose aussi comme une référence dans le conseil aux institutions et entreprises qui cherchent à mieux dialoguer avec leurs publics.

Doté d’un sens aigu de l’actualité et d’une profonde compréhension des enjeux déontologiques, Said Mohamed Halato est reconnu pour sa capacité à conjuguer créativité narrative, pertinence stratégique et leadership rédactionnel. Son profil – entre terrain et réflexion – lui permet de créer des contenus numériques engageants, adaptés aux nouvelles habitudes de consommation de l’information, notamment chez les jeunes.

Le Prix de la Presse 2025 vient saluer non seulement l’excellence professionnelle de Said Mohamed Halato, mais aussi son rôle moteur dans l’évolution du journalisme djiboutien. Il honore un parcours marqué par l’intégrité, la polyvalence et la passion de l’information bien faite. À travers lui, c’est toute une vision exigeante et humaniste du métier de journaliste qui est célébrée.

Portrait de Mohamed Mahamoud Histo

De la pelouse au micro : le parcours inspirant de Mohamed Mahamoud dit  “Histo”

Derrière le micro de la Radio Télévision de Djibouti (RTD), une voix passionnée commente les matchs avec un œil averti. Cette voix, c’est celle de Mohamed Mahamoud, plus connu sous le surnom de “Histo”. Ancien footballeur devenu journaliste sportif, il incarne la passion du sport sous toutes ses formes.

Dès son plus jeune âge, Mohamed Mahamoud s’est rêvé footballeur professionnel. Dans les rues de Cheik Osman, il affine son jeu, intègre les clubs de deuxième division et se distingue au poste de milieu offensif, là où la créativité et la vision du jeu prennent tout leur sens. « Mon rêve était de devenir un grand joueur », confie-t-il avec une pointe de nostalgie.

Son surnom, “Histo”, lui vient d’un joueur camerounais qu’il admirait profondément — un clin d’œil à son attachement pour le football africain et ses icônes. Mais très tôt, Mohamed nourrit une deuxième ambition : devenir journaliste sportif. Même au sommet de sa carrière de joueur, il ne rate aucun match télévisé, étudiant les moindres détails du commentaire sportif. « Le sport est devenu pour moi bien plus qu’un simple divertissement, il suscite des émotions profondes et indescriptibles », explique-t-il.

En 2011, il franchit le pas et rejoint la RTD. Depuis, il est devenu une figure incontournable du paysage médiatique sportif djiboutien. Que ce soit en somali ou en français, ses commentaires rassemblent et ses analyses captivent. Il couvre toutes les disciplines sportives, accompagne les équipes nationales dans la région, et contribue à mettre en lumière les talents locaux.

Aujourd’hui encore, “Histo” poursuit sa mission avec la même ferveur : raconter le sport, faire vibrer les auditeurs, et inspirer les nouvelles générations. Un parcours exemplaire, entre passion et persévérance.

Egueh Kamil Diraneh 

L’œil du quotidien

Photographe au journal Al Qarn depuis près de vingt ans, Egueh Kamil Diraneh est devenu, au fil des années, une figure incontournable de l’image de presse en République de Djibouti.

À peine entré dans la quarantaine, Egueh Kamil Diraneh affiche un regard perçant, une voix posée, et une passion intacte pour un métier qu’il exerce avec rigueur depuis plus d’une décennie. Aujourd’hui chef du service photographie du journal Al Qarn, il a gravi tous les échelons, appareil photo en bandoulière et curiosité en éveil. Tout commence en mars 2005. Il rejoint alors Al Qarn au service commercial. Mais déjà, la photographie le fascine. Cinq ans plus tard, il se forme sérieusement au métier de photographe, se forgeant une solide expérience sur le terrain. En 2015, ses efforts paient : il est promu grand reporter photographe.

Depuis, il n’a cessé de documenter les instants du quotidien : scènes de rue, conférences de presse, portraits d’artistes ou événements politiques. « Le plus difficile, c’est de capter l’essence d’un moment sans l’altérer », explique-t-il. Il traque la bonne lumière, attend l’instant décisif, compose ses images avec patience et instinct. Son parcours est aussi celui d’un homme qui croit en la force de l’image. « Il faut avoir l’œil, une sensibilité particulière, et être en mouvement constant », dit-il, convaincu que la photographie est un art d’anticipation et d’émotion. Persévérant, il ne recule jamais face aux défis. Pour lui, chaque obstacle est une occasion de se dépasser. Depuis 2016, il dirige avec exigence et passion le service photo d’Al Qarn, transmettant à son tour son savoir-faire à la nouvelle génération de photographes.

Hommage Posthume à trois confrères qui nous ont quittés

A l’occasion de cette cérémonie de remise du prix de la presse, c’est avec une grande émotion que nous rendons hommage à deux piliers du paysage médiatique djiboutien qui nous ont quittés en 2024. Omar Ali Egueh, journaliste chevronné et Directeur de l’Information de la RadioTélévision de Djibouti, a consacré plus de trois décennies à l’information publique avec rigueur et passion. Yasser Hassan Boulo, ancien Directeur de l’Agence Djiboutienne d’Information, fut un homme de plume respecté, engagé pour une presse nationale crédible et indépendante. Mohamed Ibrahim Kulmiyé, journaliste animateur  qui a été aussi  un homme passionné par son métier et qui a tiré sa révérence au début de cette année.

Tous trois  ont formé des générations de journalistes et marqué leur époque par leur professionnalisme exemplaire. Leur départ laisse un vide immense dans la famille de la presse. Que leur mémoire vive à travers l’héritage qu’ils nous laissent. Fatiha pour nos défunts confrères.