L’Inde a célébré son 79e jour de l’Indépendance le 15 août 2025, commémorant la libération de la nation de la domination coloniale britannique en 1947. Elle figure parmi les économies connaissant la croissance la plus rapide au monde et entend poursuivre sur cette trajectoire, avec l’ambition de devenir un pays développé d’ici 2047, à l’occasion du centenaire de son indépendance.

La lutte contre la pauvreté a été l’une des plus grandes missions entreprises par le gouvernement indien, fournissant des denrées alimentaires à plus de 800 millions de bénéficiaires, dans les zones rurales comme urbaines, grâce au Système Public de Distribution Ciblée.

L’autosuffisance (Atmanirbhar Bharat) est devenue la clé de la stratégie « Make in India for the world » et « local for global », afin de s’intégrer aux chaînes de valeur et d’approvisionnement mondiales, tout en s’imposant comme un centre mondial de fabrication intelligente et de services.

Pays agricole par essence, l’Inde a toujours défendu les causes et intérêts de nombreux pays en développement sur les questions agroalimentaires, notamment lors des cycles de négociation de Doha à l’OMC. Les agriculteurs étant le pilier de la sécurité alimentaire nationale, le Premier ministre Modi a annoncé un objectif de doublement de leurs revenus grâce à diverses initiatives et réformes à l’échelle locale : mise en place d’un système de cartes de santé des sols pour tous les agriculteurs, assurance-récolte à faible prime, adoption de technologies de micro-irrigation… Ces mesures ont permis d’augmenter la production céréalière de 252 à 332 millions de tonnes au cours des dix dernières années.

L’Inde s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2070. En 2015, elle a lancé avec la France l’Alliance Solaire Internationale (ISA). Un résultat marquant : 50 % de la capacité installée de production d’électricité en Inde provient désormais de sources non fossiles, illustrant sa quête de sécurité énergétique, essentielle pour rester la principale grande économie en croissance rapide. Non seulement l’Inde a initié une autre alliance mondiale, « Global Biofuels Alliance », lors de sa présidence du G20 en septembre 2023, mais elle a aussi atteint ses objectifs de mélange d’éthanol bien avant l’échéance, et rempli en avance ses engagements déterminés au niveau national, devenant ainsi la première et la plus rapide à s’y conformer.

La réponse de l’Inde à la pandémie de COVID-19 s’est inscrite dans l’esprit de Vasudhaiva Kutumbakam : « le monde est une seule famille ».

L’Inde a produit des vaccins pour sa propre population et pour d’autres, notamment le Royaume-Uni et la Russie, fournissant des milliards de doses à plus d’une centaine de pays dans le cadre de son initiative de diplomatie vaccinale, tout en répondant aux besoins d’un sixième de la population mondiale vivant en Inde. La santé étant devenue une priorité fondamentale, l’Inde a lancé le programme d’assurance maladie financé par l’État : Ayushman Bharat – Pradhan Mantri Jan Arogya Yojana (AB-PMJAY).

Dans un contexte international fracturé, la politique étrangère indienne, fondée sur des valeurs et le bon sens, s’est affirmée comme robuste, résiliente et orientée vers les résultats, cherchant à renforcer globalement ses capacités par une autonomie stratégique et des partenariats multiples, tout en promouvant un multilatéralisme réformé et un monde multipolaire.De plus en plus, l’Inde s’impose comme force de proposition, du G7 au G20, en passant par les BRICS et au-delà. Elle partage ses expériences de développement et son expertise technique à travers une coopération fondée sur plusieurs instruments : dons, lignes de crédit concessionnelles, renforcement des capacités et assistance technique. Cette coopération est toujours inconditionnelle, transparente, durable et financièrement viable.

Vision Maritime de l’Inde : En mars 2015, l’Inde a défini sa politique envers la région de l’océan Indien (IOR) : SAGAR – Sécurité et Croissance pour Tous dans la Région. Cette vision souligne l’importance stratégique de cette zone, qui transporte les deux tiers du pétrole mondial, un tiers du fret en vrac et la moitié du trafic de conteneurs. Les quarante États riverains abritent près de 40 % de la population mondiale.

La politique SAGAR repose sur cinq axes : assurer la sécurité du territoire indien continental et insulaire ; renforcer la coopération économique et sécuritaire avec les pays riverains et insulaires ; promouvoir l’action collective ; encourager un développement durable partagé ; et accroître l’engagement maritime régional, considérant que la stabilité et la prospérité de la zone doivent être assurées par ses habitants.

La marine indienne est en première ligne de la diplomatie maritime : renforcement des capacités, exercices conjoints, conférences multilatérales, opérations humanitaires et de secours. En mars 2025, l’Inde a mené l’« Opération Brahma » pour secourir les victimes du séisme au Myanmar. Le Symposium naval de l’océan Indien constitue une plateforme inclusive pour traiter les enjeux maritimes. L’exercice multinational MILAN, organisé tous les deux ans, s’inscrit dans la vision SAGAR et la politique Act East. L’Inde a également signé des accords sur le suivi des navires marchands (white shipping) et mis en place un Centre de Fusion d’Informations ultramoderne à Gurugram, favorisant le partage de données maritimes entre États membres.

En 2014, l’Inde a créé le Forum pour la coopération Inde–Îles du Pacifique, afin de renforcer ses liens diplomatiques et économiques avec les îles de l’océan Pacifique. Pour l’Inde, l’Indo-Pacifique doit être une région libre, ouverte, inclusive et tournée vers le progrès partagé. Le Premier ministre Modi a insisté sur la centralité de l’ASEAN, un ordre fondé sur des règles, la liberté de navigation, la fluidité du commerce et le règlement pacifique des différends selon le droit international. En novembre 2019, l’Inde a lancé l’Indo-Pacific Oceans Initiative (IPOI), composée de sept piliers de coopération pratique issus de la vision SAGAR. Sa participation active au QUAD (Australie, Inde, Japon, États-Unis) s’inscrit dans cette vision.

Dix ans après SAGAR, lors d’une visite officielle à Maurice en 2025, le Premier ministre Modi a annoncé MAHASAGAR (Mutual and Holistic Advancement for Security and Growth Across Regions), doctrine élargissant la vision régionale à une approche maritime mondiale, avec un accent particulier sur le Sud global.

Progrès numériques de l’Inde : Le parcours de l’Inde pour franchir des étapes de développement grâce à une gouvernance centrée sur les citoyens et facilitée par la technologie a été tout simplement transformateur. Les étapes clés de l’expérience de gouvernance numérique de l’Inde comprennent le programme Digital India Initiative, lancé en 2015, visant à transformer l’Inde en une société numériquement autonome et une économie du savoir ; les Infrastructures Publiques Numériques (Digital Public Infrastructure – DPI) – des plateformes telles que Aadhaar (plus d’un milliard de citoyens disposant d’une identité numérique unique), UPI (Unified Payments Interface), DigiLocker (éliminant le besoin de documents physiques) et e-Sign – ont révolutionné la prestation de services ; le Direct Benefit Transfer (DBT) – pour accroître la transparence et assurer la livraison ponctuelle des prestations sociales ; et l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans la gouvernance – allant des systèmes de traitement des plaintes à l’analyse prédictive dans la santé et l’agriculture.

L’Inde a excellé en reliant Aadhaar aux comptes bancaires Jan Dhan (un compte d’épargne de base ouvert pour chaque personne non bancarisée) et aux numéros de téléphone portable – le gouvernement a ainsi rationalisé la distribution des programmes de protection sociale, réduisant la fraude et garantissant que les prestations atteignent directement et efficacement les bénéficiaires visés. Tous ces outils numériques ont été mis à la disposition du monde, en particulier des pays en développement.

Percée cosmique de l’Inde : Le voyage spatial de l’Inde a atteint de nouveaux sommets lorsque l’Inde est devenue le premier pays à réussir un alunissage du module Chandrayaan-3 à proximité du pôle Sud de la Lune en août 2023, démontrant la capacité de l’Organisation de Recherche Spatiale Indienne (ISRO) en matière d’atterrissage lunaire de précision et de déploiement de rover. Le module d’atterrissage Vikram a même réalisé une expérience de « bond », et le module de propulsion a ensuite été manœuvré en orbite terrestre pour prolonger les opérations.

S’appuyant sur cet élan, l’ISRO a effectué son 100ᵉ lancement de fusée en janvier 2025, mettant en orbite un satellite de navigation et démontrant la technologie indienne des moteurs cryogéniques. Le point culminant est survenu avec le lancement, le 30 juillet 2025, du satellite NASA ISRO Synthetic Aperture Radar (SAR), ou NISAR (pesant 2 392 kg), mission conjointe d’observation de la Terre entre l’Inde et les États-Unis, à bord du lanceur indien GSLV F-16. NISAR, doté de charges utiles radar à double fréquence fournies par la NASA et l’ISRO, surveillera le changement climatique, les catastrophes et l’agriculture.

L’économie spatiale indienne devrait dépasser 40 milliards USD d’ici 2040, ce qui constituera un bond gigantesque. Les futures missions spatiales incluent : une mission de retour d’échantillons lunaires nommée Chandrayaan-4 ; une mission vers Vénus ; le développement d’un nouveau lanceur puissant ; et, dans le cadre de cette feuille de route ambitieuse, le projet d’établir sa propre station spatiale, la Bhartiya Antariksha Station, d’ici 2035. Une étape préliminaire sera le lancement d’un module spatial en 2028. L’aboutissement de cette vision est l’atterrissage prévu d’un astronaute indien sur la Lune d’ici 2040.

Aujourd’hui, plus de 250 start-up spatiales stimulent l’innovation et alimentent le secteur spatial indien. L’Inde dispose de capacités complètes dans le domaine spatial : elle fabrique ses propres fusées, ses satellites, et possède un portefeuille enviable d’applications de technologie spatiale. Elle compte actuellement plus de cinquante satellites opérationnels en orbite, qui contribuent à alimenter la croissance de son économie.

L’Inde et le Sud Global: La relation de l’Inde avec le Sud global a des racines profondes dans des histoires partagées, des luttes communes et des aspirations mutuelles pour le développement et l’autosuffisance. Le concept de « Sud global » englobe les régions d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie, représentant des nations en développement partageant des contextes historiques marqués par la colonisation et la marginalisation économique.

Le rôle de l’Inde au sein du Sud global est essentiel, tirant parti de sa puissance économique croissante, de son cadre démocratique et de son positionnement géopolitique stratégique pour défendre une gouvernance mondiale équitable. La coopération économique de l’Inde avec le Sud global se caractérise par le commerce, l’investissement et l’aide au développement, en particulier avec les pays africains et latino-américains. Le commerce de l’Inde avec l’Afrique est passé de 5 milliards USD en 2001 à 90 milliards USD en 2020, faisant de l’Inde le troisième partenaire commercial de l’Afrique. Les entreprises indiennes ont investi plus de 50 milliards USD sur le continent, créant des emplois et contribuant au développement des infrastructures.

Grâce au programme de Coopération Technique et Économique Indienne (ITEC), l’Inde a fourni formation, renforcement des capacités et assistance technique à plus de 160 pays. Ce programme couvre un large éventail de domaines, notamment la santé, l’éducation, l’agriculture et les technologies de l’information, contribuant ainsi au développement des ressources humaines dans le Sud global.

Le Sommet du Forum Inde-Afrique est un exemple notable de l’engagement structuré de l’Inde visant à approfondir ses liens avec l’Afrique. Un succès marquant de l’Inde dans la promotion des intérêts du Sud global a été l’admission de l’Union africaine comme membre à part entière du G20, dès le premier jour de la présidence indienne du G20 en septembre 2023.

Le leadership de l’Inde dans l’Alliance Solaire Internationale (ISA) illustre son rôle dans la promotion du développement durable à travers la coopération Sud-Sud. Avec 121 pays membres, dont beaucoup appartiennent au Sud global, l’ISA reflète l’engagement de l’Inde à lutter contre le changement climatique et à promouvoir les énergies renouvelables.

L’Inde a convoqué le 1ᵉʳ Sommet de la Voix du Sud Global (VOGSS) en janvier 2023 pour attirer l’attention internationale sur les priorités, perspectives et préoccupations du monde en développement. Par la suite, elle a intégré les contributions issues de ces sessions dans les débats et discussions du G20. Fort du succès de la première édition, l’Inde a accueilli le 2ᵉ VOGSS en novembre 2023, sous le thème : « Ensemble, pour la croissance de tous, avec la confiance de tous », puis le 3ᵉ VOGSS en août 2024 sur le thème : « Un Sud global autonome pour un avenir durable ».