Le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed a parrainé hier la célébration de la journée mondiale des droits de l’Homme. L’évènement qui s’est déroulé au palais du peuple a réuni les membres du gouvernement, des parlementaires ainsi que des représentants des corps diplomatiques et constitués et des figures de la société civile.

Au cœur de la thématique retenue cette année, la jeunesse, qui s’est mobilisée comme un seul homme pour scander le slogan « Les jeunes défendent les droits de l’homme ».

Le choix de la jeunesse répond à une série d’objectifs. A commencer par l’importance de l‘implication des jeunes pour parvenir à un développement durable pour tous. Aussi, il a été jugé indispensable d’associer la jeunesse à la vie publique et c’est d’ailleurs un principe fondamental des droits de l’homme. « Les jeunes souhaitent être associés à toutes les décisions qui ont des effets directs ou indirects sur leur bien-être. Ils doivent être entendus pour permettre une prise de décision plus efficace et parvenir à un développement durable pour tous » selon les Nations unies.

D’autre part, les jeunes peuvent jouer un rôle crucial et apporter des changements positifs. Ils sont toujours à l’avant-garde des transformations politiques, économiques et sociales et se tiennent-en en première ligne lors des mobilisations populaires qui réclament des changements positifs. Leurs idées nouvelles et fraiches apportent souvent des solutions innovantes pour un monde meilleur. Enfin, la jeunesse a tout à fait le droit de bénéficier des moyens de mieux connaître leurs droits et de faire valoir ceux-ci apportera de nombreux bénéfices à l’échelle mondiale. En raison de leur âge, les jeunes sont souvent marginalisés et rencontrent des difficultés pour disposer de leurs droits ou les faire valoir. Il faut défendre leurs droits mais aussi leur donner la possibilité de mieux connaître ceux-ci. Autant d’arguments qui motivent le choix de placer la jeunesse au cœur de cette thématique.

…Egalité des droits. Le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, qui a parrainé la cérémonie, a fait un vibrant plaidoyer pour l’égalité des droits. S’adressant aux étudiants et aux jeunes fortement mobilisés dans la salle, il a assuré que « l’action gouvernementale est engagée et s’appuie sur eux car ils sont le devenir de notre pays». Il a souligné également que « la politique du gouvernement tend à vous rendre tous, chaque jour, plus fort, plus responsable et plus égal que ce soit pour l’éducation, la santé, ou l’insertion dans la vie économique et sociale ». Il a ajouté que « l’égalité entre les hommes et les femmes, la scolarisation, la santé pour tous, et demain un logement décent pour tous en sont les fers de lance ». Car, a-t-il défendu « Il nous faut aller plus loin encore et nous le feront, car le combat pour les droits de l’homme est perpétuel ». Il a néanmoins rappelé que « ce combat doit être pacifique parce que le premier droit de l’Homme est de respecter son prochain, comme l’on voudrait être respecté». 

Le cri du coeur de la jeunesse dans le monde

Dans un envolée lyrique, le Premier ministre a rappelé que « l’on soit riche ou pauvre, en bonne santé ou handicapé, fille ou garçon, originaire de n’importe quelle région nous avons tous les mêmes droits ». L’occasion pour lui de rendre hommage au travail de la Commission nationale des droits de l’Homme. Une commission qui accomplie de nombreuses missions  dont notamment les visites auprès de ceux qui ont pourtant commis des délits et crimes pour s’assurer que la dignité humaine est valable pour tous et qu’elle est respectée  pour chaque citoyen.

Il a assuré que c’est une volonté du Président de la République que de garantir ce niveau de protection des droits de l’homme car « son attachement à la Jeunesse n’est pas nouveau et le Gouvernement souhaite que la Jeunesse s’implique toujours plus pacifiquement dans la promotion des droits de l’Homme, comme elle s’implique plus dans la vie politique, ainsi qu’en témoigne le rajeunissement des Députés et de la classe politique ».

La coordinatrice résidente du système des nations unies, Mme Barbara Manzi a prononcé une importante allocution dans laquelle elle a repris le message du secrétaire général des nations unies,

M. Antonio Gutterres. Dans cette missive, le patron des Nations unies appelle à rendre hommage « au rôle que jouent les jeunes dans la réalisation de ces droits, car partout dans le monde, les jeunes manifestent, s’organisent et font entendre leur voix pour le droit à un environnement sain, à l’égalité des droits des femmes et des filles, mais aussi pour participer à la prise de décisions et pour exprimer librement leurs opinions. »

M. Guterres a souligné aussi que les jeunes « manifestent pour le droit à un avenir de paix, de justice et d’égalité des chances. Car tous les êtres humains doivent pouvoir exercer tous leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels ; où qu’ils vivent ; indépendamment de leur race, de leur appartenance ethnique, de leur religion, de leur origine sociale, de leur genre, de leur orientation sexuelle, de leurs opinions politiques ou autres, de leur handicap, de leurs revenus ou de toute autre situation ». Il a enfin appelé « chacun et à chacune de soutenir et de protéger les jeunes qui se dressent en faveur des droits de l’homme ».

…Une jeunesse mieux préparée à affronter les défis. Le ministre de la justice et garde des sceaux, Ali Hassan Bahdon, a longuement souligné les efforts du gouvernement pour lutter contre les trafics humains. Il a également salué la mobilisation des jeunes qui luttent contre tous les abus et les discriminations sur les réseaux sociaux mais aussi dans la vraie vie. Le ministre a néanmoins rappelé qu’il est de la responsabilité de tous d’enseigner à la jeunesse les manières de défendre les droits humains afin de leur éviter les pièges de la haine, de la violence, le tribalisme, la drogue, ou de tomber dans les griffes des associations de malfaiteurs.

L’occasion pour lui de rendre hommage aux jeunes qui sont mieux éduquée, mieux informés et mieux préparés aux défis qu’ils soient climatiques, sociétaux, ou économiques et politiques. « Une jeunesse plus avisée, plus informée et plus éduquée » qui est capable de distinguer le « vrai du faux, de démêler l’illusion de la réalité et la sincérité du mensonge ».  Il a conclu son intervention en appelant la jeunesse à défendre les droits de l’homme par des actions justes, basées sur le droit, et de ne surtout pas se retrouver dans la violence, l’anarchie et la haine des autres.

Le président de la Commission nationale des droits de l’homme, M. Saleban Omar Oudine a de son côté rappelé que la jeunesse dans la tranche d’âge des 25 ans représente plus de 70% de la population djiboutienne.

L’occasion pour lui de plaider pour une jeunesse instruite et respectueuse qui est un gage de respect des droits humains et de développement durable. Ce qui engage la CNDH à intégrer l’enseignement des droits humains dans le cursus scolaire et universitaire, selon son président. Des démarches ont été entreprises dans ce sens, auprès des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, a-t-il encore assuré.

MAS  

La parole à Saleban Omar Oudine

Président de la CNDH

« Je dois vous rappeler que défendre les droits de l’homme ne veut pas dire violence, propagation de fausses informations, de discours de haine, ou des messages à caractère discriminatoire, d’ordre religieux, racial, tribal ou autre, ni de divulguer des injures ou porter atteinte à la dignité de l’autre. (…) Notre pays a toujours symbolisé un havre de paix où sont respectés les droits des réfugiés, des migrants, des personnes vivant avec un handicap, des femmes, des enfants et de toute personne susceptible de souffrir de discrimination ou de violence. Il revient à tous les jeunes d’entretenir ces valeurs dans un monde où l’intolérance et l’extrémisme de toute nature sont propagés à travers des discours et les moyens de communication modernes. La CNDH a remis le rapport sur la situation des droits de l’homme en 2016, puis les rapports combinés de 2017 /2018 aux autorités compétentes du pays. (…) L’année dernière à la même date, j’avais pris devant vous l’engagement de traduire en langue afar le préambule et les 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Et c’est chose, grâce au talent et à l’enthousiasme du jeune Amine Mohamed Ali, jeune cadre de la CNDH. »