Si les effets de la sècheresse sur la production agricole provoquent des mauvaises récoltes et une pénurie d’eau, pas une seule journée ne se passe à Djibouti sans qu’on annonce des effets inquiétants du climat sur nos habitations, et cet été avec des températures au-delà de 50 degrés s’annonce un été à hauts risques, les effets les plus spectaculaires étant les incendies impossibles à contenir qui ravagent chaque année plus de 10 logements partant en fumée.

Avec les multiprises surchargées, les incendiaires se cachent aussi dans nos cuisines provoquant une surchauffe des fils électriques, une chaleur qui suffit à faire fondre les isolants et le corps en plastique provoquant des gaz toxiques et inflammables.

Certes, pas plus tard qu’hier, la saison estivale a encore fait parler d’elle à Djibouti où un incendie ravageur s’est déclaré au quartier 7 bis détruisant plus de 20 habitations. Le feu avait ravagé aussi au mois de juin dernier l’un des plus grands quartiers de Balbala (Quartier Garawil), un énorme feu maîtrisé par nos braves sapeurs-pompiers qui sont venus avec trois camions conçus spécialement pour les feux, luttant ainsi pendant presque 2 heures contre les flammes. Elle dévasta dans son passage 12 logements mitoyens en bois.

Pour M.Moumin, lieutenant sapeur-pompier : « Avec le dérèglement climatique et cette chaleur intense, le cauchemar ne fait que commencer, il faut que la population fasse plus de précautions à ce qu’ils cuisinent et leur électrification ».

A Djibouti, toutes les couches de la population ne sont pas égales devant les feux d’habitation tout simplement parce que les personnes ayant de faibles revenus occupent de facto des logements en bois correspondant à leur niveau de vie modeste si bien que l’habitat en question n’offre aucun standard de protection optimal.

Quant à M. Adnan, électricien indépendant, il nous révèle que : « les causes d’incendies d’origine électrique dans la maison, sont lorsqu’une multiprise de 1mm² branché sur un circuit de prises protégés par un disjoncteur de 20A ne peut pas tenir longtemps si le 20A passe pendant une longue durée sur cette prise, pareille pour un circuit prises de 1,5 mm² protégé par un disjoncteur de 32A peut surchauffer et créer un départ de feu s’il reste branché longtemps sur ces fils de 1,5 mm². Aussi, les arcs électriques peuvent apparaître lors de mauvais serrages de vis de dominos ou de disjoncteurs, c’est pour cela qu’il faut les serrer périodiquement ».

En cette période de canicule, l’habitat dégradé, voire insalubre, est une cause majeure d’aggravation du risque d’incendie en habitation.  C’est pourquoi, et depuis plusieurs années, la Mairie de Djibouti s’investit dans la lutte contre l’habitat indigne à travers le programme « action cœur de ville » et « Djibouti ville propre ». L’Etat alerte constamment la prévention de ce fléau d’incendie et pourtant, on distingue toujours de nombreuses familles vivent encore dans des logements offrant un faible niveau de protection contre les risques d’incendie. Néanmoins, cette liste non exhaustive fait état des principales causes d’origine technologique des incendies dans les maisons domestiques:

– Flammes nues (cuisinière, bougies décoratives, etc. entrant en contact avec un élément combustible)

– Lampes halogènes placées près des fenêtres (contact avec les rideaux, notamment) ;

– Électroménager défectueux, usage non conforme (multiprises, etc.) ;

– Appareils électriques non conformes aux normes en vigueur

– La Chicha

– Installations électriques non conforme, vétuste ou mal entretenues.

La plage et ses dangers

Or, si le soleil et les vagues de mer font la joie des baigneurs, le bord de mer n’est pas sans danger. Plus de 500 personnes sont secourues chaque année de la noyade ou d’accident de plongée par les sauveteurs agréés disposés sur toutes les littorales des plages de la république.

Houssein Hassan, nageur sauveteur à la plage de la Siesta, nous dit : « Vous savez, nous patrouillons régulièrement sur une longueur de 2 km que fait la Siesta malgré que nous sommes peu nombreux, on ne fait que trois au lieu de 10 à surveiller sur une meute de baigneurs de plus de 1000 personnes qui envahissent toujours cette période la plage de la Siesta ».

Quant à M. Ladieh, également plongeur sauveteur issu des Garde-côte, il nous déclare : « Nous avons posé des barrières à tous les 100 mètres, or si quelqu’un se baigne ou s’aventure au-delà de ces limites ou à plus de 300 mètres qui est la limite de réglementations officielles, cela s’avère difficile car il faudra plus de temps pour intervenir ».

Cette saison estivale est enregistrée par Météo Djibouti comme la saison la plus chaude et recommande à la population davantage de précautions car les feux peuvent se propager à tout moment et échapper à tout contrôle.                                                                                                           

Saleh Ibrahim Rayaleh