
Le Ministre de l’Energie, chargé des Ressources Naturelles M. Yonis Ali Guedi a participé hier par visioconférence à une réunion de haut niveau organisée au Maroc par l’Initiative de l’Afrique pour les Énergies Renouvelables (de son acronyme en anglais AREi, Africa Renewable Energy Initiative).
Cette réunion, présidée par la Directrice par intérim de l’IDU, l’unité indépendante de mise en œuvre de l’AREi, Dr Chantal Colle, s’inscrit dans la perspective de la préparation de la COP 27, qui se tiendra à Charm El-Cheick, en Egypte, au mois de Novembre prochain. Elle a vu la participation d’éminentes personnalités dont des ministres de l’énergie de plusieurs pays africains, des représentants des organisations internationales et continentales, des responsables des institutions financières ainsi que des experts, spécialistes en matière d’énergies renouvelables.

Plusieurs thématiques inhérentes au développement des énergies renouvelables en Afrique étaient inscrites à l’ordre du jour de cette rencontre. Il s’agit entre autres, de la question des investissements du secteur privé dans le développement des énergies renouvelables en Afrique, du financement des projets de développement de ces énergies, de leur contribution aux futures compétences et à la création d’emplois ainsi que leur numérisation.
Lors de son intervention virtuelle sur la thématique du Panel 1 « Comment faciliter et réussir les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables en Afrique (réduction des risques) », le Ministre de l’Energie, chargé des Ressources Naturelles, SEM. Yonis Ali Guedi s’est d’emblée réjoui de participer virtuellement à cette réunion de haut niveau. Il a ensuite indiqué que le recours au secteur privé était conforme à la vision, au projet de société et à la politique impulsée par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh, et ce, afin de bâtir une économie plus résiliente et promouvoir une prospérité partagée.

En poursuivant son allocution, le Ministre Yonis Ali Guedi a précisé le rôle moteur du secteur privé dans la réalisation de la croissance et du développement et a mis l’accent sur les nombreux avantages que présente le recours au secteur privé dans le développement des infrastructures énergétiques d’enverguresnotamment la mobilisation d’un financement conséquent; le déploiement des technologies les plus avancées ; la proposition d’un bon rapport qualité/prix ; le respect des délais fixés et la livraison à temps des ouvrages construits ainsi que l’efficacité et l’efficience dans l’exploitation des édifices réalisés.
Le haut responsable djiboutien a ensuite présenté les réformes structurelles menées par le gouvernement en faveur de la promotion et du développement du secteur privé dans notre pays. Notons, la mise en place d’un guichet unique facilitant et simplifiant les démarches de création d’entreprise privée, la création d’un environnement attractif et propice pour les investisseurs privés (par l’application d’un code des Investissements incitatif) ; l’adoption d’un arsenal législatif, juridique et règlementaire favorable aux affaires et protecteur à tout investisseur privé qu’il soit national ou étranger ; l’élaboration d’un cadre institutionnel et juridique clair pour le partenariat public-privé (PPP), identifié comme un levier important dans la mise en œuvre de la stratégie « Vision Djibouti 2035 » concernant le mode de financement, de développement et de gestion de nos infrastructures notamment énergétiques ; la création d’un Fonds de Garantie Partielle des Crédits à Djibouti, et surtout, la libéralisation du marché de la production d’électricité à Djibouti par l’adoption d’une loi portant règlementation des activités des producteurs indépendants d’électricité avec pour objectif de promouvoir la participation du secteur privé dans la production de l’énergie électrique à partir des énergies renouvelables.
C’est dans ce cadre, a-t-il ajouté, que le projet de construction du parc éolien de Goubet d’une capacité de 60 MW qui sera inauguré très prochainement, a été réalisé avec l’appui technique et financier des nombreux partenaires privés. Par ailleurs, le rôle du secteur privé sera également déterminant dans la concrétisation du projet de construction de la Centrale électrique solaire de Grand Bara d’une capacité de 25-30 MW avec le lancement imminent des travaux par un groupe énergétique privé émirati.
En outre, les travaux d’exploration de la géothermie, étant concluants, par la confirmation de la présence de la ressource géothermique dans des nombreux puits forés dans notre pays, nous comptons recourir au secteur privé pour la construction de la centrale géothermique. Aussi, le projet d’exploration de l’hydrogène vert dans notre pays se fera grâce au concours financier et l’expertise d’un groupe minier privé.
Le Ministre Yonis Ali Guedi a enfin clos son intervention en formulant quelques propositions pertinentes pour attirer les investissements du secteur privé dans le développement des énergies renouvelables en Afrique et ainsi réduire les risques encourus par les investisseurs privés.
A noter que l’AREi (Africa Renewable Energy Initiative), organisatrice de cette réunion de haut niveau est dirigé par Dr Chantal Colle. Il s’agit d’une initiative de transformation de l’Afrique fondée et dirigée par l’Afrique et pour l’Afrique consistant à accélérer l’exploitation du potentiel énorme du continent en matière d’énergies renouvelables pour permettre aux populations d’accéder à des services d’énergie propre.
Après la réussite de la phase 1 en 2020 qui consistait à l’installation en Afrique de 10 Gigawatts à partir des sources d’énergies renouvelables, pour les responsables de l’AREi, il est essentiel pour le succès de la phase 2 (Atteinte de l’objectif de production en Afrique de plus de 300 Gigawatts d’ici à 2030), d’impliquer davantage le secteur privé et de s’attaquer aux différents types de risques qui empêchent l’engagement de ce secteur dans le développement des énergies renouvelables en Afrique.