J’ai entendu un ministre djiboutien dire que son collègue, ministre des Affaires étrangères djiboutien est un bon cadeau pour l’Afrique. Je me suis rappelé ce que disait Nelson Mandela « nous arrivons au siècle de l’Afrique, un siècle ou l’Afrique aura sa place parmi les nations du monde »

Il est temps que l’UA accueille le talent et la créativité de la jeunesse africaine. Un adage africain dit « on ne jauge pas la profondeur du fleuve avec le doigt » sans la jeunesse africaine l’UA ne pourrait pas réaliser son rêve de 2063. Sincèrement parlant, Djibouti a besoin de l’expérience de l’actuel ministre des Affaires étrangères. Son profil est très important pour les Djiboutiens mais la solidarité africaine prime sur l’intérêt local.

Le but de cette note n’est faire une analyse mais tout simplement faire partager quelques informations de l’actualité avec les lecteurs de ce journal.

La candidature de notre ministre à la présidence de la CUA, a suscité chez beaucoup de djiboutiens un réel intérêt. J’en fais partie et surtout ayant eu une expérience dans le multilatéralisme.

Mon enthousiasme, mon afroptimisme et mon rêve de voir une Afrique prospère a doublé grâce à cette candidature importante.

Les atouts de M.A.Y à la présidence de l’CUA

Il a le sens de la communication et est connu pour ses qualités d’orateur « Il excelle dans l’art oratoire».

Ministre Youssouf est l’unique candidat qui maîtrise trois langues utiles pour faciliter l’intégration régionale

Il y a chez le ministre cette volonté de s’impliquer dans les résolutions de crises en Afrique.

M. A.Y a pu se constituer une solide expérience internationale particulièrement en matière de résolution de conflits et de négociation.  

Le fait que Djibouti fasse partie de la ligue arabe peut être un avantage pour la candidature de M.A.Y, de la même manière que la francophonie peut aussi être un point important en sa faveur.

Il représente la jeunesse africaine et incarne également l’équilibre entre la sagesse et celle-ci.

Mahamoud Ali Youssouf schématise et illustre des choix concrets pour bien exécuter le deuxième plan décennal de l’agenda 2063 : voire al Mjadala qui s’est tenu le 13 décembre 2024 au siège de l’UA.

Son profil répond à la vision panafricaine du futur à savoir, une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale.

M.A.Y est un gage pour la pluralité culturelle en Afrique, qui est une réalité enrichissante du continent.

 Beaucoup des chefs d’État saluent l’expérience accumulée de M.A.Y au niveau régional et internationale et son énergie (33 années dans la diplomatie)

Le leadership du président de Djibouti, actuel président de l’IGAD joue un rôle crucial en matière de paix et de stabilité dans la région, entre autres la lutte contre la piraterie et la sécurisation du commerce internationale

Selon certains analystes, la candidature de Raila ODINGA à la tête de la CUA s’avère être une opportunité pour WILLIAM RUTO pour écarter un potentiel rival à la présidence kényane en 2027.

Par ailleurs la vice-présidence de la commission fut assurée par un kenyan « Eratis Mwancha » durant 8 années, de plus le Kenya a déjà présenté une candidature en 2016, sachant que Djibouti n, n’a jamais eu un poste de responsabilité au sein de l’UA.

Qu’est-ce que l’Union Africaine ?

L’organisation de l’unité africaine a été créée le 25 mai 1963. La décolonisation et la consolidation du panafricanisme étaient les principaux objectifs de l’OUA.

Face à un monde en pleine mutation, les responsables du continent avaient opté dans les années 2000 pour une nouvelle structure continentale permettant aux africains à prendre leurs destinées en main. L’OUA est devenu l’Union Africaine, le 9 Juillet 2002, une nouvelle base institutionnelle a vu les jours ; une Conférence de l’Union, d’une Commission, d’un Parlement panafricain, d’une Cour de justice africaine, ainsi que d’un Conseil économique, social et culturel.

L’UA est subséquemment convaincue qu’il ne peut pas y avoir un développement durable sans la stabilité sécuritaire. A ce titre, le conseil de sécurité et de paix apporte depuis sa création des solutions africaines aux crises africaines.  

L’union africaine a multiplié depuis sa création une série d’initiatives afin de répondre à des exigences des différents contextes et pour que l’union soit crédible et audible dans le concret des Nations.

Les principales initiatives :

L’Afrique s’est dotée de plusieurs initiatives pour s’intégrer économiquement et politiquement :

1-le plan d’action et l’acte final de Lagos adoptés en 1980.

2- Le traité d’Abuja, adopté en 1991 et entré en vigueur en 1994.

3-La Déclaration de Sirte adoptée en 1999.

4-L’acte constitutif de l’Union africaine adopté par le Sommet de Lomé en 2000.

5-L’adoption de l’union africaine et du NEPAD comme son programme phare par le Sommet de Lusaka en 2001.

6-L’adoption de « l’Agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons » par le sommet d’Addis-Abeba en 2015.

Certes, l’union africaine a connu des réelles transformations qui nous autorisent à jeter un regard optimiste à l’avenir de cette institution, mais quelle est l’utilité de cette union pour le continent et plus particulièrement des petits pays comme Djibouti ?

Que pouvons-nous attendre de l’Union Africaine en tant que Nation djiboutienne ?  

Nous avons déjà la conviction que l’Union Africaine permettra à chaque citoyen la possibilité de s’émanciper et de s’autonomiser tout en portant cet espoir d’un continent uni et prospère. L’âge médian en Afrique n’est que 19,7 ans, il est grand temps d’exploiter la jeunesse qui sera le moteur du développement du continent.

Mais qu’est-ce que concrètement l’UA ?

-L’UA est un espace de rencontre, de dialogue et de concertation sur des thématiques touchant d’une manière générale le continent. -L’UA est un moyen pour soutenir les 8 organisations sous-régionales existantes et elle porte les voix respectives de l’Afrique à l’extérieur autant qu’un continent, tout en adoptant une action commune par rapport à des enjeux et des différents défis.

-L’UA contribue à la recherche de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans le continent.

-Aussi les ambitions collectives participent respectivement au façonnement des scènes politiques et économiques du continent.

-L’union africaine contribue aussi à la visibilité et à la reconnaissance internationale des petits États

-L’UA accompagne chaque pays africain dans la poursuite de ses objectifs au niveau national.

L’UA est un lien économique interafricain qui a remplacé les liens avec les ex-puissances coloniales

L’UA contribue à l’achèvement des indépendances des États africains et développement du continent

-L’UA est un plate-forme qui permet à chaque pays de consolider sa souveraineté nationale.

-aucun pays ne pourra individuellement relever les défis de la mondialisation qui s’imposent à tous les continents. C’est dans l’union que réside la force.

Les obstacles majeurs et les défis devant l’UA

1- le développement des patriotismes économiques.

2- les rivalités interétatiques menacent l’intégration continentale et entravent les efforts de consolidation de l’Union africaine

3- la prolifération de guerres civiles

4- l’intangibilité des tracés frontaliers et le besoin de faire respecter la souveraineté nationale.

5-la pénurie de financement et la pauvreté des infrastructures de base.

6-Les conflits armés intra-États et l’instabilité politique et sociale

Autant de défis et obstacles que le continent doit relever les décennies prochaines

Le futur président aura l’obligation de consolider les acquis de la première décennie et d’accélérer la mise en Œuvre sur tous les projets de deuxième plan décennal qui a commencé en 2024.

À nos yeux le défi fondamental pour l’Afrique est d’investir dans les ressources humaines qui lui permettront de réduire la pauvreté galopante.

Il est nécessaire de rappeler aux lecteurs de cette note que le volume du commerce intra-africain représente respectivement 15%contre 70 % dans l’UE

Environ 3%du PIB mondial, 2’7% du commerce mondial et de 2à3%des investissements directs étrangers.

Les dossiers « brulants » les plus difficiles qui attendent le prochain président de l’CUA.

1-le conflit entre l’Algérie et le Maroc sur le Sahara occidental : faire en sorte que l’Union Africaine ne soit un terrain d’affrontement.

2- la gestion des multiples crises en Afrique

3-la continuation Poursuites des négociations pour que l’UA obtienne un siège permanent complet au conseil de sécurité des Nations unis (consensus d’Ezulwini)

4- paiement des arriérés dans la cotisation des États membres

5- les moyens financiers limités

6-La mise en œuvre du projet de la libre circulation et la délivrance de passeport commun seuls 14 pays officiellement un accès libéral à tous les africains.

7- La mise en place de marchés communs

8-Le projet de l’unité africaine qui est l’étape ultime pour mettre en place une politique étrangère africaine commune et une monnaie unique.

9-le futur président va devoir définir clairement le rôle de chaque organe de l’UA, car il existe quelques confusions et des chevauchements des responsabilités.

 L’agenda 2063 vise à concrétiser la vision de l’union africaine à savoir : « une Afrique intégrée, unie et prospère, gérée par les siens et qui joue un rôle majeur dans la cogestion des affaires planétaire » L’espoir est toujours permis. Parce que l’union européenne est aussi passée par ce chemin long et difficile. En commençant par la CECA en 1951, puis la CEE en 1957, pour arriver à créer en 1992, une union encore en construction.)Je crois en l’afro-optimisme parce qu’il n’y a pas si longtemps, un bon nombre de pays asiatiques et sud-américains se trouvaient dans des circonstances rappelant celles d’une bonne partie de l’Afrique. Le continent africain suit son cheminement pour arriver à changer la donne. Le futur président de la commission doit faire preuve de beaucoup d’abnégation, de sérieux et posséder toutes les compétences nécessaires pour relever les défis qui l’attendent.  Le profil polyvalent du Ministre djiboutien et son engagement en faveur du dialogue et du développement africain font de lui un candidat idéal. Nous ne pouvons nier que cette élection est déjà une réussite pour notre pays qui est au-devant de la scène depuis plusieurs mois maintenant. Nul doute donc que cette opportunité profite non seulement à notre économie mais plus largement à notre rayonnement dans la région et dans le monde.

Nous souhaitons que M.A.Y sera le nouveau visage de l’Afrique qui prônera pour une nouvelle diplomatie plus ouverte sur le continent et le reste du monde.

Le ministre M.A.Y peut compter sur le soutien sans faille de tous les djiboutiens et de nombreux pays africains pour gagner cette élection. Le candidat M. A. Y. s’attèlera à mettre en lumière la nouvelle Afrique en permettant à l’UA de devenir un outil d’intégration après avoir été un outil de coopération par le passé. In fine excellence, monsieur le ministre, nous comptons sur votre audace et nous vous souhaitons bonne chance, tout en croyant qu’avec vous l’UA bénéficiera d’un leadership visionnaire, capable de transformer les défis en opportunités.

 Ali Abdillahi Hassan, diplomate et spécialiste du monde arabe