Le Ministre de l’Economie et des Finances chargé de l’Industrie, M. Ilyass Moussa Dawaleh a présidé lundi dernier au Kempinski Palace Hôtel, la 11ème Retraite de l’Union Africaine sur l’Industrialisation et la Diversification Economique.

Cette Retraite, qui se déroulera du 15 au 19 mai, a vu la participation des directeurs de la CUA, de l’ONUDI, du représentant du Président Mohamed Bazoum, Président de la République du Niger qui est désigné comme Champion de l’UA pour l’industrialisation inclusive et durable et de la transformation productive, les représentants des institutions africaines, des institutions financières, des bailleurs de fonds ainsi que les experts des pays membres à savoir le Burundi, le Bostwana, Djibouti, Comores, Niger et Sénégal.

Notons que cette retraite de l’Union Africaine à laquelle prennent part des experts Multi-parties de l’Union Africaine sur ces thématiques de l’industrialisation et de la Diversification économique, se déroule pour la première fois en dehors de leur siège à Addis-Abeba, et surtout pour la première fois à Djibouti. En effet, la dernière Session Extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’UA sur l’Industrialisation et la Diversification Economique qui a eu lieu le 25 novembre 2022 à Niamey au Niger en collaboration avec le Système des Nations Unis pour le Développement Industriel (ONUDI), sous le thème : « Industrialiser l’Afrique : Engagement renouvelé en faveur d’une industrialisation inclusive et durable et de la diversification économique », a noté avec préoccupation la lenteur des progrès enregistrés à ce jour dans la mise en œuvre des décennies du développement industriel de l’Afrique, de la stratégie de mise en œuvre du plan d’Action pour le Développement Industriel Accéléré de l’Afrique (AIDA) et d’autres stratégies et programmes continentaux relatifs à l’industrialisation, à la transformation économique structurelle et au développement en vue de la réalisation des aspirations de l’UA et de l’Agenda 2063.

Suite à cela, le département du Développement Economique, du Commerce, de l’Industrie et des Minéraux (ETTIM) de la Commission de l’Union Africaine (CUA), à travers sa division Industrie, organise une Retraite des Multi-parties Prenantes dont l’objectif global est de discuter stratégiquement de la manière de renforcer les partenariats et de convenir des plans de travail conjoints pour 2023 et au-delà, ainsi que de clarifier les rôles et les responsabilités des partenaires de l’UA, des communautés économiques régionales (CER) et l’implication des parties prenantes dans la mise en œuvre des initiatives d’industrialisation de diversification économique sur le continent. L’objectif spécifique est d’examiner et d’adopter des documents d’évaluations, des documents de plans d’actions et le lancement officiel d’un mécanisme de coordination interinstitutionnel et des institutions financières africaines.

Par ailleurs, les participants à cette 11ième Retraite de l’UA sont les Multi-parties prenantes de ce thématique qui est l’industrialisation, tel que les experts de la CUA, les experts du Comité Technique spécialisé (CTS) sur l’industrie des Six Etats membres qui sont Djibouti, Burundi, Bostwana, Comores, Niger et le Sénégal, de l’ONUDI,les CER,la CEA, AUDA-NEPAD, le secteur Privé panafricain, la BAD, l’Afreximbank, la BADEA et d’autres partenaires concernés pour assurer la coordination, l’harmonisation, le partage d’information et de la mobilisation de ressources.

Dans un discours prononcé à cette occasion, le Ministre de l’Economie et des Finances chargé de l’Industrie, M. Ilyass Moussa Dawaleh a indiqué que « Depuis la dernière Conférence des Ministres Africains de l’Industrie (CAMI20) organisée en juin 2013 à Nairobie au Kenya, il y a presque 10 ans jour pour jour, dont le thème était déjà « Accélérer l’Industrialisation de l’Afrique dans le cadre de l’Agenda pour le développement post-2015 », les enjeux sont toujours d’actualités à savoir promouvoir et accélérer le développement industriel durable et inclusif. Par ailleurs, les échanges commerciaux dans le cadre de l’accord sur la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) ont été lancés le 1er janvier 2021.  Une fois mise en œuvre, la ZLECAF créera un marché africain unique pour les biens et services couvrant une population estimée à 1,2 milliard de personnes et un PIB combiné de plus de 2,5 mille milliards de dollars dont 55 pays Etats membres. »

M. Ilyass Moussa Dawaleh a continué dans ses propos qu’ « afin de réaliser les aspirations de la ZLECAF, le programme pour l’industrialisation et la transformation de l’Afrique doit être soutenu aux plus hauts niveaux ; national, régional, continental.

Cette orientation sera pertinente afin d’accélérer les efforts dans un certain nombre de domaines politiques stratégiques, comme les infrastructures énergétiques et routières, la facilitation des échanges, le développement du secteur financier, la transformation agro-industrielle, l’industrialisation verte, l’innovation et la transformation technologiques. La promotion côte à côte de la ZLECAF et de l’industrialisation constituera le pilier essentiel de la réussite de l’Afrique et la condition de réalisation de l’agenda 2063. »

« La pandémie de Covid-19 et les perturbations qu’elle a entrainée dans les chaines d’approvisionnement mondiales ont mis en lumière l’urgence et l’importance de l’industrialisation et la nécessité de production du continent. Plus fondamentalement, la pandémie a exposé ouvertement les lacunes des économies africaines sur plusieurs fronts, notamment la fragilité et la faiblesse des capacités industrielles du continent. Il ne fait aucun doute qu’à ce stade, le développement des chaines de valeur solides aux niveaux local/national et régional peut changer la donne afin de construire une capacité de production résiliente des PME sur le continent, et de saisir les opportunités commerciales découlant des perturbations des chaines de valeurs mondiales.

Les perspectives d’industrialisations du continent reposent sur la libéralisation du potentiel de croissance des petites et micro-entreprises, guidée par la stratégie de l’UA pour les PME. En créant des conditions propices aux entreprises qui peuvent améliorer le taux de longévité des MPME, il est possible de renforcer la dynamique d’industrialisation du continent » a prononcé le Ministre de l’Economie et des Finances chargé de l’Industrie dans son discours.