Le Sheraton a abrité hier le lancement d’un atelier qui s’inscrit dans le cadre du programme de coopération techniquede la FAO tcp/sfe/3704 intitulé « réduire les vulnérabilités climatiques du secteur agricole : données de base et actions prioritaires ». Cet atelier a regroupé tous les acteurs principaux travaillant pour l’atténuation des effets du changement climatique.

L’objectif de cet atelier était de sensibiliser les différentes parties prenantes nationales sur le projet afin de partager les expériences entre experts, notamment en agriculture saline et explorer des synergies sur d’autres initiatives en cours.

Ce projet  sera mis en œuvre dans trois pays à savoir le Burundi, Djibouti et le Rwanda. Les informations générées par ce projet faciliteront la mobilisation des investissements pour lever les obstacles qui maintiennent les impacts de la variabilité et du changement climatiques toujours élevés dans le secteur de l’agriculture. Il facilitera aussi le transfert de connaissances en testant des technologies agricoles résilientes au climat qui ont démontré leur efficacité dans des agro écologies similaires de la sous-région ou d’ailleurs.

A cette occasion, le représentant de la FAO, Pissang Tchangai Dademanao, a rappelé dans son discours que « la région de l’Afrique de l’Est subit de façon récurrente les effets du changement climatique, exposant le secteur agricole et la sécurité alimentaire à des défis énormes. À titre d’illustration, le nombre moyen de personnes touchées par la sécheresse sur une décennie a été multiplié par sept entre 1981 et 2011, dépassant 157 million, et continue d’augmenter ».

Il a par ailleurs ajouté que « ce projet de coopération technique produira des informations de base pertinentes pour une meilleure adaptation du secteur agricole face aux défis climatiques dans la sous-région ».

Cet atelier de lancement a permis aux participants de disposer d’informations détaillées sur les activités programmées, les modalités de mise en œuvre et les moyens qui seront mobilisés à cet effet.

Cette rencontre a aussi était l’occasion de  discuter de l’appropriation du projet par les acteurs locaux et des collaborations qui devront nécessairement être mises en place entre les partenaires et les parties prenantes pour une meilleure implémentation du projet.

N.Kadassiya

Le point avec…Pissang Tchangai

Représentant de la FAO à Djibouti

« Une mobilisation de ressources financières adaptées à l’échelle es problèmes »

Comme vous le savez, la région de l’Afrique de l’Est subit de façon récurrente les effets du changement climatique. Ce qui expose le secteur agricole et la sécurité alimentaire aux défis énormes. A titre d’illustration, le nombre moyen de personnes touchées par la sécheresse sur 3 décennies a été multiplié par sept entre 1981 et 2011, dépassant 157 million, et continue d’augmenter. Les inondations et les glissements de terrain sont également fréquents et, bien qu’ils touchent un nombre moins élevé de personnes, ils ont fait plus de victimes et causé plus de dégâts aux infrastructures et aux moyens de subsistance des populations. Sur la base d’analyses des problèmes susmentionnés et de consultations avec plusieurs partenaires et acteurs, la FAO a publié en 2017 un rapport sur l’intégration de la réduction des risques liés aux changements climatiques dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation en Afrique de l’Est. Parmi les principales recommandations visant à résoudre les problèmes, il a été trouvé opportun de s’attaquer aux contraintes pesant sur les ressources naturelles (en particulier les terres et l’eau). Ces contraintes affectent les potentiels de moyens de subsistance tributaires de l’agriculture et l’élevage, en particulier dans les environnements difficiles tels que les zones arides de Djibouti. En outre, dans la plupart des pays de la sous-région, la croissance démographique aggrave la rareté des ressources naturelles, quelles que soient les zones agro-écologiques, en raison de la forte dépendance de la population rurale vis-à-vis de l’agriculture pluviale. Aborder les problèmes ci-dessus de manière durable nécessite une mobilisation de ressources financières adaptées à l’échelle des problèmes.

Ce qui requiert une programmation fondée sur des évidences. Malheureusement, les évidences restent limitées pour informer de tels programmes dans les secteurs de l’agriculture et du changement climatique.

Afin de faciliter l’obtention d’un tel résultat, ce projet de coopération technique se promet de produire des informations de base pertinentes pour une meilleure adaptation du secteur agricole face aux défis climatiques dans la sous-région. Ce TCP sera mis en œuvre dans trois pays (Burundi, Rwanda et Djibouti) qui représentent des opportunités uniques pour la sous-région d’Afrique de l’Est, respectivement un regard de la salinité et l’aridité des terres, les défis de conservation des terres agricoles montagneuses en milieux humides ainsi que le développement durable de l’irrigation en haute altitude. Cet atelier est donc une occasion de faire connaître le projet, d’apprendre les uns des autres sur d’autres initiatives connexes et d’ouvrir la voie à la mise en œuvre du projet à Djibouti.