Le vibrant discours du ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud, à l’occasion de la rentrée scolaire hier dans les écoles sur tout le territoire national.

« Mon vœu est double aujourd’hui : celui d’un nouvel an musulman, vecteur de paix, d’espoir, d’amour et de solidarité entre les peuples et celui d’une nouvelle année scolaire, porteuse de transformation, de performances et d’excellence.

Une année emblématique car celle d’un nouveau départ pour notre école djibou-tienne. Une école aux assises solides, puisant sa force dans ses racines, alimentant son inspiration dans son ouverture. Une école nourrie par ses enfants, ancrée dans ses fondements. Mais une année charnière aussi car celle du démarrage effectif du projet transformateur de notre école.

Une école qui prend son envol, avec de nouveaux contenus et programmes ayant fait l’objet de révision, de corrections, et d’améliorations, à la suite des recommandations issues du colloque et des consultations nationales de novembre-décembre 2016.

En effet, après avoir mis en en place une gestion axée sur les résultats et lancé une dynamique globale d’évaluation, après avoir défini un nouveau concept d’école rurale et installé les conditions idoines dans les établissements des régions et de la capitale, après avoir amorcé une généralisation progressive et réfléchie du préscolaire et assaini le climat de vie scolaire, après avoir ancré, dans tous nos établissements, des activités périscolaires et inculqué des valeurs civiques et citoyennes, après avoir renforcé la formation et mis l’accent sur le suivi-encadrement, après un taux de réussite au baccalauréat en nette augmentation chaque année, il s’est avéré judicieux et opportun de s’atteler à la révision des contenus et supports d’enseignement-apprentissage de l’enseignement fondamental.

Cette année scolaire 2019-2020 est donc l’année de mise en œuvre des curricula, des manuels et supports didactiques et pédagogiques révisés de la 1ère année de l’enseignement de base. Des contenus régis par des principes et des fondements didactiques et pédagogiques, inscrits dans un cadre curriculaire clair, bien pensé et en phase avec les tendances mondiales dans le domaine des compétences et des innovations.

Une année amorçant un processus progressif de révision et d’expérimentation de tous les programmes et supports de l’enseignement fondamental et qui se poursuivra jusqu’en 2025. Un processus s’inscrivant dans un cadre et un esprit participatif et consultatif, visant à associer la communauté éducative et civile dans son ensemble, pour contribuer à l’amélioration des programmes, et par là même des enseignements-apprentissages. Et je tiens à saluer ici les artisans et les ouvriers de ce chantier de grande envergure et de longue haleine.

Mais une année déterminante aussi pour notre école, car la république de Djibouti, après sa déclaration de décembre 2017, faisant d’elle une référence internationale dans la prise en charge scolaire des enfants de réfugiés, est désormais partenaire pour une scolarisation universelle, s’engageant ainsi à offrir, d’ici l’horizon 2025, à tous les enfants sur le territoire national un accès équitable et de qualité.

Une année où nous mettons, avec plus de force et de conviction, l’accent sur les TICE ou les Technologies de l’Information et de la Communication au service de l’Éducation, conformément à la feuille de route tracée par le Président de la République, promoteur d’une stratégie nationale du numérique comme levier d’un développement durable et socioéconomique. Une année où l’accès aux tablettes sera désormais garanti dans chaque école de la base, qu’elle soit urbaine ou rurale, où les smart classrooms, d’ores et déjà présentes dans tous nos lycées, seront déployées équitablement, dans tous les collèges d’enseignement moyen du pays.200 smart classrooms chaque année pour une couverture totale de nos salles de classe dans les cinq ans à venir, optimisant ainsi les enseignements-apprentissages et les performances de nos élèves.

Une année de challenges qui ne pourront être réussis si le protagoniste principal n’est pas, corps et âme, engagé, et s’il n’est prêt et disposé à nous accompagner, à être partie intégrante de ce vaste chantier.

C’est donc à vous, enseignantes et enseignants, que je m’adresse, et sur qui je mise. Vous, les femmes et les hommes du terrain, à qui incombe cette lourde responsabilité d’enseigner, d’éduquer, d’élever. Vous, sans qui aucune réforme ne peut avoir du succès, et aucun défi éducatif ne peut être relevé. Mais c’est vous aussi, chefs d’établissement, inspectrices, inspecteurs, conseillères, conseillers pédagogiques, formatrices, formateurs, que j’interpelle pour accompagner et suivre de très près, ce processus que tout maillon faible risquerait de mettre en péril.

Ceci étant, il convient de rappeler que l’école n’est pas l’affaire du MENFOP, uniquement. L’école est un héritage national et un patrimoine public, elle est un idéal que nous partageons avec VOUS, parents, société civile, partenaires techniques et financiers, pour la réussite, l’épanouissement et le bien-être de nos enfants, et sur le long terme, pour le développement de notre pays. Elle est un vivier, un creuset à préserver. Elle est une flamme que nous sommes tenus, toutes et tous, d’alimenter par notre labeur, notre engagement, la force de nos convictions et de notre solidarité. »