Ce qui se passe à Gaza dépasse les mots. Les images de ces bombes, ces tanks et ces drones utilisés contre des populations civiles saturent les écrans et frappent les consciences. Mais il est un autre type d’arme plus insidieuse, plus silencieuse, mais tout aussi meurtrière : la famine organisée. Ce n’est pas une tragédie naturelle, c’est une stratégie de guerre planifiée méthodiquement. Un crime de masse commis dans l’ombre, sans fracas ni flammes, mais avec une cruauté calculée.

Aujourd’hui, les enfants de Gaza ne meurent plus seulement sous les décombres. Ils meurent affamés. Les ventres gonflés par la malnutrition, les cris épuisés de ceux que même le lait maternel n’apaise plus. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les camions d’aide humanitaire sont bloqués, les silos à grains sont réduits en poussière, les terres agricoles sont ravagées, les points d’eau empoisonnés ou asséchés. Tout est fait pour asphyxier un peuple déjà brisé. Cette famine n’est pas une conséquence, elle est une arme.

Ce que l’on observe est une entreprise coloniale d’écrasement total. L’armée du régime sioniste colonialiste, avec la complicité tacite de certaines puissances occidentales, transforme la bande de Gaza en un laboratoire de punition collective. La nourriture devient un levier de domination, un outil de soumission.

Aujourd’hui, ceux qui osent parler de « droit à se défendre » devraient avoir le courage de regarder un nourrisson mourir faute de lait, de pain, ou d’eau.

Appeler les choses par leur nom est une exigence morale. Ce qui se déroule à Gaza relève du crime contre l’humanité. Le recours délibéré à la famine comme méthode de guerre est interdit par les Conventions de Genève. Et pourtant, ce crime est commis en temps réel sous les yeux du monde. Avec une régularité glaçante. Silence des chancelleries, frilosité diplomatique, indignation à géométrie variable… Voilà les réactions, qui sont à la hauteur de l’hypocrisie des grands discours sur les droits humains.

Ce génocide par la faim s’inscrit dans une logique coloniale qui nie jusqu’à l’humanité du peuple palestinien. On ne négocie pas avec ceux qu’on ne reconnaît pas comme des égaux. On les affame. On les humilie. On tente de les faire disparaître lentement, à feu doux.

Mais l’histoire jugera. Les faits sont là, implacables, et l’histoire, comme toujours, les consignera. Ce jour viendra où ceux qui aujourd’hui ferment les yeux devront répondre de leur silence complice. Leur silence devant un peuple qu’on affame pour briser sa résistance.