Le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFOP) vient de lancer la 3ème édition de la « fête de la lecture » sous la thématique de « Littérature et oralité » à la Bibliothèque et Archives Nationales. Inauguré officiellement le dimanche dernier par le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle Moustapha Mohamed Mahamoud, la ministre de la jeunesse et de la culture Dr Hibo Moumin Assoweh, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Dr. Nabil Mohamed Ahmed et la ministre de la femme et de la famille, Mme Mouna Mohamed Aden, cet événement culturel a aussi réuni l’ensemble des écrivains nationaux et quelques écrivains étrangers notamment Dominique Pénel qui est bien connu des Djiboutiens. La fête de la lecture a réuni aussi l’ensemble du corps professoral du MENFOP et surtout les élèves professeurs du Centre de Formation des Enseignants de l’Enseignement Fondamental (CFEEF) ainsi que les étudiants de 1ère année Préparatoire de l’école d’Excellence.
Les travaux de cette 3ème édition de la « fête de la lecture » ont débuté réellement lundi dernier à la Bibilothèque et Archives Nationales avec la conférence phare sur la thématique de « Littérature et Oralité » animée par Dr Moussa Souleiman Obsieh, maître de conférences en littératures générales et comparées à l’université de Djibouti mais également écrivain-romancier et M. Dominique Pénel, auteur de nombreux ouvrages sur l’école Djiboutienne et africaines.
Les deux conférenciers ont explicité les traits saillants de l’oralité dans la littérature Djiboutienne d’expression française et la manière dont la culture d’origine des auteurs apparaît dans leurs ouvrages respectifs. M. Dominique Pénel s’est surtout attardé sur l’Histoire de l’école Djiboutienne et les premiers écrits des premiers auteurs Djiboutiens surtout dans l’organe de presse colonial de l’époque : le Réveil. Quant au Dr Moussa Souleiman Obsieh, il a analysé la manière dont l’oralité apparaît dans les écrits des auteurs Djiboutiens ainsi que l’avenir de l’oralité qui avec les nouvelles technologies semble retrouver une nouvelle virginité. Il est vrai que d’une manière générale, on assiste en Afrique sur le plan de recherche un retour vers les études africaines, africanistes voire panafricanistes.
Dans l’après-midi de la journée du lundi, une autre conférence s’est tenue sur la même thématique au « Mémorial Eega » avec deux nouveaux chercheurs : Dr Fatouma Mahamoud et Dr Amina Nouh Bouh. Ces deux dernières ont présenté au public des exemples probants de la littérature orale somalie : les chants de travail et les chansons enfantines. Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de sauver de l’oubli notre vaste patrimoine immatériel en lançant dès maintenant des travaux de recueil, de transcriptions et de traductions de la tradition orale. Un chantier déjà entamé par le ministère de la jeunesse et de la culture qui a produit dernièrement des livrets sur les jeux traditionnels afars et somalis.
Les activités de la fête de la lecture se sont poursuivies ensuite dans les établissements secondaires de la capitale et des chefs-lieux des régions. Les différents auteurs ont sillonné les collèges et lycées du pays pour encourager les jeunes à la lecture et à l’écriture.
La 3ème édition de la fête de la lecture a donné l’image d’une francophonie apaisée, en phase avec ses valeurs cardinales de connaissance de soi, de modernité, d’universalité et d’ouverture sur le monde. Djibouti s’est révélé durant cette semaine comme le cœur battant de la francophonie.
Malgré l’interconnexion croissante de Djibouti avec le reste du monde, le français qui est langue d’enseignement et de l’administration publique reste incontournable, définitivement encré dans notre paysage culturel et politique.