Entre découverte de la faune protégée de Douda et ateliers de sensibilisation, les jeunes Djiboutiens s’engagent pour un avenir éco-responsable.

La quatrième édition de la Journée citoyenne de la jeunesse poursuit son chemin dans la région d’Arta, confirmant sa vocation à sensibiliser et responsabiliser les jeunes Djiboutiens autour des grands enjeux de société. Organisé par le ministère de la Jeunesse et de la Culture en étroite collaboration avec la Police nationale, cet événement annuel allie découvertes, échanges et ateliers pédagogiques.

Jeudi dernier, la journée a conduit un groupe de jeunes vers le refuge des camps de Douda, situé dans la sous-préfecture de Damerjog. À leur arrivée, ils ont été accueillis par le sous-préfet Abdi Hassan, le responsable du refuge Bertrand La France et son équipe. La visite, guidée par le vétérinaire chargé du site, a offert aux jeunes l’occasion unique d’approcher de près certains animaux domestiques mais aussi plusieurs espèces sauvages protégées.

Parmi elles, le guépard a suscité fascination et émerveillement, tout comme certaines variétés de singes. « C’est vraiment exceptionnel et intéressant de voir ces animaux de nos propres yeux », témoigne Daksan Djilani Moussa, jeune de la sous-région de Damerjog. « Nous remercions le ministère de la Jeunesse et de la Culture de nous avoir offert cette opportunité » a-t-elle ajouté.

« Moi ce que je ressens, déjà c’est une classe d’âge qu’on n’a pas souvent au refuge. Souvent on nous amène les tout-petits, donc c’est plus difficile de faire passer des messages. Mais là on sent qu’ils sont intéressés par des choses réelles, vraies, qui demandent de la réflexion. Parce que ce qui nous manque c’est une vraie réflexion sur les causes de la dégradation de l’environnement à Djibouti.  Ce ne sont pas des causes inévitables, on peut s’attaquer aux causes et rectifier le tir » a déclaré M. Bertrand La France

Au-delà de l’émerveillement, la visite a eu une forte portée pédagogique. Le refuge, initialement conçu pour protéger les animaux victimes de trafics, a progressivement élargi sa mission à la préservation de la flore locale. Dans ses espaces boisés, des espèces végétales se côtoient, préservées des troupeaux et de la dégradation humaine.

L’après-midi, les participants ont poursuivi leurs activités dans le cadre d’ateliers placés sous le thème « Journée citoyenne et éco-responsabilité des jeunes ». Ces sessions interactives visaient à outiller la jeunesse avec des connaissances précises et concrètes.

Les discussions ont abordé plusieurs thématiques sensibles : les risques liés à la consommation de drogues, le respect des droits, le consentement, ainsi que la promotion de relations saines et égalitaires. Un accent particulier a également été mis sur le bénévolat, perçu non seulement comme un levier de développement personnel mais aussi comme un outil puissant pour renforcer la cohésion sociale et l’impact positif sur la communauté. «Aujourd’hui, j’ai participé à un atelier sur le volontariat et j’ai découvert les différents types d’engagement possibles », confie une participante venue de la « ville blanche », Tadjourah. «C’était très intéressant et motivant de voir comment, même à notre échelle, nous pouvons contribuer à améliorer notre société. »

Les ateliers ont aussi mis l’accent sur la prise de conscience écologique. Les encadreurs ont sensibilisé les jeunes à l’impact de leurs gestes quotidiens sur leur environnement, en soulignant que la lutte contre la dégradation des terres et la pollution commence par des actions simples : économiser l’eau, réduire les déchets plastiques, protéger les espaces verts.

Ce message s’inscrit pleinement dans la dynamique nationale qui encourage la jeunesse à devenir un acteur central des changements environnementaux.

La Journée citoyenne de la jeunesse se veut ainsi un espace d’apprentissage, de partage et d’engagement. En plaçant la jeunesse au cœur des débats et des actions concrètes, elle offre aux nouvelles générations une plateforme pour exprimer leurs idées, renforcer leurs compétences et devenir de véritables moteurs de changement.

Pour les organisateurs, la quatrième édition confirme la pertinence de cette initiative.