
Réunis les 14 et 15 septembre à Doha, au Qatar, les dirigeants arabes et musulmans ont adopté une position commune face à l’attaque israélienne qui a visé récemment le territoire qatari. Convoqué en urgence par la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le sommet a débouché sur une condamnation unanime de cette agression jugée « lâche et illégale » et sur une réaffirmation de la solidarité absolue avec le Qatar.
La déclaration finale publiée à l’issue des travaux dénonce fermement l’attaque contre des résidences désignées pour accueillir des délégations de négociation dans le cadre des efforts de médiation menés par le Qatar. Elle exprime également un soutien total aux mesures que ce pays décidera de prendre pour défendre sa souveraineté. Les chefs d’État et de gouvernement ont souligné que cette agression mettait en péril les perspectives de paix et compromettait tout ce qui a été accompli sur la voie de la normalisation avec Israël.
Pour les participants, l’attaque contre Doha n’est pas un simple incident diplomatique, mais un tournant politique majeur. Le sommet a rappelé que le Qatar joue un rôle central en tant que médiateur dans la crise de Gaza et dans la recherche d’un cessez-le-feu. « Attaquer Doha, c’est s’en prendre à une nation qui œuvre pour la paix », a résumé l’esprit des débats. Cette reconnaissance collective a donné lieu à un consensus rare : la nécessité de doter le monde arabo-musulman de mécanismes de sécurité collective, afin qu’aucun État de la région ne soit plus jamais exposé à une telle agression.
Le Président de la République, Son Excellence Ismaïl Omar Guelleh, a activement contribué à ces échanges. Dans son allocution à la tribune, il a dénoncé une attaque qui, selon lui, « vise l’ensemble du monde arabo-musulman ». Pour le Chef de l’État djiboutien, l’agression israélienne contre Doha est « un défi flagrant au droit international et à notre humanité commune ». Il a appelé à dépasser les simples déclarations de principe pour engager des actions concrètes, plaidant notamment pour la mise en place d’une enquête internationale indépendante et pour la création d’un cadre de réaction collective.
En marge du sommet, le Président Guelleh a également eu un entretien avec l’Émir du Qatar, Cheikh Tamim Bin Hamad Al-Thani. Cet échange a permis de réaffirmer les liens de solidarité entre les deux pays et d’évoquer des perspectives de coopération régionale. Les deux dirigeants ont convenu de la nécessité d’une réponse ferme aux provocations israéliennes, tout en renforçant l’intégration économique et sociale au sein du monde arabe.
La tonalité générale du sommet a marqué une évolution dans l’approche collective des pays arabes et musulmans. Habituellement portés sur le consensus et la diplomatie, ils ont cette fois insisté sur l’importance d’opposer une fermeté accrue face aux violations israéliennes. Djibouti et le Qatar, deux nations réputées pour leur attachement au dialogue et à la paix, ont ainsi exprimé une position plus résolue, symbole d’un changement profond dans la perception régionale des menaces.
Le sommet arabo-islamique d’urgence restera comme un moment charnière : celui où la communauté arabe et musulmane a décidé de transformer sa solidarité envers le Qatar en une exigence d’action collective, face à des agressions jugées inacceptables et contraires à la paix régionale.