Certains engagements, au-delà des discours, forgent le respect et la crédibilité d’un État sur la scène régionale. Celui de la République de Djibouti en Somalie en fait assurément partie. Le départ récent de 373 autres soldats djiboutiens pour la Somalie, sous la bannière de l’AUSSOM (Mission de Soutien et de Stabilisation de l’Union Africaine en Somalie), n’est pas un simple déploiement militaire de plus. C’est le prolongement d’une solidarité historique à l’égard d’un peuple frère meurtri par des décennies d’instabilité.

Depuis 2011, les Forces Armées Djiboutiennes se battent en Somalie, aux avant-postes du chaos, là où les grandes puissances se sont contentées d’analyses à distance ou d’interventions ponctuelles. Beledweyne, Bulo-Burde, Jalalaqsi, Dhusamareeb… autant de noms qui, pour le soldat djiboutien, ne sont pas des points sur une carte mais des champs de sacrifices et de larmes.

Et pourtant, Djibouti persiste. Mieux, elle renforce sa présence pour honorer une promesse : celle de ne jamais abandonner la Somalie à elle-même. Ce nouveau contingent d’hommes et de femmes, formé avec rigueur, incarne une vision du leadership africain fondé sur l’action et le sacrifice. Ainsi, dans une région où les postures diplomatiques s’effritent sous le poids des intérêts contradictoires, Djibouti s’en tient à une ligne droite : celle de l’engagement loyal au nom de la paix.

Ce choix n’est ni naïf ni romantique. Il est lucide. Stabiliser la Somalie, c’est stabiliser toute la Corne de l’Afrique. C’est offrir une chance à la prospérité régionale. C’est protéger nos frontières, nos populations et nos futurs. En cela, la contribution djiboutienne dépasse les opérations militaires ordinaires. Elle est aussi politique et profondément panafricaine.

Alors que l’AUSSOM succède à l’ATMIS, elle-même héritière de l’AMISOM, la République de Djibouti et son armée sont toujours présentes à l’appel. Une constance qui contraste avec la volatilité d’autres engagements extérieurs. Nos soldats, désormais aguerris, savent que la paix ne s’impose pas par la force, mais qu’elle se construit patiemment aux côtés des populations locales. Et dans la discrétion des actes quotidiens.

Oui, notre pays laisse une trace dans l’histoire de la Somalie. Une empreinte de fidélité, de courage et de vision. Tandis que d’autres calculent, il agit. Tandis que certains s’interrogent, il s’implique. Et dans ce monde de faux-semblants, cette authenticité fait toute la différence.