
Sous le haut patronage du Premier Ministre, Son excellence M. Abdoulkader Kamil s’est tenue le jeudi 24 juillet dernier à la Primature, la 8ᵉ réunion de suivi du Plan national de riposte à la sécheresse. Entre état des lieux des forages, planification de l’entretien préventif, implication communautaire et relance de la coordination régionale, cette rencontre stratégique marque un tournant vers une gestion plus résiliente et inclusive de la crise hydrique.
C’est dans un contexte marqué par une sécheresse persistante et ses impacts multiples que s’est tenue, le jeudi 24 juillet dernier à la Primature, la huitième réunion de suivi du Plan national de riposte à la sécheresse. Présidée par le Premier ministre Son Excellence Monsieur Abdoulkader Kamil Mohamed, de la République de Djibouti, cette rencontre de haut niveau a réuni les ministres concernés, les présidents des conseils régionaux ainsi que les représentants techniques impliqués dans la gestion de la crise hydrique. L’objectif étant de faire le point sur l’état d’avancement des mesures de réponse, affiner la stratégie de coordination interinstitutionnelle et accélérer les chantiers prioritaires dans les zones les plus touchées.

La réunion a permis de dresser un inventaire actualisé, de recenser les besoins en entretien et de valider le lancement d’un appel d’offres pour les travaux de repêchage de six forages stratégiques. Trois sociétés ont soumissionné, et l’analyse des offres est actuellement en cours, sous le contrôle rigoureux des services techniques compétents.

Le Premier ministre a, dans ce contexte, insisté sur la nécessité d’anticiper les études géophysiques et les évaluations d’impact environnemental avant toute validation de nouveaux forages, notamment dans les zones critiques où la pression sur les ressources est maximale. Cette démarche préventive vise à garantir la viabilité des investissements et à éviter des forages inefficaces ou à fort risque écologique.
L’un des points saillants de la réunion de jeudi fut l’alerte lancée par les présidents des conseils régionaux sur l’impérieuse nécessité d’un entretien préventif systématique des infrastructures hydrauliques en vue d’éviter des réparations d’urgence, souvent plus coûteuses et techniquement complexes.
Dans cette optique, il a été décidé de recruter cinq ingénieurs spécialisés en maintenance électronique, à raison d’un par région. Un appel à candidatures a été lancé avec un délai de réponse de dix jours. Ces profils techniques auront pour mission d’assurer la surveillance régulière des installations, d’anticiper les défaillances et de former les agents locaux à une gestion plus autonome des équipements.
Responsabiliser davantage les communautés du milieu rural
Au-delà des dimensions techniques, le Premier ministre a tenu à rappeler l’importance d’une implication accrue des populations locales dans la gestion et la pérennisation des infrastructures hydrauliques. Car sans appropriation communautaire, les meilleures installations restent vulnérables.
Pour ce faire, il a été recommandé de mettre en place des plans de financement locaux, visant à couvrir les dépenses récurrentes telles que le carburant pour les groupes électrogènes, le gardiennage des installations ou encore l’achat de pièces de rechange. Ces dispositifs viendront compléter les appuis de l’État et des partenaires extérieurs, dans une logique de co-responsabilité.
La réunion a également acté la réactivation des comités de coordination régionaux (CCDR), véritables plateformes de concertation entre les services déconcentrés de l’État, les élus locaux, les associations communautaires et les partenaires techniques. Ces comités auront pour mission de superviser l’exécution locale du plan de riposte, de prioriser les interventions et de fluidifier la communication entre le centre et les périphéries.
Par ailleurs, un engagement ferme permettant de planifier et de budgétiser l’entretien préventif des infrastructures avant chaque été a été pris pour cette période durant laquelle les besoins en eau atteignent leur pic.
Une mesure jugée essentielle pour limiter les ruptures de service en période critique.
Les différents responsables participants à cette réunion ont souligné la nécessité d’élaborer une stratégie holistique, englobant tous les déterminants de la résilience rurale.
La lutte contre la sécheresse doit en effet aller de pair avec la préservation du cheptel, essentiel à la subsistance des populations nomades et agro-pasteurs ; la prévention de la malnutrition, notamment chez les enfants et les femmes enceintes ; le développement d’activités génératrices de revenus dans les zones affectées, afin de renforcer l’autonomisation économique et la limitation de l’exode rural, grâce à une amélioration des services de base et à la mobilisation active de la caisse de solidarité nationale.
Cette huitième réunion marque un tournant décisif dans la gouvernance de la riposte à la sécheresse. Il a été question en effet de passer désormais d’une logique d’urgence à une logique de prévention, de durabilité et d’appropriation locale.