A l’invitation de la Banque Mondiale, Mme Mouna Osman Aden, ministre des Affaires Sociales et des Solidarités, a participé hier après-midi à une rencontre de haut niveau en réalité virtuelle entre de hauts cadres de la Banque Mondiale conduits par le Vice-Président de cette institution en charge de la région MENA et les ministres des Affaires Sociales d’Egypte, de Jordanie et de Tunisie.

Outre les quatre ministres panélistes, 200 participants de différents horizons impliqués dans la problématique de la protection sociale ont suivi les débats de cette rencontre organisée sous le thème « L’avenir de la protection sociale dans la région MENA : transformer une crise sans précédent en opportunité ».

Première à intervenir après le vice-président de la Banque Mondiale, Mme Mouna Osman Aden a indiqué que «les conséquences sociales de la pandémie de la COVID 19 sont lourdes et risquent de l’être davantage car elles bouleversent la vie de tout un chacun et mettent en péril les acquis et les investissements de plusieurs années en matière de développement social, de renforcement de la protection sociale et de consolidation du capital humain ».

Après avoir relevé la nécessité de repenser et d’élargir la protection sociale à toutes les couches de la population et particulièrement aux plus démunies et aux travailleurs du secteur informel, la ministre a déclaré que l’heure exige que les actions en matière de protection sociale doivent être coordonnées, décisives et innovantes et que l’effort de lutte doit être proportionnel à la gravité de la situation. Elle a souligné, dans ce contexte, que la crise sanitaire offre une occasion unique pour prendre les mesures qu’il faut, là où il faut et dans les temps impartis pour emprunter une voie plus durable et plus inclusive, observant que cette crise exige de faire appel à la solidarité humaine, l’épine dorsale de nos valeurs et de nos principes de vie. La ministre des Affaires Sociales et des Solidarités a ensuite indiqué que Djibouti a réorganisé ses interventions en matière de protection de sociale en réponse à la pandémie pour garantir que personne ne soit laissé pour compte, ajoutant qu’un élan solidaire s’est développé entre les autorités publiques, la société civile, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers pour assurer le défi de la résistance.

Rappelant les actions concrètes prises pour soutenir les ménages et les personnes impactées, la ministre a souligné que la Vision 2035 de Djibouti, lancée par Son Excellence Le Président de la République, insiste sur la nécessité de ne laisser personne en dehors de la voie du développement et qu’elle prévoit l’instauration d’un système équitable et inclusif répondant aux besoins et droits élémentaires de tous les citoyens et la consolidation du capital humain.

C’est ainsi qu’est né l’engagement en faveur de la mise en place d’un Socle national de protection sociale qui est au cœur de notre stratégie nationale de protection sociale, a-t-elle dit,qui a fait passer Djibouti d’une approche fondée sur l’assistance humanitaire à une approche fondée sur le droit à la protection sociale.

Mme Mouna Osman Aden a enfin observé que la pandémie du coronavirus « nous a confortés dans la mise à l’échelle des programmes d’inclusion productive notamment pour les femmes et les jeunes », une stratégie d’inclusion productive qui est en train d’être finalisée avec l’appui de la Banque Mondiale.

Sollicitant l’appui de cette institution internationale en matière d’expertise pour la mobilisation de ressources pérennes et adaptées pour la protection sociale, la Ministre des Affaires Sociales et des Solidarités a mis en exergue la nécessité pour les pays de partager leurs expériences, densifier leur solidarité et assurer une meilleure inclusion de la population dans le droit fil des objectifs de développement durable (ODD) préconisés par les Nations Unies.