Sous la Présidence de Son Excellence, Monsieur ISMAÏL OMAR GUELLEH, Président de la République,  Chef du Gouvernement a eu lieu hier Mardi 20 Mai 2025, la 9ème Séance du Conseil des Ministres. Ont été examinés et approuvés les textes suivants :

MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES AFFAIRES PENITENTIAIRES, CHARGE DES DROITS DE L’HOMME

1ère QUESTION : Projet de Loi portant modification de la Loi n°106/AN/24/9ème L relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.

Le projet de Loi modifié a pour objectif principal l’intégration des recommandations formulées par les experts internationaux dans le cadre de l’évaluation mutuelle de la République de Djibouti. Ces ajustements permettront à notre pays de renforcer la conformité de son dispositif national aux normes du Groupe d’Action Financière (GAFI).

L’adoption de ces modifications constitue une étape supplémentaire pour permettre à la République de Djibouti d’améliorer sa notation au sein du GAFI, avec pour perspective d’accéder au statut de surveillance régulière. Cette évolution s’inscrit dans la volonté des autorités nationales de renforcer de manière significative la crédibilité de notre système bancaire et financier, tout en consolidant la confiance des partenaires financiers et économiques internationaux.

En tant que membre actif de la communauté financière internationale, la République de Djibouti se doit d’adapter résolument son cadre législatif et réglementaire aux standards internationaux, en particulier ceux édictés par le GAFI.

Le projet de Loi modifié prévoit ainsi un ensemble d’amendements structurants, parmi lesquels (i) l’élargissement des missions de supervision à l’O.D.E.P.I.C. et à l’A.P.Z.F, dans le cadre de la mise en œuvre du registre des bénéficiaires effectifs (ii) le renforcement des pouvoirs des autorités de contrôle, leur permettant, en cas de manquement aux obligations LBC/FT, d’imposer un éventail de sanctions disciplinaires et financières, incluant la limitation, la suspension ou le retrait de l’agrément, (iii) la clarification juridique de la notion de bénéficiaire effectif, afin d’assurer une application homogène sur l’ensemble du territoire, (iv) le changement de la tutelle des négociants en pierres, métaux précieux et œuvres d’art, et (v) la clarification de la définition des personnes politiquement exposées (P.P.E).

Le projet de Loi prévoit également la mise en place de l’Agence Nationale de Recouvrement des Avoirs Criminels (ANRAC), chargée d’assister les autorités judiciaires et les services de répression dans (i) l’identification, (ii) la détection, (iii) la saisie, (iv) la confiscation et (v) la gestion des biens criminels, en coopération avec les autorités de poursuite compétentes.

Cette réforme constitue une avancée importante dans le renforcement de l’intégrité financière au niveau national et contribue à lutter efficacement contre les flux financiers illicites, au service d’une transparence accrue et d’une plus grande justice économique.

MINISTERE DE LA COMMUNICATION CHARGE DES POSTES ET DES TELECOMMUNICATIONS

2ème QUESTION : Projet de Décret portant nomination d’un nouveau membre à la Commission Nationale de la Communication (CNC).

* Dr. Ibrahim Abdo Ali, est nommé, Membre de la Commission Nationale de la Communication (CNC).

COMMUNICATIONS :

Le Ministre de l’Économie et des Finances, chargé de l’Industrie, a fait une présentation détaillée au Conseil des Ministres, de la revue finale du Deuxième Plan National de Développement (PND) « DJIBOUTI-ICI 2020-2024 ».

La République de Djibouti a clôturé son deuxième Plan national de développement (PND) 2020-2024 avec une revue approfondie visant à (i) évaluer les progrès réalisés et (ii) afin de préparer le terrain pour le troisième plan dans le cadre de la Vision Djibouti 2035.

Cette revue s’appuie sur une méthodologie participative incluant des consultations avec des groupes thématiques et des acteurs locaux de la capitale et des cinq régions de notre pays.

Le PND 2020-2024 s’articulait autour de trois axes stratégiques principaux à savoir (i) l’inclusion, (ii) la connectivité et (iii) les institutions complétées par un axe transversal. Ces axes visaient respectivement à améliorer le bien-être des Djiboutiens et des Djiboutiennes, à positionner le pays comme un hub régional et à renforcer la gouvernance.

Les défis initiaux en 2019 mentionnaient (i) une économie peu diversifiée, (ii) une pauvreté monétaire et multidimensionnelle élevée, (iii) des inégalités persistantes et (iv) une vulnérabilité face au changement climatique.

Sur le plan macroéconomique la République de Djibouti a enregistré une croissance moyenne de 5% et ce malgré les crises multiples qui se sont succédées comme la crise sanitaire liées à la Covid 19 et les crises régionales et internationales qui lui ont succédé comme celle en Ukraine ou en mer Rouge qui se sont caractérisé par une résurgence de l’inflation à 2,4 %, d’un léger accroissement du déficit budgétaire qui a augmenté d’un point même si, malgré ces contraintes, les investissements privés ont toutefois su rester dans une dynamique positive.  

Il a noté que le solde du compte courant s’est amélioré dans la période grâce aux réexportations néanmoins, malgré ces performances, l’efficacité des investissements reste limitée avec 21% des projets prévus financés sur un budget total estimé à 2600 milliards FDJ.

Le Ministre a précisé que l’axe inclusion a permis des avancées notables comme la baisse du taux de chômage et l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’énergie. Il a souligné que la pauvreté extrême touche encore 20,4 % des ménages et que la résorption des inégalités reste au cœur des préoccupations du gouvernement malgré un indice de Gini stagnant à 0.42 depuis 2017.

L’inclusion financière et sociale a progressé durant la période a souligné le Ministre, même si le prix de l’énergie demeure élevé.

En outre, il a souligné que l’axe connectivité a mobilisé 1194 milliards FDJ avec un taux de mobilisation de 19,2% les infrastructures régionales et logistiques ont été renforcées bien que des lacunes subsistent dans l’intégration nationale et régionale.

Enfin, il a mentionné que l’axe institutions a connu des progrès mitigés avec seulement 4% des fonds mobilisés pour les projets de gouvernance administrative et locale et certains indicateurs comme les services déconcentrés ont été jugés moyennement satisfaisants. Les consultations régionales ont révélé les attentes fortes de la population en matière (i) d’emploi, (ii) de santé, (iii) d’éducation et (iv) de transport. Les Djiboutiens aspirent à (i) une offre de soins accessible, (ii) des formations adaptées au marché du travail et (iii) une meilleure connectivité intrarégionale.

En conclusion, il a indiqué que la feuille de route pour le troisième PND le Plan national pour un développement durable (PN3D) 2025-2030 s’annonce ambitieuse avec des piliers centraux comme une économie résiliente un capital humain renforcé et une transition écologique cette nouvelle phase vise à concrétiser la Vision Djibouti 2035 en intégrant les leçons tirées des plans précédents pour un développement plus inclusif et durable.

Le Ministre de la Défense, chargé des Relations avec le Parlement, a fait un compte rendu sur sa participation à la Conférence ministérielle des Nations Unies sur le maintien de la paix, qui s’est tenue les 13 et 14 mai 2025 à Berlin en Allemagne.

La Ministre des Affaires Sociales et des Solidarités a fait un compte rendu relatif à la mission d’évaluation et de réponse d’urgence menée dans les régions de Tadjourah (Mounkour, Hamad Dorra et Dabrina) et d’Obock (Dedle, Indai, Samalou, Bosali et Dallali Daba), à la suite des alertes sécheresses émises les 04 et 07 mai 2025.

Cette mission poursuivait un double objectif, d’une part, évaluer l’impact de la sécheresse sur les conditions de vie dans les zones concernées et d’autre part, d’apporter une assistance humanitaire immédiate, notamment sous forme d’aide alimentaire, aux populations sinistrées.

Face à cette situation d’urgence humanitaire et afin de sauvegarder la sécurité alimentaire des populations impactées par la sécheresse, le MASS a apporté rapidement une première assistance alimentaire en produits alimentaires de première nécessité composé de riz, de la farine, du sucre, des dattes et des cartons d’huile alimentaire. En plus de ces distributions, elle a précisé que 186 ménages sur 330 sont couverts par les programmes de filets sociaux de sécurités.

Elle a souligné que les principales problématiques observées dans ces localités sont les suivantes : (i) une sécheresse précoce, liée à une pluviométrie très faible voire inexistante cette année, (ii) des difficultés d’accès à l’eau et (iii) des déplacements de populations vers des zones plus favorables à la survie des cheptels et des communautés.

Enfin, elle a indiqué qu’en vue d’apporter des réponses durables à ces situations, plusieurs actions sont envisagées, notamment : l’actualisation de la cartographie des points d’eau utilisés par les populations, l’identification des parcours de transhumance, le renforcement des capacités des préfectures, la mise en place de programmes de traitement de l’eau à partir des sources locales, l’élaboration d’un système d’alerte sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que la création d’un comité multisectoriel dédié à la gestion des urgences humanitaires.

La Ministre de la Jeunesse et de la Culture a fait un rapport de mission sur sa participation à la 40ème Conférence Ministérielle de la CONFEJES (Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie) qui s’est tenue du 14 au 16 mai 2025 à Rabat au Maroc.