A l’instar de la majorité des pays musulman du monde, Djibouti a célébré le dimanche passé, l’Aïd El Fitr, la fête marquant la fin du mois béni du Ramadan. Entre la Zaka El Fitr, la grande prière collective et les traditions religieuses, l’édition de cette année, s’est déroulée comme d’habitude, dans une ambiance de joie et de solidarité.

Après un mois de jeûne, de prières et d’invocations à ALLAH, les musulmans ont célébré le dimanche 30 mars dernier, l’Aïd el-Fitr. Dès la veille, Djibouti s’est plongée dans une atmosphère de joie. La récitation du takbir, exaltant la grandeur d’Allah, a résonné dans toutes les mosquées. Dans les foyers, l’effervescence atteint également son apogée. Les cuisines s’animent avec la préparation du traditionnel ‘‘Ambabour’’ une crêpe grillée au beurre, dont ses senteurs épicées, entremêlées aux odeurs du miskis embaument les maisons. Les salons de coiffure sont pris d’assauts. Le moment est pour les familles de faire la dernière mise au point avant la prière collective marquant cette fête communément appelée “Aïd es-Seghir” (petite fête), clôturant le mois béni du Ramadan. Il est à noter que le paiement de la Zakat al-Fitr, une aumône obligatoire destinée aux plus démunis, constitue l’un des aspects fondamentaux de cet événement annuel. Collectée la veille, elle est remise avant la prière de l’Aïd, aux familles défavorisées. Il s’agit là d’une solidarité qui renforce le tissu social. Dans les quartiers populaires des communes de Boulaos et Balbala dans la capitale, des associations se mobilisent pour organiser des cérémonies de distributions de vêtements et d’argent aux familles en difficulté de leurs quartiers respectifs. « Nous avons rassemblé des dons pour offrir des habits neufs aux orphelins et aux enfants issues de familles défavorisées. Il s’agit pour nous de partager la joie de l’Aïd avec tous les habitants de Q6 », raconte Sultan, alors membre de l’Amicale Place Chameau de Q6. Comme à l’accoutumée, la fête a débuté par la grande prière collective qui réunit des milliers de fidèles sur des nombreux sites préparés en amont par le ministère des Affaires musulmanes et des Biens waqfs en collaboration avec le ministère de l’intérieur.

Du terrain Aouled dans la commune de Ras-Dika, à PK12 en passant par le Stade municipal au quartier 6 et le terrain vague à proximité du Stade Hassan Gouled dans la commune de Boulaos, le terrain Djama Aouled à l’arrondissement 4, Cheikh Moussa, Hodan 1, Barwaqo et j’en passe, les fidèles vêtus de leurs plus belles tenues de prière, ont pris d’assaut les lieux, dès les premières lueurs de l’aube, de cette journée, pour s’acquitter de ce devoir religieux.

Après les deux rakats, l’occasion a été pour les imams des différents sites de recueillements de prononcer un sermon rappelant les bienfaits du Ramadan, les valeurs de pardon, de solidarité et de persévérance dans la foi. Hommes, femmes, jeunes, vieux et moins jeunes affichaient le bonheur de vivre ensemble et échangeaient des accolades et des vœux. Dans chaque foyer, les rires et les discussions animées ont résonné, témoignant de l’atmosphère de joie qui y règne.

Pour leur part, les jeunes générations apportent une touche de modernité à cette fête religieuse en échangeant dans les réseaux sociaux des photos de famille, messages de vœux envoyés par WhatsApp, vidéos des prières collectives publiées dans Youtube…

Vêtus d’habits neufs, les enfants de leurs côtés, sous bonne escorte parentale, déambulaient dans les rues de la capitale et se réunissaient autour des balançoires dressées sur les trottoirs pour jouer et rire ensemble.

Rappelons que l’Aïd El Fitr, représente l’une des deux célébrations les plus importantes du calendrier musulman. Au-delà de son aspect festif, elle est empreinte de solidarité et de cohésion sociale.

RACHID BAYLEH