En annonçant, le 3 avril dernier, un ultimatum aux étrangers en situation irrégulière, le gouvernement djiboutien a franchi un pas décisif dans la prise en mains de ce qui est devenu un véritable fléau national. Par la voix de son ministre de l’Intérieur, l’État a lancé un message clair : un mois pour faire ses valises et quitter le territoire national.

Ce n’est ni un geste de rejet ni un reniement de nos valeurs d’accueil. C’est une décision de survie nationale. Djibouti ne peut continuer à porter seul les lourdes conséquences de mouvements migratoires déstructurés, au risque de mettre en péril son tissu social, sa sécurité et la paix intérieure. Rétablir l’ordre n’est pas une option : c’est un impératif. Cela s’appelle prendre ses responsabilités.

Djibouti a toujours été une terre d’accueil, ouverte aux peuples voisins fuyant la guerre, la pauvreté ou l’instabilité. Cette générosité historique ne saurait cependant se confondre avec une absence de règles. Car l’hospitalité, pour être durable et juste, doit s’exercer dans un cadre maîtrisé afin d’assurer autant les droits des étrangers que la stabilité nationale.

Agir contre l’immigration massive et incontrôlée ? Oui, mais sans renier notre âme. Le gouvernement ne peut choisir – et ne choisira jamais – la brutalité. Sa réponse sera celle de la fermeté éclairée par la justice, celle du respect des personnes allié à la protection des intérêts nationaux. Il ne s’agit pas de dresser des murs, ni de cultiver la peur de l’autre. Il s’agit de restaurer un ordre équitable : permettre à ceux qui vivent sur notre sol d’y être en règle et de participer à notre société dans le respect de nos lois et de nos valeurs.

Réguler l’immigration clandestine, ce n’est pas tourner le dos à notre humanité, au contraire c’est en assurer la pérennité. Le ministre l’a rappelé sans équivoque : seuls les agents de sécurité habilités agiront et toute tentative individuelle d’agir en marge de la loi sera sévèrement réprimée. Ce rappel essentiel témoigne de la volonté du gouvernement de prévenir toute dérive ou excès xénophobe. Il appartient désormais aux autorités de mettre en œuvre cette politique avec discernement, fermeté et compassion.

Il est des heures où les nations, en matière d’immigration, doivent choisir : défendre leur souveraineté ou se laisser submerger. Djibouti est arrivé à ce carrefour et une telle situation n’est plus soutenable. Elle menace nos écoles, nos hôpitaux, notre sécurité et notre vivre-ensemble. En définitive, elle met en péril notre identité même. Le gouvernement a donc sonné l’alerte en donnant trente jours pour se mettre au travail. Trente jours pour rendre à Djibouti le contrôle de ses frontières, de ses rues, bref de son avenir.

Ce processus sera mené dans le respect absolu des droits humains. Car notre force n’est pas seulement dans notre détermination. Elle est aussi dans notre respect de l’autre, même lorsqu’il doit partir.