Hier, Djibouti a accueilli avec tous les honneurs le président de la République arabe d’Égypte, Abdel Fattah Al-Sissi, en visite de travail de 24 heures. Ce déplacement n’est pas un simple événement diplomatique : il constitue une étape majeure dans la consolidation d’une relation historique et fraternelle, ancrée dans une vision commune de la stabilité régionale, de la coopération Sud-Sud et du développement partagé.

Le volumineux communiqué conjoint publié à l’issue de cette visite – neuf pages – illustre avec clarté l’ampleur et la vitalité du partenariat djibouto-égyptien. De la défense à la sécurité, en passant par l’éducation, l’agriculture, l’énergie, les médias, les télécommunications, le commerce ou encore la culture, la feuille de route commune est pour le moins ambitieuse. Ce dialogue bilatéral constant illustre bien la volonté politique des deux parties d’inscrire leurs relations dans le long terme. Des liens qu’aucune turbulence conjoncturelle n’est venue assombrir à ce jour.

Mais au-delà des mots, il y a les actes. À cet égard, les deux présidents ont réaffirmé leur engagement à intensifier la coordination sur les grands dossiers régionaux et internationaux, avec un accent particulier sur la lutte contre l’extrémisme et la promotion de la paix dans la Corne de l’Afrique. L’Égypte, forte de son rôle historique dans la région, voit en Djibouti un partenaire fiable et stable. Et Djibouti, reconnu pour sa diplomatie agile , trouve dans Le Caire un allié stratégique prêt à bâtir des passerelles solides vers l’avenir.

Dans un geste hautement symbolique, le président Al-Sissi a salué l’élection du djiboutien Mahmoud Ali Youssouf à la présidence de la Commission de l’Union africaine, y voyant une consécration du leadership djiboutien sur la scène continentale. Ce soutien explicite renforce la proximité politique entre notre pays et le pays des Pharaons. Il marque en tout cas la reconnaissance de Djibouti comme un acteur de premier plan dans les affaires africaines.

Cette visite présidentielle, brève mais très dense, s’inscrit dans une conjoncture internationale en recomposition, où les alliances traditionnelles se redéfinissent et où les États – du moins les plus lucides – jouent la carte de la diversification et de l’anticipation. Djibouti, en ce sens, s’affirme comme une voix audible et crédible dans une région que trop d’acteurs extérieurs ont tenté de façonner à leur image.

En accueillant son homologue égyptien avec faste, le président Ismail Omar Guelleh démontre, certes, qu’il entend cultiver des amitiés anciennes avec une nation sœur. Mais cela signifie, aussi, que le chef de l’État djiboutien affirme, sans ambages, l’ambition assumée de son pays : celle d’un leadership régional enraciné dans la stabilité, l’ouverture et la coopération équilibrée dans les dynamiques géopolitiques qui se jouent en mer Rouge.

Dans un monde traversé par les incertitudes, la diplomatie djiboutienne ne se contente plus de réagir. Elle écrit désormais ses propres chapitres. Et l’axe Djibouti–Le Caire s’impose aujourd’hui comme un pilier de stabilité et un exemple de coopération constructive.