
Nous sommes toujours à la poursuite de notre passé lointain, un passé méconnu qui nous réserve de stupéfiantes surprises et de plus amples indications sur l’identité des lointains ancêtres des peuples couchitiques de la Corne de l’Afrique, identité rattachée à celle de la civilisation plurimillénaire de Kamit. À travers les hiéroglyphes de Kamit (parties 1 à 9), nous avons vu à quel point la langue des hiéroglyphes peut être encore mieux comprise grâce au somali et aux autres langues couchitiques. Au vu des récentes études, aucune langue moderne autre que le somali ne se rapproche autant de cette ancienne langue qui n’a pas été complètement déchiffrée par les égyptologues.
Nous avons également pu faire connaissance avec le mystérieux pays de Pount, sa population couchitique et leur relation spéciale avec les habitants du royaume de Kamit. À travers la génétique (parties 10 et 11), nous avons vu à quel point les extraits coraniques « … des hommes qui se dispersent » et « … la variété de vos idiomes et de vos couleurs » prennent tout leur sens quand la génétique, l’archéologie et la linguistique combinés permettent de déceler un épicentre génétique est-africain.
À partir de cet épicentre, les premiers groupes humains se sont propagés en formant de nouvelles branches génétiques identifiables grâce à l’ADN et de nouvelles langues qui ont évolué à partir d’une seule langue. C’est ainsi que la traversée du détroit de Bab el Mandeb a permis à nos ancêtres humains de sortir hors de l’Afrique afin de se disperser tout autour du monde.
À travers les langues de Kamit et Pount (parties 12 à 15), on a pu découvrir la théorie du monogénisme linguistique soutenue par le linguiste Merrit Ruhlen. Il estime qu’il existait une langue originelle qui était parlée autrefois en Afrique de l’Est, et que toutes les langues humaines modernes en seraient issues. Nous avons trois exemples de racines kamito-somali qui se retrouvent dans toutes les langues du monde afin d’appuyer cette hypothèse.
La proximité des ancêtres pré-couchitiques de Pount et Kamit aux épicentres génétiques et linguistiques de l’humanité expliquent pourquoi la découverte des racines kamito-somali sont cruciales pour tester la pertinence de la théorie du monogénisme couchitique.
À travers le pays de Pount (parties 16 et 17), nous avions récolté encore plus d’informations sur ce territoire et ses habitants, ainsi qu’une possible trace de ces habitants à Djibouti (civilisation Asgoumhatienne).
Ce petit résumé étant nécessaire, nous allons, dans les prochains articles, scruter les nombreuses racines kamito-somali qui vont nous inciter à revoir, en plus grandiose, notre lointain passé et son incidence sur notre présent et notre futur. Comme l’a si bien dit Saïd Shidad Houssein, chercheur et auteur de plusieurs articles sur Pount et sa relation avec Kamit : « Niman tagtadiisa aqoon taagantiisa ma fahmo timaadadiisana ma daryeelo », qui se traduit par « Un homme qui ne connaît point son passé comprend pas son présent et ne prend guère soin de son futur » (à suivre).
Abi-Paul Laclé