Le président de la République, président en exercice de l’IGAD, Ismaïl Omar Guelleh, a fait cette déclaration à la faveur d’une audience avec son homologue soudanais, M. Abdel-Fattah Al Burhan, qui, à la tête d’une délégation de haut niveau, a effectué hier à Djibouti une visite de travail placée sous le signe du renforcement des relations de fraternité, de solidarité et de coopération entre les deux nations.
Outre un entretien en tête à tête entre les deux chefs d’Etat, la visite de travail du président soudanais à Djibouti a, entre autres, été marquée par une réunion élargie aux collaborateurs des deux parties.
Dans cette audience dévolue essentiellement aux voies et moyens permettant un règlement définitif de la crise actuelle au Soudan, le président djiboutien, président en exercice de l’IGAD, Ismaïl Omar Guelleh a, dans une intervention, décliné les grandes lignes d’un plan de sortie de crise pour le Soudan, qui prend départ avec la réalisation préalable d’un cessez-le-feu.
« Nous pensons que la poursuite de la guerre menace l’unité et l’intégrité territoriale du Soudan et ouvre la voie à des interventions étrangères visant à diviser le Soudan. C’est pourquoi nous appelons à arrêter les combats », a en substance indiqué le président Guelleh.
Ce plan de sortie de crise vise à déboucher à terme sur la mise en place de corridors sécurisés pour acheminer l’aide humanitaire au peuple frère soudanais. Et à disposer à une trêve durable, propice à l’organisation d’un dialogue inclusif, étendu à toutes les sensibilités politiques de ce pays frère en vue de la constitution d’un gouvernement d’union nationale, reflet des aspirations générales de l’ensemble de la nation sœur soudanaise.
Un autre trait distinctif de ce plan de sortie de crise, c’est celui qui prévoit que les Soudanais soient seuls habilités à décider en définitive de leur avenir.
« La république de Djibouti considère l’Etat du Soudan comme un pays frère avec lequel nous entretenons des relations de parenté et de fraternité. De ce point de vue, nous tenons à la souveraineté de l’Etat du Soudan, à l’intégrité de son territoire, à sa stabilité et à la non-ingérence dans ses affaires intérieures », a, à ce propos, déclaré le président Ismaïl Omar Guelleh. Qui demeure toutefois favorable à l’affirmation de toutes les bonnes volontés aidant ce pays frère à retrouver le chemin de la paix et de la concorde nationale.
« Des initiatives régionales et internationales ont été lancées depuis le début des combats le 15 avril pour mettre fin au conflit et trouver des solutions pacifiques à la crise », s’est à cet effet réjoui le président djiboutien. Qui a rappelé qu’ « au sein de l’IGAD, nous avons rapidement présenté une initiative visant à arrêter la guerre dès le premier instant, car le Soudan est un membre établi et actif de notre organisation ».
Le président de la République rendit également un vibrant hommage au « rôle important joué par le royaume frère d’Arabie saoudite, représenté par la plateforme de Djeddah, aux côtés des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union africaine et de l’IGAD, pour ouvrir la voie au dialogue entre les Soudanais ».
« Aujourd’hui, nous constatons que toutes les initiatives vont dans la même direction »,a fait observer le chef de l’Etat qui a appelé « à la coordination des initiatives régionales et internationales » et a indiqué que « l’initiative de l’IGAD, de l’Union africaine et de la Plateforme de Djeddah est la plus appropriée pour trouver une solution au problème ».
Le président Guelleh, qui allie désormais le règlement définitif de la crise soudanaise à la capacité « des forces vives de ce pays frère à s’engager à mettre en œuvre les résultats du dialogue et à œuvrer à la réconciliation nationale», a clos son intervention en réitérant « la disponibilité de Djibouti à apporter toute aide au Soudan, que ce soit au niveau des relations bilatérales ou à travers sa présidence actuelle de l’IGAD ».
Le chef de l’Etat souhaite de ce fait que « ce pays frère renoue avec la paix, la stabilité et la concorde nationale » et que « son peuple généreux profite de ses richesses».
De son côté, le président du Conseil souverain de transition de la république du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan, a procédé au récit de la situation qui prévaut actuellement au Soudan et a fait état de la détermination de son gouvernement à œuvrer en faveur du retour de la paix, de la stabilité et de la concorde nationale dans son pays.
Lors de ses entretiens avec le chef de l’Etat, M. Abdel Fattah Al-Burhan était accompagné d’une importante délégation composée notamment du ministre des Affaires étrangères, M. Ali Al-Sadeck Ali, du directeur de cabinet de la présidence, M. Al Sadeck Ismail, et du directeur des renseignements généraux, le général Ahmed Ibrahim Ali. A noter la présence également à ces entretiens du chargé d’affaires de la république du Soudan auprès de la république de Djibouti, M. Talal Mohamed Al-Moubarak.
Coté djiboutien, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, le chef de la sécurité nationale, Hassan Said Kaireh, le directeur de cabinet de la présidence, Mohamed Sadek Saleh, l’ambassadeur de la république de Djibouti auprès de la république du Soudan, Issa Kaireh Robleh, la conseillère diplomatique du chef de l’Etat, Fathia Djama Oudine, et le directeur du département arabe du ministère des affaires étrangères, Mohamed Doualeh Wallieh, ont pris part à cette rencontre.