Thierry Laval, aquarelliste et peintre officiel de l’armée française, Chehem Watta et Evelyne Got, poètes de leur état, ont offert une belle exposition vernissage et un recueil de poésie sur les paysages et les portraits de Djibouti. C’était dans la soirée du samedi 4 mai, à l’Institut Français de Djibouti, en présence du gotha des amoureux des arts et de la poésie. Temps forts de la soirée…

C’est de notoriété publique, l’Institut français de Djibouti est l’antre des poètes et des artistes de tout poil qui viennent partager leurs chefs d’œuvres et vendre leurs talents au grand public. Samedi soir, c’était au tour de Thierry Laval, aquarelliste depuis 30 ans et peintre officiel de l’Armée française depuis 2013, de présenter ses œuvres, une collection de dessins à l’aquarelle qui représentent des paysages et des portraits comme des boutres, des minarets, des visages et des images de la vie dans le désert djiboutien.

C’était la 5ème fois que Thierry Laval exposait pour transmettre l’émotion des lieux et des rencontres au gré de ses voyages et de ses missions. Il faut souligner que l’artiste en uniforme a déjà publié en 2008 un recueil intitulé « La porte des âmes ». Œuvre qui a inspiré avec la présente expo « Djibouti, le désert au bout du ciel », un recueil de poèmes écrit à quatre mains par Chehem Watta et Evelyne Got pour mettre en mot les superbes visages peints par Thierry Laval. Une belle aventure djiboutienne proposée par Thierry Laval et Chehem Watta dont l’amour pour Djibouti a convaincu Evelyne Got de « forger des mots simples et sincères pour les accompagner», selon ses termes. Le recueil a été édité par Bernard Dumerchez, grand éditeur des beaux livres, en France et disponible dans les librairies Discorama. L’œuvre artistique de Thierry Laval s’intéresse à Djibouti et c’est la cinquième fois que cet artiste peintre expose sur les personnages, l’architecture, la faune, les boutres, etc.

Son exposition est la dernière qu’il offre à Djibouti, avant de quitter notre pays qu’il aime et où il a découvert une lumière et des paysages fantastiques pour sa peinture. Le recueil de poème qui met en mot les dessins de l’artiste est en réalité le fruit d’une rencontre entre plusieurs expressions artistiques, entre la poésie et la peinture, entre plusieurs auteurs aux sensibilités différentes. En effet, il est construit autour de Djibouti, où les poètes Chehem Watta et Evelyne Got évoquent Djibouti, le carrefour de toutes les rencontres et de toutes les expressions artistiques.

Autant d’arguments qui ont convaincu les amoureux de la peinture et des arts qui ont fondu sur les œuvres exposées et le recueil de poèmes. Tant et si bien que les œuvres sont parties comme des petits pains et des files d’acquéreurs et d’autres amoureux des arts et de la poésie se sont formées au moment des dédicaces des œuvres de Thierry Laval poétisées par Chehem Watta et Evelyne Got, dans le recueil «  Djibouti, le désert au bout du ciel ». Et comme à chaque fois, la médiathèque et plus généralement l’IFD avaient mis les petits plats dans les grands pour cet événement important. Un dispositif taillé sur mesure avait été mis en place pour les invités de marque qui ont pu profiter des œuvres proposées par les libraires de la place sur des stands. L’IFD avait même fait appel aux services du Sheraton Hôtel pour assurer les petits fours et les rafraichissements dignes de cet établissement hôtelier pluri-étoilé pour ses services de traiteurs et de restauration. 

Pour rappel, c’est l’ambassadeur de France à Djibouti, Christophe Guilhou, qui a fait honneur à l’artiste et au poète à l’ouverture de la soirée de vernissage et de lancement du recueil de poème avec un formidable discours d’ouverture que nous vous reproduisons intégralement.

MAS

La parole à …Christophe Guilhou

Ambassadeur de France à Djibouti

« C’est un exercice assez redoutable auquel je me soumets volontiers, ce soir. Redoutable à plus d’un titre car exceptionnel et cela pour deux raisons. La première raison, il s’agit de vous présenter le travail de l’un de mes plus proches conseiller, le Colonel Thierry Laval, excellent attaché de défense, militaire de très grande valeur mais également, et c’est à cette occasion qu’il nous réunit ce soir, peintre officiel des armées et aquarelliste de renom. L’exposition que vous allez découvrir est le fruit d’un amour réel, et sincère pour Djibouti, que Thierry Laval a parcouru au cours de ces dernières années. Il en connait la géographie, les hommes et les femmes qui l’habitent et sait mieux que quiconque en saisir la lumière, les vibrations, l’esprit.

Une des prouesses de son travail réside également dans cette capacité rare à saisir des regards, à installer immédiatement une relation forte entre l’aquarelle et celui qui la regarde.

L’œuvre de Thierry Laval est également très intéressante par les couleurs et les tons qu’il déploie sur différents supports avec une technique égale qu’il s’agisse de travailler sur des cartes dont le papier est précisément conçu pour ne pas absorber l’eau ou le journal très fragile au contraire. Cette exposition, la dernière qu’il nous offre avant de quitter ce pays qu’il affectionne particulièrement se décline autour de plusieurs thèmes. Les hommes et les femmes de Djibouti, mais aussi son architecture, qu’elle soit militaire ou religieuse mais également les boutres, si emblématiques de la navigation maritime de cette région et enfin en forme de clin d’œil, la faune si diverse du pays.

La deuxième raison de cette soirée exceptionnelle est la sortie du livre « Djibouti, le désert au bout du ciel ». Il s’agit d’un ouvrage collectif qui mêle les écritures d’Evelyne Got, de Chehem Watta et les aquarelles de Thierry Laval. Cet ouvrage réalisé grâce à la très grande implication de Bernard DUMERCHEZ, l’éditeur a une histoire singulière et emblématique, je le crois de ce pays.

Il a été conçu autour d’un seul mot, l’altérité. La rencontre entre plusieurs expressions artistiques mais surtout entre les Djiboutiens nés dans ce pays qui comme Chehem qui à travers ses poèmes sait mieux que quiconque en souligner la complexité, la beauté ou Evelyne, de passage parmi nous, dont la sensibilité, la tendresse et l’émotion nous apporte un regard neuf et puissant. Toutes les pages ont été conçues comme un dialogue entre la peinture et l’écriture. Ce dialogue, symbolisé à Djibouti, par l’institut français qui se veut le carrefour de toutes les rencontres et de toutes les expressions artistiques et culturelles».