A l’approche du mois béni de Ramadan, une chose inquiète toutes les femmes djiboutiennes : trouver une femme de ménage. Mais voilà, ces dames savent que cette période de l’année est importante pour les familles djiboutiennes, elles en profitent pour demander le ciel et la terre. Pauvres mères de famille qui subissent le diktat des femmes de ménages.

Il y a encore quelques années, pour trouver une femme de ménage, il fallait juste demander à la bonne de la maison voisine et le tour était joué. Pour des sommes de 8000 fdj grand max, elles faisaient tout ! Mais vraiment tout, pas besoin de les supplier pour qu’elles restent, elles étaient fidèles et restaient parfois plusieurs années dans la même maison. Et pour les nounous, 5000 fd faisait l’affaire. Elles s’occupaient des bambins, aussi nombreux soient-ils, et pas un mot au-dessus de l’autre.

Mais ce temps est révolu ! De nos jours, tous les foyers sans exception subissent le diktat des bonnes. Comme si elles s’étaient données le mot, elles imposent leurs conditions surtout maintenant que le Ramadan approche. Elles se font de plus en plus chères  et surtout de plus en plus rares. A croire qu’elles se cachent dans des trous de souris. Toutefois, le constat est là, très peu sont celles qui assument qu’elles peuvent se passer d’aide pendant le ramadan .Et le plus dure dans tout ceci, c’est que le besoin est là et que le mental flanche facilement. Entre la préparation des samboussas, et des autres mets de l’iftar, du diner et du repas du soir, des tonnes de vaisselles s’accumulent facilement.

Alors, on est bien sûr dans l’obligation de céder à leurs caprices !

Taif minimum : 30 000 ou rien !

Si nos mères savaient y faire avec les femmes de ménage, les jeunes femmes d’aujourd’hui ont bien du mal. Elles ne savent vraiment pas sur quel pied danser avec ces bonnes sorties toutes du même moule. D’où qu’elles viennent, elles posent toujours les mêmes questions, combien y a-t-il d’adultes, d’enfants, de chambres, le repassage est pour combien de personnes, y a-t-il le wifi, y a- t-il un gardien ? Et ce n’est pas fini, les enfants ont quel âge ? La mère de famille va-t-elle au travail, le père de famille a t- il tendance à regarder les bonnes ? Autant de question que ne saurait poser un véritable chasseur de tête pour négocier un contrat. Ah, encore une question, la maison a-t-elle la chaine « ZeAflam », pour regarder les films hindoues traduits en arabe. De quoi avoir le tournis, mais, nous, pauvres femmes djiboutiennes sommes dans l’obligation de céder à leurs volontés. Quand les journées de travail se terminent à 17h, il faut bien que les enfants mangent à leur retour de l’école. Et le tarif minimum en cette période n’est guère moins que 30 000 fdj ! Une somme que très peu de foyers djiboutiens peuvent se permettre de payer .A cela s’ajoute l’argent de la nounou, minimum 25 000fd. Et oui, rien n’est trop cher pour avoir un peu d’aide à la maison. Le pire, c’est quand vous tombez sur une bonne qui ne sait rien faire et qui ne parle pas la même langue et qu’elle réclame aussi la somme de 30 000fdj ! De quoi se tirer les cheveux …

Alors commence un véritable cours de cuisine, de repassage,  de nettoyage et parfois, il faut même leur montrer comment tirer la chasse d’eau dans les toilettes.

Pas de souci, on leur apprend les rudiments du métier, et, une fois qu’elles ont acquis toutes les bases, elles prennent la poudre d’escampette et vont chercher des maisons qui les paieront plus, rubis sur l’ongle.

Quelle ingratitude, elles partent et vont faire subir des misères à une autre femme, qui, tout comme, l’autre sera incapable de leur dire non !

Pauvres femmes djiboutiennes qui subissent le diktat des femmes de ménages !

Pourtant, nous sommes bien incapables de dire non, nous les protégeons, les soignons, les aidant en cas de souci, mais elles nous le rendent très mal.

A moins d’un mois du Ramadan, les compteurs tournent…

Et la course est lancée, les mères de famille sont toutes sur les starting-blocks. Elles planifient les courses, les dépenses, et surtout se mettent à la quête de la perle rare : celle qui saura rester tout le long du mois béni de ramadan et surtout qui ne partira pas au plein milieu du mois… Challenge très difficile à relever.

 Et pour mieux les amadouer, les mères de famille leur achètent des boubous, des chaussures, des cartes de crédit. Elles essayent de gagner du temps, pour qu’elles ne partent pas. Car une chose est sûre, si elles partent pendant le ramadan, impossible de trouver une autre jusqu’à après les fêtes. La galère !

Hélas, nous subissons au quotidien les caprices de ces femmes, qui ont, toutes le même caractère. A croire qu’elles ont pactisé avec le diable dès leur plus jeune âge. Elles ont toutes le même comportement, toutes plus méchantes les unes que les autres. Peu de femmes djiboutiennes vous diront qu’elles ont la même femme de ménage plus de 5 mois. A croire qu’il s’agit d’un délit imparti à toutes et enseigner dans une école unique.

Que la chance soit avec nous …

Ainsi soit-il ! Désormais, nous n’avons plus aucun mot à dire devant le diktat des femmes de ménage. Dépendantes d’elles, nous sommes devenues leurs jouets, et elles font de nous ce qu’elles veulent. Elles vont et viennent à leur guise, sachant que nous ne pouvons rien leur interdire. Elles jouent sur nos nerfs et, pauvres victimes que nous sommes, nous nous taisons. Pour celles qui ont beaucoup d’enfants, il est encore plus difficile de trouver une bonne qui accepte que les bambins salissent la maison. Elles préfèrent une maison où les parent n’ont un seul, voire deux enfants, mais plus que cela, impossible, faut rajouter des billets. Pauvres femmes djiboutiennes qui subissent le diktat des femmes de ménage, mais, l’espoir fait vivre.

Cependant, soyons honnêtes, le Ramadan passé, nous, les femmes djiboutiennes, trouveront toujours une excuse pour accepter le diktat des femmes de ménages. Que la chance soit avec nous….

N. Kadassiya