
Sous le haut patronage du premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, le ministère du travail chargé de la réforme de l’administration a organisé jeudi dernier au palais du peuple une cérémonie de lancement officiel des travaux de la réforme des textes statuaires de la fonction publique sous le thème « pour une fonction publique moderne et performante ».
Outre le chef de la primature et le ministre du travail, Isman Ibrahim Robleh, le ministre du Budget, Abdoulkarim Aden Cher, des parlementaires, le secrétaire exécutif chargé de la réforme de l’administration, les membres de la commission ad-hoc chargée de la révision des textes de la fonction publique, la maire de la ville de Djibouti, ainsi que des secrétaires généraux et des directeurs généraux de l’administration publique ont pris part à cette cérémonie.

Accueilli à son arrivée sur place par le ministre du travail chargé de la réforme de l’administration et le ministre du Budget, le premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a d’abord visité les différents stands dressés à l’entrée du palais du peuple. Ensuite, le premier ministre a assisté dans la salle à une projection qui revêt les archives et les différentes réformes entreprises par le ministère du travail pour améliorer les conditions de vie des fonctionnaires et des agents conventionnés.
A l’ordre du jour de cette cérémonie : la mise en place d’une commission ad hoc pour la réforme de la fonction publique avec pour objectif la révision des textes statutaires de la fonction publique actuellement en vigueur en république de Djibouti. Il s’agit là de faire l’état des lieux de l’arsenal juridique existant mais aussi des pratiques managériales et de proposer par la suite un nouveau cadre statutaire de la fonction publique le mieux adapté au pays.
Dans son discours d’ouverture, le ministre du budget, Abdoulkarim Aden Cher, a indiqué que maintes réformes et retouches ont été mises en place depuis la grande réforme administrative qui a eu lieu en 1983 et que cette réforme des textes statutaires de la fonction publique est une composante essentielle du programme de réformes.
Le ministre du travail, Isman Ibrahim Robleh, s’est quant à lui félicité de porter un tel projet de transformation à travers une modernisation de la fonction publique qui apportera la souplesse attendue et les changements nécessaires en faveur des agents publics. De son côté le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, qui est aussi président de la commission nationale de la réforme de l’administration, a indiqué en substance qu’il s’avère aujourd’hui indispensable d’apporter les correctifs et adaptations nécessaires pour que ces textes puissent accompagner l’évolution de la société et des méthodes d’intervention de la puissance publique.
SOUBER
« Il s’avère aujourd’hui indispensable d’apporter les correctifs et adaptations nécessaires… »
Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier ministre et président de la Commission Nationale de la Réforme de l’Administration

« Les travaux de ce groupe de travail composé d’administrateurs au fait de ces questions et appuyé par une équipe de consultants sont particulièrement attendus, que ce soit de la part des politiques ou de la part des concernés.
En effet, les textes législatifs et réglementaires régissant la fonction publique commencent à dater même s’ils demeurent corrects et opérationnels à plusieurs égards. Il s’avère aujourd’hui indispensable d’apporter les correctifs et adaptations nécessaires pour que ces textes puissent accompagner l’évolution de la société et les méthodes d’intervention de la puissance publique. Et cela est d’autant plus essentiel dans le contexte du processus de réforme engagé par le chef de l’Etat depuis quelques années pour la modernisation de l’administration publique.
En effet, les nouvelles méthodes de travail tels que le CDMT, la GAR, l’évaluation de la performance nécessitent que les textes régissant les fonctionnaires, qui datent pour certains de plus de 30 ans, soient adaptés. Parce qu’il est rémunéré avec les deniers publics, le fonctionnaire et, plus généralement, l’agent public se doivent d’être au service des administrés. Ils constituent donc un maillon essentiel pour le bon fonctionnement des institutions, l’efficacité de l’action publique et in fine la satisfaction des usagers. À ce titre, les fonctionnaires et autres agents publics doivent être traités de manière juste et équitable tout en faisant l’objet d’une évaluation régulière de leurs performances et de sanctions si nécessaire. Force est de constater aujourd’hui que les réformes sectorielles introduites ces dernières années pour certains corps de fonctionnaires, aussi légitimes soient elles, ont introduit une certaine iniquité en plus d’avoir rendu le cadre juridique régissant la fonction publique quelque peu illisible. ECLAIRAGE
ECLAIRAGE
Pourquoi devons-nous reformer les statuts des fonctionnaires ?
Isman Ibrahim Robleh, ministre du travail chargé de la réforme

« Si la loi du 26 juin 1983 est restée inchangée jus qu’à nos jours, il n’en va pas de même du décret N 89-062/PRE du 29 mai 1989 portant statut particulier des fonctionnaires. En effet, ce dernier fut l’objet de multiples modifications qui le vidèrent peu à peu de sa substance. A cela, il faut ajouter l’émergence croissante de nouveaux statuts qui eurent pour disparités des rémunérations inéquitables entre les corps de métiers, de réelles difficultés de lisibilité et, partant, de mise en œuvre du droit de la fonction publique.
Au delà de ces considérations techniques, il résulte des différents documents stratégiques du gouvernement que les statuts (général et particulier) de la fonction publique montrent en leurs états leurs limites et ne sont pas en phase avec l’évolution socio-économique que connait la république de Djibouti depuis deux décennies. Concrètement, ils ne permettent pas de mettre en œuvre de façon satisfaisante les principes de l’unicité qui régit la fonction publique ».
Au delà des corrections et du toilettage des dispositions obsolètes des textes, les travaux de cette commission doivent remettre de la cohérence et se dérouler dans un cadre inclusif. J’attends des membres de cette commission qu’ils œuvrent avec sérieux et dans un esprit dénué de tout corporatisme. L’administration pour sa part devra se montrer disponible pour appuyer ce travail et j’exige que toutes les personnes sollicitées dans ce cadre collaborent comme il faut, j’y veillerais personnellement.
La volonté politique existe au plus haut sommet de l’Etat et les arbitrages se feront en temps utile au niveau de la commission nationale de la réforme de l’administration que je préside ».