
Alors que la lutte contre le paludisme régresse et que les moustiques s’adaptent aux outils existants, Djibouti est à la pointe de l’exploration de nouvelles technologies pour regagner du terrain. Dans cette optique l’équipe du programme moustiques Alliés Djibouti a démarré samedi dernier, la deuxième phase de lâchers de moustiques alliés dans la localité de Douda.

La lutte contre le paludisme, maladie mortelle transmise par les moustiques femelles, nécessite de toute urgence des outils innovants. Dans ce contexte, la république Djibouti a entamé depuis le mois de mai une nouvelle solution innovante pour la lutte contre le paludisme en entreprenant le tout premier lâcher pilote de moustiques Alliés Anophèles stephensi en Afrique. C’est la première fois qu’un moustique génétiquement modifié est lâché en Afrique de l’Est.
L’objectif de cette stratégie est de réduire la transmission du paludisme ou de la dengue en contrôlant les populations de moustiques anophèles stephensi et Aèdes, qui sont respectivement des vecteurs majeurs du Paludisme et la Dengue à Djibouti.
En outre cette deuxième phase de lâchage du moustique allié de Djibouti marque une étape importante dans le développement du moustique Allié™ Anopheles stephensi, afin de contribuer à freiner la propagation de ces moustiques invasifs vecteurs du paludisme. Ces lâchers font suite à l’examen et à l’approbation des autorités réglementaires du gouvernement de Djibouti.

Le conseiller du président de la république en matière de santé, Col. Dr Abdoul-ilah Ahmed, a rappelé devant la presse que cette initiative novatrice vise à lutter contre le moustique envahissant “Anophèles stephensi”, responsable de l’augmentation dramatique du paludisme urbain. Dans cette optique l’équipe du programme a initié, à Douda puis plus tard à Ambouli, la deuxième phase de lâchers de moustiques alliés. « Nous sommes ravis, de franchir une étape cruciale qui permet de préparer la prochaine étape qui impactera la reproduction des moustiques anophèles.Aujourd’hui Nous connaissons le comportement du vecteur, nous avons développé le moustique allié et ces étapes nous permettent de préciser le déploiement opérationnel de la solution que nous effectuerons bientôt ».
Il a entre autre souligné que l’équipe a travaillé durant 2 ans avec les communautés de Djibouti pour étudier la distribution et le comportement d’Anopheles stephensi, l’équipe a importé des moustiques Alliés à Djibouti et a célébré en mai de cette année une étape importante en effectuant le premier lâcher pilote de moustiques mâles Alliésà Ambouli, dans la ville de Djibouti. Comme les autres moustiques mâles – les moustiques mâles Alliés ne piquent pas et ne propagent pas les maladies.
« Grâce au leadership du gouvernement djiboutien, cette solution innovante du moustique Allié est en train d’être développée dans notre pays, et les lâchers de moustiques dans la ville de Djibouti nous permettent de faire un pas de plus pour freiner la propagation des moustiques vecteurs du paludisme dans notre pays, et dans toute la région ».
Nous espérons que le programme de moustiques Alliés de Djibouti pourra servir de modèle à d’autres nations dans la lutte contre le paludisme.
Dans cette perspective un centre de recherche et de production en entomologie sera construit en république de Djibouti au premier trimestre 2025.A-t-il conclut son propos.
De son côté le directeur de l’Association Mutualis, et coordinateur du programme, Dr Bouh Abdi Khaireh s’est réjoui de cette deuxième étape de lâchage qui s’est terminé avec succès. “Nous nous préparons pour les prochaines étapes avec ce lâchage au plan opérationnel comme au plan technique”.
Pour le docteur Souleiman Nour Aye, Président du conseil de l’ordre des professions médicales, ce programme suscite beaucoup d’espoir comme outil innovant dans la lutte contre ce fléau.
A titre de rappel le programme moustiques Alliés Djibouti est un partenariat public-privé entre le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) de Djibouti, l’organisation à but non lucratif de santé publique Association Mutualis et Oxitec Ltd, le principal développeur de solutions biologiques.
Ce partenariat exploite l’expertise locale avec la plateforme biologique Alliée éprouvée d’Oxitec pour lancer un nouveau chapitre dans la lutte contre une nouvelle menace grandissante de paludisme urbain qui se propage maintenant à travers l’Afrique. Il est prouvé que les moustiques Alliés réduisent jusqu’à 96 % le nombre de moustiques Aedes aegypti, vecteurs de la dengue, et qu’ils ont été lâchés dans beaucoup de pays sans qu’aucun effet nocif sur les humains ou sur l’environnement ne soit enregistré. Cette technologie de moustique Allié est en train d’être appliquée au moustique urbain de Djibouti qui propage le paludisme, Anopheles stephensiquise répand rapidement en Afrique de l’Est et au Moyen-Orient, menaçant de faire dérailler la lutte du continent contre le paludisme.
SOUBER