
Décédé lundi dernier à Nantes (France) à 90 ans, il a été inhumé samedi dernier, entouré par ses proches, sa famille, ses amis et de nombreux Djiboutiens pour un dernier hommage rendu à ce notable aimé et respecté par tous.
Le défunt aimait à dire qu’il a eu plusieurs vies. Né en 1934 à Djibouti, Abdillahi Magareh Hildid a eu en effet une longue carrière et une vie bien remplie.
Très jeune, il s’engage dans l’armée française pour exercer notamment en Algérie et à Madagascar. De retour à Djibouti, il milite dans les différents mouvements indépendantistes. Ce qui lui vaudra d’être ciblé par le pouvoir colonial et sera emprisonné à plusieurs reprises. Il racontait à cet effet qu’il a connu la première prison de Djibouti située sur l’actuel site hébergeant le centre Yonis Toussaint. Transféré dans la prison de Gabode, il fera partie des premiers prisonniers à y être incarcérés.
En 1971, il est engagé dans la contribution indirecte et va exercer dans les différents postes de Galilé, à l’aéroport et au port. Fonction qu’il quittera en 1990 pour s’engager dans les affaires. Et c’est là qu’il démontre tout son talent pour créer une valeur ajoutée dans le domaine du commerce général, de l’importation des produits de consommation et dans l’immobilier, en investissant et en construisant plusieurs biens, notamment dans la vieille ville de la capitale.
À ce titre, il sera élu à l’assemblée générale de la chambre de commerce dans la catégorie 3 et devient le doyen de la chambre consulaire.Très proche conseiller du président de la CCD, il saura faire profiter à ses collègues et à l’institution son expérience et son aura dans le domaine du secteur privé.
M. Youssouf Moussa Dawaleh, présent à la cérémonie funéraire aux côtés de plusieurs Djiboutiens, s’est dit profondément attristé par la disparition d’un homme qui a marqué la vie économique de notre pays. Ému aux larmes, le président de la chambre de commerce affirme qu’il a été «très fier de côtoyer un homme, un notable d’une telle stature pour apprendre et profiter de ses précieux conseils”. Et Monsieur Youssouf Moussa Dawaleh de mettre en exergue les qualités humaines du défunt Abdillahi Magareh. Il affirme qu’il retiendra parmi ses qualités «sa générosité, sa sagesse, son écoute vis-à-vis de ses compatriotes, son humilité et son attachement viscéral à son pays et à la communauté nationale dans son ensemble».
Le personnel, les cadres et les élus de la Chambre de Commerce saluent unanimement sa figure paternelle, sa bienveillance avec un mot gentil, un encouragement ou une humeur toujours égale et surtout ce sourire légendaire qui ne le quittait jamais quel que soit les circonstances.
Feu Abdillahi Magareh était en effet un notable respecté et adulé par les Djiboutiens. Sage parmi les sages, chef coutumier épris de paix et de la nécessité de la concorde civile entre tous les Djiboutiens, il était un interlocuteur privilégié pour tout ce qui concerne les médiations intra-communautaires et ainsi régler tout différend par la négociation. Le défunt excellait dans ce domaine. Abdillahi Magareh laisse derrière lui une épouse, 14 enfants et autant de petits enfants. Incontestablement, Abdillahi Magareh restera vivace dans nos esprits et dans nos cœurs. Son nom figure, ancré désormais dans l’histoire de notre pays.
Puisse Allah l’accueillir en son paradis éternel. Amin !