Chez les juristes, l’adolescence n’existe pas, c’est un mineur rangé au rayon des incapables juridiques jusqu’à ses 18 ans, alors qu’en islam, une fois que l’enfant (fille ou garçon) a atteint sa puberté et qu’il a toutes ses capacités mentales est concerné par les obligations religieuses. On les responsabilise davantage dès l’âge de 12 ans dans le processus de la vie, l’initie dans l’amour du jeûne du ramadan au lieu de les considérer comme des grands enfants.

L’adolescence constitue une importante période de transition dans le cours du développement humain, et l’éclosion de la puberté qui inaugure l’adolescence entraîne en lui des changements significatifs sur le plan biologique, morphologique et psychologique. La maturation de l’appareil génital et l’apparition des caractéristiques sexuelles secondaires constituent les aspects les plus spectaculaires de ces transformations.

Or, avant de se demander qui doit jeuner, à quel âge doit-elle jeûner, les parents ont vis-à-vis de leurs enfants un devoir de transmission et de pédagogie. Il faut le sensibiliser à la spiritualité musulmane, leur donner des éléments de réponse au pourquoi du jeûne, de leur montrer les avantages de jeûner, la signification spirituelle et profonde du jeûne afin qu’il voit en cette adoration belle et grandiose.

Cependant, le parent ignorant et délaissant ces recommandations risque d’être confronté un jour à des difficultés majeures avec son enfant.

Pour l’Imam Bilal de la mosquée Al Nour de Balbala Cheik Osman : « Un enfant ou une enfant s’il devient pubère à l’âge de 12 ans, il est comme un adulte, tous ceux qui sont obligatoires pour les grands sont aussi pour lui, il ou elle doit faire ses cinq prières, ce qui est illicite pour les grands est également pour lui et le jour du jugement dernier il sera comme les autres avec sa balance de bonnes actions et mauvaises actions ».

Les petits veulent aussi imiter les grands dans le jeûne

Le ramadan séduit de plus en plus de jeunes et dans la famille de Bouh Bileh, chef de famille de 12 enfants, les mômes sont concernés par le ramadan dès leur plus jeune âge : « Chez moi, C’est la pratique collective par excellence, même les petits qui sont capables et conscient de leur âme et esprit affichent leur respect au ramadan ».

Mais, M. Noureddine enseignant à l’Institut Islamique de Djibouti, refuse cette théorie et nous dit : « Faut trop bousculer l’esprit des enfants. Pour ceux qui ne sont pas encore concernés par le jeûne et qui arrivent à la fin de l’école primaire, s’ils veulent et insistent pour le ramadan, faites les jeûner selon l’âge, une partie de la journée afin qu’ils puissent être initié et leur donner confiance en la capacité de jeûner ».

Encore quelques heures avant la rupture du jeûne et demandons à Samira 12 ans qui est à jeun, c’est quoi le plus dur pour toi, et nous répond : « C’est la soif, car à l’école on voit beaucoup d’entre nous qui boivent et cela donne envie aussi ».

Quant à Hassan : « Moi j’ai 14 ans, j’ai plus l’habitude de jeûner depuis mes 12 ans, je le fais par adoration à Allah et surtout pour penser être plus proche de ceux qui n’ont rien à manger dans le monde, grâce au conseil de mes parents je fais aussi mes prières et lit beaucoup de coran ».

Pourtant, il y’a aussi les enfants en âge de puberté, obligé de faire le ramadan mangent et boivent secrètement, faisant croire ainsi à leur parent qu’ils ont observé le jeûne durant toute la journée, mais ceux-là peuvent échapper à la vigilance de leurs parents en s’abreuvant en cachette mais pas à la vigilance d’Allah (Soubhana Wa Taala). Il n’y’a qu’Allah qui peut confirmer que si un musulman a parfaitement jeûné.

Pendant le ramadan, beaucoup d’adolescents pensent qu’au nom du jeûne et pour avoir s’abstenu toute la journée peuvent se permettre de se lâcher la nuit pour s‘autodétruire dans le khat et autres drogues. Ceux-là n’ont pas compris le vrai sens du Ramadan, car le jeûne n’est pas seulement un moyen de nettoyer le corps de ses impuretés, mais aussi un moyen d’apprendre la discipline et la patience et de se défaire de mauvaises habitudes.

Chez les musulmans, la puberté implique également l’obligation du jeûne vu qu’un adolescent développe sa capacité à penser et de raisonner de façon abstraite, efficace et scientifique.

A Djibouti près de 80 % des musulmans disent jeûner durant le mois du ramadan et dont la plupart sont des enfants.

Selon le saint Coran, le mérite des enfants qui jeûnent revient à leur parent.

Saleh Ibrahim Rayaleh