À Djibouti, l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD) incarne, depuis près de cinq décennies, le cœur battant de la lutte pour les droits des femmes. Cette institution pionnière, portée par l’engagement indéfectible de la Première Dame, Khadra Mahamoud Haid, s’affirme comme l’âme d’un féminisme enraciné dans les réalités nationales mais ouvert aux défis contemporains du monde. Portrait d’une organisation phare, matrice d’une société plus équitable et inclusive.

Une histoire indissociable de celle de la République

Née dans le sillage de l’indépendance de la République de Djibouti en 1977, l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes ne fut pas une simple organisation associative, mais l’expression politique d’une volonté collective : celle d’inscrire les femmes au cœur de la nation naissante. Fondée par des militantes visionnaires, l’UNFD s’est imposée comme la voix des femmes djiboutiennes dans une société en mutation, en réclamant pour elles non seulement des droits civils et politiques, mais aussi un véritable accès aux leviers du développement.

Depuis ses débuts, l’Union n’a cessé d’adapter son action à l’évolution des contextes sociaux, économiques et culturels, tout en préservant son essence : défendre, former, protéger et autonomiser. Avec un réseau capillaire couvrant les capitales régionales, les quartiers périphériques et les zones rurales les plus reculées, l’UNFD agit comme un maillon essentiel entre les femmes et les politiques publiques, entre le local et le national, entre les espoirs silencieux et les grands engagements institutionnels.

Khadra Mahamoud Haid : une Première Dame au service d’une grande cause

À la tête de cette organisation, une figure incarne à elle seule le souffle qui l’anime : la Première Dame, Mme Khadra Mahamoud Haid. Présidente de l’UNFD depuis 1999, elle a su redéfinir les contours de l’engagement féminin en insufflant à l’Union une énergie nouvelle, mêlant tradition et modernité, volontarisme politique et approche sociale de proximité.

Avec élégance et fermeté, la Première Dame a su placer les droits des femmes au centre de l’agenda national. Son approche, pragmatique mais résolue, a permis d’élargir le spectre d’intervention de l’UNFD, de professionnaliser son action et de consolider ses partenariats avec les institutions internationales, notamment les agences des Nations Unies.

Sous son impulsion, la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) a connu un tournant décisif. Grâce à une stratégie nationale intégrée, conjuguant éducation communautaire, formation des personnels de santé, campagnes médiatiques et plaidoyer législatif, les taux de pratique ont significativement baissé dans plusieurs régions du pays. Ce combat, profondément enraciné dans les convictions de Mme Khadra Mahamoud Haid, s’est accompagné d’un dialogue constant avec les leaders religieux et traditionnels, permettant un changement de mentalité à la fois respectueux et progressif.

Un engagement multidimensionnel au service de l’émancipation

Loin de se cantonner à un activisme moral, l’UNFD agit concrètement sur le terrain, en mettant en œuvre des programmes structurants dans des domaines clés :

• Autonomisation économique

À travers des formations à l’entrepreneuriat, des aides à la création de micro-entreprises, des coopératives féminines et des programmes de microcrédit, l’UNFD œuvre pour que chaque femme puisse devenir actrice de sa propre destinée économique. Dans les régions rurales, des projets de maraîchage et d’élevage ont permis à des milliers de femmes d’accéder à une forme d’indépendance autrefois impensable.

• Éducation et alphabétisation

Parce que l’émancipation commence par le savoir, l’Union multiplie les centres d’alphabétisation pour adultes, les campagnes de sensibilisation sur la scolarisation des filles et les actions de soutien scolaire. Le taux de fréquentation scolaire des filles dans certaines régions a nettement progressé grâce à l’appui logistique et moral de l’UNFD.

• Santé maternelle et reproductive

La santé des femmes demeure une priorité. L’UNFD, en partenariat avec le ministère de la Santé et des ONG internationales, déploie des cliniques mobiles, organise des consultations prénatales, promeut la planification familiale et sensibilise aux maladies sexuellement transmissibles.

• Plaidoyer et gouvernance

Forte de sa légitimité sociale et politique, l’Union participe activement à l’élaboration des politiques publiques. Elle a notamment contribué à la mise en place du Code de la Famille et milite activement pour une plus grande représentativité des femmes dans les instances électives et administratives.

Une architecture territoriale au service de l’unité nationale

L’UNFD, c’est aussi une organisation maillée, capable d’agir à l’échelle du pays tout entier. Des comités locaux animent les régions d’Ali Sabieh, Dikhil, Obock, Tadjourah et Arta. Chacune de ces antennes déploie des projets adaptés aux besoins spécifiques des femmes locales, tout en nourrissant la grande ambition nationale. Les maisons de la femme, centres névralgiques de formation, de rencontres et de solidarité, fonctionnent comme des bastions de la transformation sociale, de véritables laboratoires de citoyenneté féminine. Cette implantation régionale garantit à l’UNFD une proximité unique avec les réalités du terrain.

Des alliances fortes et une reconnaissance internationale

L’Union collabore étroitement avec des acteurs de poids : ONU Femmes, UNICEF, UNFPA, Union Africaine, Ligue des États arabes, entre autres. Son travail est souvent cité en exemple lors des conférences régionales sur le genre, et Mme Khadra Mahamoud Haid elle-même est régulièrement invitée à intervenir dans les grands forums internationaux pour témoigner de l’expérience djiboutienne.

En 2015, l’UNFD a été distinguée par plusieurs instances africaines pour son rôle pionnier dans l’élimination des pratiques néfastes envers les femmes. En 2020, un rapport du PNUD a salué son modèle d’intégration locale et son efficacité opérationnelle.

Une vision tournée vers l’avenir

Fidèle à son héritage tout en résolument tournée vers l’avenir, l’Union se fixe de nouveaux défis :

– Intensifier les actions contre les violences conjugales, avec la mise en place d’un observatoire national.

– Digitaliser les formations à destination des femmes rurales et jeunes diplômées.

– Instaurer des programmes de leadership féminin pour les nouvelles générations.

– Étendre les programmes de résilience climatique au féminin.

La Première Dame, toujours en première ligne, veille à ce que chaque projet soit à la fois porteur de dignité, de justice sociale et d’impact durable. Elle incarne cette articulation rare entre raffinement et fermeté, entre diplomatie douce et engagement profond.

Une force vive de la nation

L’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes n’est pas seulement une association féminine : elle est une école de citoyenneté, un bastion de résilience et un laboratoire d’avenir. Elle incarne, sous l’égide de la Première Dame Khadra Mahamoud Haid, une certaine idée du progrès : enraciné dans les valeurs nationales, mais ouvert à l’universel.

Une reconnaissance au sommet de l’État

La reconnaissance de l’apport de l’UNFD à la société djiboutienne a récemment pris une résonance toute particulière à l’occasion de la remise du Grand Prix du Chef de l’État, distinction nationale célébrant l’excellence et l’engagement citoyen. Parmi les trois lauréates de cette prestigieuse édition, Mme Fatouma Moussa Abdi, Secrétaire générale de l’UNFD, s’est vue décerner le prix honorifique, en hommage à son engagement personnel et au travail colossal mené par l’Union depuis près d’un demi-siècle.

Cette distinction n’est pas seulement individuelle ; elle incarne une reconnaissance institutionnelle. Elle salue les efforts inlassables de l’UNFD, son combat acharné contre les inégalités, et les fruits d’une lutte patiente, constante, enracinée dans la terre djiboutienne. Ce prix est, en quelque sorte, le sceau d’une histoire collective de femmes qui, dans l’ombre ou dans la lumière, ont relevé le défi de la transformation sociale. Secrétaire générale de l’UNFD depuis 2013, Fatouma Moussa Abdi incarne une génération de femmes engagées, ayant grandi dans le sillage de la naissance de la République et formées à l’école du service public et de la solidarité. Cadre du Ministère de l’Education Nationale pendant de nombreuses années et forte d’une longue expérience dans le domaine du développement communautaire, elle a consacré l’essentiel de sa carrière à la cause féminine.

Discrète mais efficace, elle est unanimement saluée pour son sens de l’organisation, sa rigueur dans le suivi des programmes, et sa capacité à fédérer autour d’elle des équipes pluridisciplinaires, dans un esprit de service et de bienveillance. Sous sa coordination, l’UNFD a professionnalisé nombre de ses projets, accru son impact territorial, et consolidé ses relations avec les partenaires techniques et financiers. Elle est également une voix respectée dans les enceintes nationales de concertation sur la promotion des femmes en république de Djibouti.

Un engagement multidimensionnel au service de l’émancipation des femmes

L’Union agit concrètement dans des domaines clés : autonomisation économique, alphabétisation, santé maternelle, gouvernance participative, formation au leadership, et bien d’autres. Des milliers de femmes ont vu leur vie transformée grâce aux projets de l’UNFD, qui place l’éthique de proximité et l’impact réel au cœur de ses stratégies.

À l’aube de son cinquantenaire, l’UNFD incarne l’idée qu’il ne peut y avoir de progrès réel sans justice de genre, et qu’une société se mesure à la place qu’elle accorde à ses filles, à ses mères, à ses battantes silencieuses. Sous le regard attentif de la Première Dame et la main ferme de sa Secrétaire générale, l’Union continue de tracer la voie vers un avenir où être femme à Djibouti ne sera plus jamais un facteur de vulnérabilité, mais une source de fierté, de dignité et de puissance.

Mohamed Aden Djama