
Allaiter, pour certaines relève d’un véritable challenge et pour d’autre, il s’agit tout simplement d’un bonheur partagé entre la mère et son enfant. Pourtant dans notre pays, l’allaitement est souvent mixte, les mères mêmes celles qui n’ont pas d’emplois s’adonnent à cette méthode, qui, en soi, n’est pas très bonne pour l’enfant. Dans notre rubrique, nous allons vous relater le vécu des 3 femmes, toutes au style de vie différent les unes par rapport aux autres, mais aussi un parcours différent.

Samia A., 28 ans, jeune mère et cadre dans une société de transit
Pendant ma grossesse, j’ai eu le temps de réfléchir au prénom que je voulais donner à ma fille, mais dés qu’elle est venue au monde j’ai du batailler avec ma belle-mère pour lui donner le prénom que j’avais choisi “Sohan”. J’ai toujours voulu appeler ma fille ainsi. Dieu merci, j’ai eu la chance d’accoucher ma fille par voie basse. J’ai souffert, certes, mais après avoir vu sa petite bouille, j’ai oublié les longues heures de douleur. A sa naissance, j’avais déjà préparé des biberons et du lait artificiel. Ma mère et ma belle-mère m’ont aidé les premiers jours, mais après, je m’en suis bien sortie. Je savais déjà que je ne voulais pas allaiter ma fille. Les premiers jours, quand elles ont vu que je ne voulais pas allaiter ma fille, elles ont monté mon mari contre moi. Même ma propre mère, vous imaginez! Mais j’ai tenu bon, je n ai pas cédé. Je ne comprends d’ailleurs toujours pas cet entêtement à m’imposer cette idée d’allaiter ma fille. C’est vrai, je l’aime plus que mon être, mais c’est mon choix et c’est mon corps. Je tiens à garder ma forme et je ne veux pas que ma poitrine soit détériorée par l’allaitement. Je veux garder une certaine liberté de mouvement. Ma fille s’y est bien accommodée, et elle va très bien. Mes nuits sont calqués sur ses biberons et j’ai oublié ce que c’était que de dormir. Avec le biberon, je peux sortir quand je veux, voir mes amies, je n’ai qu’à donner les directives à la nounou. Alors l’allaitement, je n’y pense plus, mais peut être pour mes prochaines grossesses, qui sait …

Sabira D. 32 ans mère de 3 ans et secrétaire de direction
Dans notre culture, l’allaitement est fondamental, les enfants doivent être allaité au sein au moins jusqu’à 1 an et demi, voir plus si la maman s’en sent capable. Il est primordial d’allaiter son enfant car, par là, on s’assure qu’il grandisse en bonne santé .Pour moi qui suit à mon travail jusqu’à 17h, je jongle avec mes horaires d’allaitement et j’ai la chance d’avoir un chef très ouvert d’esprit qui m’accorde parfois quelques heures de plus .J’aime ses instants passés avec mon bébé dans les bras, j’y trouve une certaine complicité que seules les mères peuvent comprendre. Il a droit à quelques biberons par jour, mais je fais tout pour m’accorder le plus de temps possible pour l’allaiter, et puis d’ailleurs, j’ai fais ca pour tous mes enfants. Certaines de mes collègues me critiquent et me demandent d’arrêter, car mon fils a déjà 1 an. Mais je trouve que ces moments privilégiés sont précieux pour moi et je continuerai tant que j’en aurai encore la force. Je n’hésite pas à combiner avec le lait artificiel. Pour allaiter, il faut juste un seul ingrédient, de l’eau, il faut juste boire beaucoup. Même si je n’ai pas beaucoup de lait, je continuerai, par respect pour nos valeurs traditionnelles mais aussi pour notre religion.
Hamda F. 37 ans, employée dans une grande enseigne et adepte du “cododo”
J’ai eu le bonheur d’avoir 2 enfants, et pour tous les 2, j’ai fais le cododo. C’est cette méthode qui consiste à allaiter son enfant sur le lit, sans avoir à se lever. J’ai découvert cette méthode pendant ma première grossesse et j’ai voulu tester lorsque ma fille ainée est venue au monde. Mon Dieu, quel soulagement! Je n’avais plus besoin de me réveiller la nuit pour faire des biberons, car le bébé est allaité et est bien au chaud à nos cotés. C’est une méthode que je recommande pour toutes les mamans. Non seulement, elles peuvent dormir toute la nuit, mais ceci leur permet d’éviter également, les risques de la mort subite du nourrisson. Le bébé dort paisiblement, au sein, et la maman aussi. Pour mes heures de travail, je tire mon lait grâce à un tire-lait électrique et je conserve le lait pendant plusieurs jours au congélateur. Quand je raconte ça à mes amies, elles ne me croient pas trop, surtout le fait de réchauffer son lait, mais voilà, c’est des méthodes qui existent partout dans le monde, pourquoi pas ici ? Apr7s 6 mois de congé, j’ai repris mon travail tout en sachant que mon bébé allait prendre ses biberons de lait maternel. Allaiter ne m’empêche nullement de sortir voir mes amies, ma famille. J’ai une liberté de mouvement incroyable. Mon mari ou la nounou n’ont qu’à réchauffer mon lait tiré la veille ou quelques jours plutôt et le tour est joué. J’ai toujours voulu allaiter, et je ne changerais rien au monde mon avis.
Allaiter son enfant, de multiples bienfaits pour l’enfant mais surtout pour la mère.
L’on entend souvent parler des bienfaits de l’allaitement pour les enfants, mais pour la mère, on en parle?
Le post-partum ou ces instants après l’accouchement peuvent être très difficiles à vivre surtout pour les jeunes mères ou pour les mamans seules sans famille. Mais grâce aux hormones secrétés par l’allaitement tels que l’ocytocine, la maman est envahie d’un sentiment de bien-être, de relâchement total, qui permet d’alléger, voire d’effacer le postpartum, qui pour certaines peut être très compliquées à vivre. L’allaitement permet aussi une perte de poids rapide, de lutter contre certaines maladies telles que le cancer du sein ou des ovaires, de protéger contre des maladies cardiovasculaires, et surtout et le plus important d’éviter des dépense inutiles, tels que l’achat de tonnes de boites de lait infantiles, alors pourquoi se prendre la tête?
Dieu a bien fait les choses en offrant à chaque femme du lait maternel disponible à volonté, faisons donc en sorte que nos enfants grandissent le plus sainement possible!
N.Kadassiya