A Gaza, la faim est devenue un champ de bataille. Au début, la communauté internationale, non éprise d’humanisme à géométrie variable, dénonçait l’asphyxie organisée d’un peuple privé d’eau, de médicaments et de pain. Depuis lors, la tragédie a pris une tournure encore plus cynique : l’humanitaire est instrumentalisé en machine de mort.
Sous prétexte de soupçons jamais étayés, l’agence onusienne qui, depuis des décennies, distribuait l’aide aux réfugiés palestiniens a été écartée. À sa place, on a mobilisé une entité nébuleuse perfidement nommée « Fondation humanitaire de Gaza » (FHG). Un nom trompeur et une façade charitable car, derrière l’étiquette, il y a un piège. Et les Palestiniens affamés et épuisés, poussés par la nécessité à se ruer vers les points de distribution, découvrent trop tard qu’au lieu de farine ou de riz, on leur sert du plomb.
Les files d’attente pour une ration se transforment ainsi en charniers improvisés. La faim devient un guet-apens. Cette opération n’a rien d’une bavure. C’est un système pensé et calibré pour briser l’espoir et semer la terreur. La FHG n’a pas pour vocation de nourrir, mais de neutraliser. Derrière son vernis de solidarité, c’est un dispositif de contrôle et d’extermination lente qui s’installe : une assistance qui tue. On ne nourrit pas des bouches, on cible des corps.
Ce tour de passe-passe abject, maquillé en gestion « sécurisée » de l’aide, devrait réveiller la conscience mondiale. Car ce qui est en jeu dépasse Gaza, c’est la crédibilité même du droit humanitaire qui est en cause. Quand l’accès à la nourriture peut être détourné en guillotine collective, alors c’est toute la notion d’aide internationale qui s’effondre.
Dénoncer la FHG, c’est d’abord pointer du doigt une imposture. C’est aussi rappeler que le pain ne doit jamais devenir une balle, que l’espoir de vivre ne peut être transformé en condamnation à mort. Ceux qui orchestrent ce leurre souillent jusqu’à l’idée même de solidarité humaine.
Il y a des crimes de guerre. Il y a des crimes contre l’humanité. Mais il y a pire encore : le crime de travestir l’humanitaire en machine de mort. C’est ce crime, silencieux et méthodique, qui se joue aujourd’hui à Gaza sous le label trompeur de «Fondation humanitaire ».