
Avec sa banquise de sel, son environnement à couper le souffle, ses paysages lunaires, ses eaux d’un bleu saisissant et sa salinité extrême qui rivalise avec celle de la mer Morte, ce site emblématique de Djibouti attire chaque année des centaines de visiteurs fascinés par sa beauté surréelle et ses légendes millénaires. Entre patrimoine géologique unique, potentiel touristique immense et défis de préservation, ce lac salé est en passe de devenir un moteur du développement durable pour Djibouti.

À un peu plus de deux heures de route de Djibouti-ville, à travers une succession de plateaux arides, de coulées de lave figées, de canyons cisaillés par le vent, la route serpente jusqu’à cette cuvette infernale que les vents marins et le feu des entrailles de la terre ont façonnée au fil des siècles. L’air y est sec, le soleil tape avec une violence inouïe – jusqu’à 55°C –, le silence est assourdissant, troublé seulement par le souffle du vent qui balaie les cristaux de sel. Et surtout, l’éclat. Un éclat presque irréel. La croûte de sel, d’une blancheur immaculée, tranche violemment avec les nuances de bleu turquoise du lac et les coulées sombres de lave fossilisée qui l’encerclent. La beauté du site est à couper le souffle.
Sur place, l’émerveillement est immédiat. Un contraste frappant entre le bleu laiteux du lac et la blancheur éclatante de son pourtour salin. Les touristes qui arrivent ici, souvent accompagnés de guides locaux, s’arrêtent un instant, médusés, face à cette étendue d’eau irréelle, comme surgie d’un autre monde. Le lac Assal est une merveille géologique.

Avec une salinité de plus de 340 grammes de sel par litre, un record mondial juste derrière la Mer Morte, il constitue l’un des milieux les plus hostiles à la vie, mais aussi l’un des plus esthétiquement envoûtants. En effet, alimenté en eau de mer, à traversdes tunnels souterrains naturellement creusés par la faille du Rift, le lac Assal présente sur sa rive nord-est, des signes visibles de la vie végétale. Quelques rares sources d’eau douce en provenance des montagnes avoisinantes viennent s’y déverser. En dehors de ces micro-espaces, aucune forme de vie animale ou végétale ne peut survivre dans les eaux extrêmement salées du lac ni sur ses berges arides.
Depuis quelques années, le lac Assal attire un nombre croissant de visiteurs, séduits par son unicité. Les agences locales organisent des randonnées sur les crêtes volcaniques avoisinantes, ou des campings dans ce désert basaltique. Sis dans une zone du rift où se rencontrent trois plaques tectoniques, le lieu représente un véritable laboratoire naturel à ciel ouvert pour les géologues. Sa géologie, sa salinité, ses micro-organismes extrêmophiles et son environnement désertique attirent des chercheurs du monde entier. Des missions scientifiques franco-djiboutiennes, mais aussi européennes, japonaises ou américaines y ont mené des études sur la tectonique des plaques, les bactéries halophiles ou encore la genèse des lacs hyper salins. Il est également prisé non seulement des photographes passionnés, qui y trouvent un cadre exceptionnel pour nourrir leur curiosité mais également des touristes en quête d’expériences hors du commun. Déjà, les images spectaculaires du site font le tour des réseaux sociaux, suscitant l’intérêt des voyageurs du monde entier. Des bloggeurs, des vidéastes oudes influenceurs s’y rendent pour capturer l’essence de ce site touristique djiboutien et la diffuser auprès d’un public toujours plus large.

L’expérience de flottaison, rendue possible par la densité de l’eau, est à elle seule un argument attractif. Il fait également partie de l’héritage culturel des peuples nomades qui l’ont longtemps exploité pour son sel, acheminé à dos de dromadaire jusqu’à l’Éthiopie. Ces caravanes de sel, qui existent encore de manière sporadique, constituent un spectacle authentique que les visiteurs peuvent parfois observer sur place.
L’image a fait le tour du monde. Elle est emblématique de Djibouti, dans les grands salons touristiques. Du forum Djibouti-Ethiopie sur le tourisme à Addis-Abeba en 2021, en passant par le Salon International de la Plongée sous-marine à Dubaï aux Emirats Arabe Unies en 2023, le 47ème Edition du Salon Mondial du Tourisme de Paris et le Salon « Qatar TravelMarket », à l’Exposition en cours à Osaka au Japon dont la Journée nationale de Djibouti est prévue le 5 octobre prochain, le lac Assal est systématiquement mis en avant comme une destination d’exception.
Il est à noter que le développement du tourisme autour de ce joyau touristique de notre pays, représente une opportunité majeure pour les rares habitants de cet endroit inhospitalier. À mesure que la fréquentation du site augmente, de nouvelles dynamiques économiques émergent, notamment dans le domine de l’artisanat. Les femmes vendent en sachets, des billes de sel de différentes tailles produites par le lac. Elles façonnent aussi des objets décoratifs fabriquésà base de cristaux de sel, comme des crânes de chèvres ou des cornes et les vendent aux visiteurs. Les centaines de visiteurs qui visitent chaque année ce joyau géologique et touristique repartent souvent chargés de souvenir.
Bref le lac Assal, est une promesse d’émerveillement pour les touristes, mais aussi une promesse de développement pour les Djiboutiens.