Ce samedi 17 mai, à Djibouti comme dans le reste du monde, on va célébrer la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information. Une occasion propice, pour chaque pays, de réfléchir à son rapport au numérique et à l’avenir qu’il veut construire. Or, il se trouve que chez nous cet avenir numérique porte déjà un nom : « Djibouti Fondations numériques » (DFN, par ses initiales).
Ce projet, lancé en 2022 avec l’appui de la Banque mondiale, n’est pas un simple chantier d’infrastructures. Dans sa philosophie, c’est une véritable déclaration d’indépendance numérique. Il s’agit en effet de doter le pays des outils technologiques, humains et institutionnels nécessaires pour faire du numérique un levier de souveraineté et d’innovation. En d’autres termes, DFN est à la fois une réponse et une ambition : réponse d’abord aux défis d’un monde interconnecté où les États sans technologies sont impitoyablement marginalisés ; ambition ensuite de faire de Djibouti un acteur régional crédible, capable d’offrir à ses citoyens un accès sécurisé et abordable aux services numériques.
Les avancées du projet DFN parlent d’elles-mêmes. Des kilomètres de fibre optique ont été déjà posés dans le nord du pays, plus d’une centaine de bâtiments publics sont maintenant connectés au haut débit, des services administratifs modernisés et la refonte de l’environnement juridique s’accélère. Surtout, des compétences numériques ont été semées dans les esprits djiboutiens d’aujourd’hui pour faire éclore les talents de demain.
DFN est loin d’être un projet de vitrine. Il impacte profondément notre contrat social. Car à travers lui, il est question de démocratiser l’accès au savoir, de réduire les inégalités territoriales, d’améliorer la gouvernance, de stimuler l’économie locale par l’éclosion de start-ups et d’emplois numériques. Sans oublier, bien sûr, la protection de nos données et notre identité numérique dans un cyberespace mondialisé et instable.
Alors que d’autres s’apprêtent à réfléchir aux mutations vertigineuses de la société de l’information, la République de Djibouti, elle, agit. Et ce faisant, elle envoie un message clair : le numérique ne sera pas un luxe importé, mais un socle fondamental de son développement durable. Il faut donc saluer l’audace politique de cette vision et la constance méthodique avec laquelle elle est mise en œuvre.
Mais ne nous y trompons pas : plus que des applaudissements, il nous faut collectivement nous l’approprier. Car un pays numériquement souverain ne se décrète pas. Il se construit, jour après jour, code après code, fibre après fibre…Il appartient désormais à chacun — institutions, citoyens, entreprises — de porter et faire vivre ces fondations. Parce qu’un pays qui investit dans le numérique est un pays qui croit en lui-même.